13Cine

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mardi 18 juin 2013

Shokuzai, celles qui voulaient oublier

Shokuzai, celles qui voulaient oublier de Kiyoshi Kurosawa
genre : Fin de pénitence
Sortie le 05 Juin 2013


Deuxième partie de la série Shokuzai, mini-série réalisée pour la télévision japonaise  par Kiyoshi Kurosawa, qui nous dévoilait ce que sont devenues 4 fillettes, témoins impuissants de l'enlèvement de leur amie, et à qui la mère a promis une existence de pénitence si aucune d'entre elles ne trouvaient un indice pour retrouver le meurtrier de la gamine. Le premier volet, celles qui voulaient se souvenir, nous présentait Sae, devenue femme au foyer soumise a un mari fétichiste des poupées et Maki, institutrice se retrouvant dans la tourmente suite à une agression sur des enfants qui fait remonter de douloureux souvenirs. Sans oublier la mère de la défunte Emiri, Asako, qui viendra à intervalle régulier leur rappeler leur engagement. Pour faire court, les deux demoiselles finiront par mettre fin à leur engagement, l'une par le meurtre et l'autre dans la mort. Voici donc la deuxième partie de cette pénitence.

Chapitre 3:  L'ours. Et un peu de cornemuse.
Il est bien question d'ours, oui le plantigrade, dans ce chapitre. Celui-ci est consacré à Akiko, jeune femme mal dans sa peau, ne sortant jamais de la demeure familiale, passant le plus clair de son temps à jouer à la console ou avec des insectes. Pourquoi cette volonté de s'isoler et ne jamais sortir de sa caverne? Tout simplement parce que Akiko est la fillette qui a annoncé à Asako la mort de sa fille, et qui, suite à la menace de Pénitence éternelle de la maman, a plus ou moins renoncé à sa condition de femme, voire d'être humain. Retour à l'état animal donc. D'où l'ours. Ce petit monde va être chamboulé par l'arrivée de son frère, sa femme et sa belle-fille. Celle ci va se rapprocher d'Akiko, et lui expliquer qu'elle a vraiment peur de son beau père, aux tendances plus que suspectes. 
Chapitre particulièrement réussi, avec un suspens habilement dosé, tout le segment est en fait un flahsback, nous montrant une Akiko racontant son histoire à Asako, depuis une prison. Il y est beaucoup question de culpabilité, Akiko n'ayant semble t-il jamais réussi à s'affranchir du poids de la menace maternelle, et de rédemption. En effet, dès lors que les sombres desseins du frère sont clairement exposés, Akiko va tout faire pour sauver l'enfant victime de l'adulte, ce qui sera l'occasion de regarder la scène la plus dure et à la fois la plus émouvante du film, lorsque la gamine supplie Akiko de ne pas la laisser repartir avec son beau père, et que celle ci, d'abord cloîtrée dans sa panique et son indécision, décide trop tard de courir après la voiture de son frère. Sans trop dévoiler la conclusion, le chapitre s'achève de manière cruelle, avec encore Asako, venue enfoncer une dernière fois Akiko, désemparée devant la froideur de la mère, refusant de valider son acte de repentance. 
Mention à la comédienne Sakura Ando, vu chez Sono Sion et son love exposure, excellente en jeune femme passant de témoin passif à lionne vengeresse en deux coups de corde à sauter, ainsi qu'à la BO, très orientée cornemuse et Cornouailles.

                                méfiez vous de l'eau qui dort. Là elle en pleine session retro gaming

Chapitre 4 : des fleurs et des flics
C'est maintenant à Yuka de passer sur le devant de la scène. Yuka est une jeune fleuriste, à qui tout semble réussir, et elle heureuse. Et c'est là qu'on se dit que finalement, elle a réussi à ne pas suivre la voie des trois autres filles, condamnées à s'auto flageller pendant toute leur existence. Ce serait trop beau. Le problème de Yuka, voyez vous, c'est qu'elle a comme qui dirait un faible pour l'uniforme. L'uniforme ça la rassure ( on nous explique que ça date de la mort d'Emiri, la première personne à avoir tenté de rassurer Yuka, c'était un policier), et ça tombe bien, le mari de sa sœur est policier. Je vous laisse deviner comment la suite se goupille. 
Ce chapitre détonne franchement avec les autres. Dans sa forme déjà, il est beaucoup plus lumineux, moins austère dans ses cadres et ses couleurs. Ensuite, comme je vous le disais précédemment, on est d'abord agréablement surpris de voir Yuka, jeune femme aventureuse(elle entretient une liaison avec son patron) profiter de la vie. Mais le souci, c'est que dès que sa sœur et son mari entrent en scène, on découvre une Yuka complètement tarée et manipulatrice, jalouse comme un pou, égoïste et briseuse de ménage. On se dit que la seule personne qui serait capable de la calmer, c'est Asako. Et bien non, raté. même lorsque se rencontrent les deux femmes, Yuka, enceinte jusqu'aux dents, lui en fout plein la tronche et lui fait du chantage car Yuka, malgré son insouciance et sa légèreté, est la seule à avoir retrouvé la trace du meurtrier d'Emiri.  Bref je ne vais pas vous tuer le suspens, mais ce chapitre conclut en beauté le récit des destins des 4 filles, la dernière scène de ce chapitre amenant le dernier, consacré à Asako, aux trousses du tueur de sa fille.

                                        Celle qui voulait oublier. Celle qui voulait se souvenir

Chapitre 5: Atonment
Ultime chapitre consacré à Asako, mise sur les traces du tueur par Yuka, qui lui a révélé où se trouve celui-ci. Le problème étant que le-dit tueur est une vieille connaissance d'Asako. Ne tournons pas autour du pot, la déception concernant le dénouement est à la hauteur des attentes. On suit Asako espionner mollement son ancien ami de lycée, on les regarde se retrouver, papoter, s'envoyer des vacheries, régler leurs comptes, et même si la fin réserve son lot de surprises et de révélations, notamment sur la relation tueur-Asako-Emiri, on est un peu déçu par un dernier quart d'heure poussif, à base d'interrogatoires de police et de révélations en cascades. Mais le pire dans cette histoire, c'est que lorsque tout se remet en place (qui a fait quoi, et qu'est ce que cela a entraîné), on en vient à avoir vraiment de la peine pour les quatre jeunes femmes aux destins brisés inutilement, Asako ayant aussi sa part de responsabilité dans l'affaire, et pas des moindres. Reste un plan final magnifique, avec une Asako attendant son "Jugement", noyée dans un brouillard fantomatique.


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