13Cine

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lundi 29 juillet 2013

Wolverine le combat de l'immortel

The Wolverine de James Mangold
genre: la revanche molle de l'immortel
Sortie le 24 juillet 2013


Porte étendard de l'univers X men sur grand écran, Wolverine( ou Logan, c'est comme vous préférez ) est un personnage qui possède un des backgrounds les plus riches de cette franchise. Mutant immortel doté d'une paire de griffes en métal, il apparaît pour la première fois dans le premier X-men, puis dans ses deux suites et à part un caméo dans Xmen first class, il est le seul à avoir eu droit à son spin-off, X men origins: Wolverine.  Et bizarrement, son personnage est beaucoup mieux traité quand tous ses copains mutants sont avec lui que dans les films qui lui sont consacrés. Le premier Wolverine