13Cine

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samedi 15 juin 2013

Star Trek into darkness

Star Trek Into Darkness de J.J Abrams
Genre: Suite mais pas remake
Sortie le 12 juin 2013


Il y a 4 ans, la saga Star trek avait été remise au goût du jour par JJ Abrams, redonnant un coup de fouet et une reconnaissance publique à un univers à la fois riche mais pas forcément connu de tous, Spock et Kirk étant, sans vouloir généraliser, les emblèmes de ce mythe qu'est Star Trek, et tout ce qui s'y rattache, comme les téléportations, le salut vulcain...
Le film en soi n’était pas mauvais, loin de là, mais avait quand même quelques défauts qui l'empêchaient d'accéder au statut de grand film de SF, à commencer par un bad guy pas inoubliable, des scènes censées être drôles mais qui tombaient souvent à plat (l'hommage involontaire à Coluche et Banzai), et des gros clins d'oeil lourdingues de fanboy, via l'apparition de Nimoy. Un bon point cependant, le score était monstrueux (Giacchino je t'aime). Gros carton au Box office, le film appelait, de par son plan final, une suite. C'est chose faite.

Voici donc la suite des aventures de l'équipage de l'Enterprise, aux proies cette fois-ci avec John harrison, ancien de la Flotte Starfleet, terroriste revanchard menaçant la Terre et repoussant la Flotte à des limites qu'il ne faudrait pas franchir, surtout quand on a pour voisin les klingons, race extra terrestre belliqueuse.
Alors, pour tout vous avouer, je ne suis pas, mais alors pas du tout, expert en Star Trek. Je suis incollable sur X-Files, mais pour ce qui est de toute la (les) saga(s) des passagers de l'Enterprise, je suis un vrai profane, mes connaissances se limitent à quelques saisons avec Picard dans la série Star trek la nouvelle génération, et celles avec Sisko, il me semble que c'est Deep space nine.
Pourquoi je vous dis ça ? Parce qu'aux deux tiers du film, lorsque Harrison est fait prisonnier, il révèle son vrai nom : Kahn. Pour info, le deuxième volet cinématographique de la saga s'appelait La colère de Kahn. Pas de chance je ne me souviens plus des grandes lignes, sauf la fin avec la mort de Spock. Ceci dit, il n'est pas nécessaire d'avoir vu ce dernier pour apprécier le film d'Abrams à sa juste valeur et pour ce qu'il est: un divertissement de très bonne facture et maîtrisé. Je pense qu'en matière de Block Buster 2013, il met déjà la barre haut niveau qualité. Je m'explique.

                           Ca pète encore plus sur un grand écran avec le score de Giacchino en fond.

Ce qui est étonnant avec Abrams, c'est qu'il donne l'impression de s'améliorer et de peaufiner son style film après film. Super 8, son précédent métrage, hommage aux productions Amblin sous influence spielbergienne était déjà une très bonne surprise, spectaculaire quand il le fallait, avec notamment le déraillement du train, et efficace dans les scènes plus intimistes, parfois avec maladresse mais toujours avec générosité.
Et bien là c'est pareil.
Abrams a le sens du spectacle et du rythme. La scène d'introduction, hommage à Indiana Jones, met immédiatement le spectateur dans le bain, avec un côté très "voilà où on les avait laissé", C'est-à-dire à la découverte de nouveaux mondes et de nouvelles peuplades, et le moins que l'on puisse dire c'est que le côté immature de Kirk n'a pas évolué d'un pouce, puisqu'on le découvre avec McCoy en train de se faire courser dans les champs, après avoir profané un temple ; la séquence se termine avec un plan magnifique de l'Enterprise qui sort de l'océan.
La suite du film sera par contre moins spectaculaire. Non pas qu'il n'y aura pas d'action, mais Star trek est un film où les parties disons plus posées sont aussi importantes et essentielles que les scènes d'action, qui ne sombrent jamais dans la surenchère gratuite. Rien n'explose sans raison, pour simplifier. Le rythme se calme en deuxième partie de métrage dès lors que Khan se livre à la Flotte, nous dévoile son passé et ses intentions, guidé par la haine envers Starfleet et ses représentants.
Concernant le scénario, il est d'ailleurs intéressant de remarquer que Star trek partage plusieurs similitudes avec nombre de blockbusters récents dans son déroulement, avec cette tendance à enfermer son méchant dans une cellule de verre pour mieux en prendre plein la gueule après (Silva dans  Skyfall, et Loki dans Avengers) ou bien la prévoyance du bad guy quant aux agissement des héros (dans Skyfall, Silva anticipait les déplacements de M, pour mieux la piéger, ici Khan fait péter Londres pour générer une réunion de crise avec les chefs de Starfleet...je vous laisse voir la suite).
J.J Abrams se permet même un double climax en fin de métrage, avec la mort d'un des personnages principaux après une course poursuite dans un vaisseau Enterprise qui tourne sur lui même (séquence qui fout à l'amende la scène du couloir dans  Inception), pour  mieux repartir de plus belle avec une chasse à l'homme et une baston très Minority report dans l'esprit. Côté scénario on remarquera au passage que certains dialogues ne font parfois qu'enfoncer à coup de bélier ce qu'on avait déjà compris depuis 5 minutes, mais les retournements de situation entraînent un glissement de l'empathie vers différents personnages (qui est le vrai méchant au final ?) qui rend le film encore plus intéressant...

                            L'ennemi N°1. Interprété par Benedict 'charismatique' Cumberbatch

Je vous parlais des progrès de Abrams à la caméra. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fait plaisir de voir un blockbuster avec des scènes d'action lisibles. Car oui, un film peut être spectaculaire sans trop en rajouter et apporter une certaine crédibilité à l'ensemble. Alors certes, des fois Abrams a le même souci que Nolan dans ses Batman : il sur-découpe ses scènes et quand il y a des fusillades, on finit par ne plus savoir qui tire sur qui, et qui se trouve où, mais il se rattrape dans les scènes de destruction massive et à grand spectacle, sans effets inutiles, et là je pense à la scène du crash du vaisseau amiral en fin de film, tout en plan large et très réaliste (toutes proportions gardées hein! un vaisseau de 100 mètres de long qui se vautre dans des buildings de 200 étages... ça se passe en 2055 !!). On reconnait aussi la Abrams's touch avec ses lens flares à tire larigot dès qu'un projecteur s'allume.
 
Un petit mot également sur le casting. Si l'on retrouve la petite bande de l'original (Pine, Quinto, Saldana et compagnie...), deux nouvelles têtes émergent au dessus de la masse : Peter Weller, inoubliable interprète de Robocop et acteur chez Cronenberg dans le festin nu, parfait ici en ordure sans cœur ni valeur, et surtout Benedict Cumberbatch, acteur au charisme monstrueux (vu dans la série Sherlock et au cinéma dans La taupe), bouffeur d'écran qui fout des frissons à chaque fois qu'il menace de tout faire péter avec sa voix grave et ses yeux de fou ivre de vengeance. La surprise du film c'est lui. 

                                   Pas de doutes, nous sommes bien dans un film d'Abrams.

Abrams a également eu la bonne idée de confier à Michael Giacchino le soin de composer la bande originale du film. Il n'y a pas à tergiverser, cet homme a du talent et ça s'entend. On y retrouve donc le thème principal de  Star trek  next-gen, et le thème de Khan est une vraie merveille. J'attends avec impatience son score pour la suite de la Planète des singes.

Après, on pourra toujours reprocher à Abrams de ne pas trop se mouiller niveau dramaturgie, n'osant jamais aller trop loin dans ses choix narratifs (encore que pour le scénario, celui qui est à blâmer ce n'est pas lui directement) et de recycler la dernière scène du premier film pour conclure le deuxième volet, mais en toute honnêteté, quand il y a un bon film de SF, parfois drôle, parfois émouvant, mais généreux à tous les niveaux (le coté fanboy de Abrams est plus que jamais évident), il faut en profiter. En attendant Man of steel.

Et puis ça faisait longtemps, alors voilà, cadeau: Giacchino je t'aime encore 



             

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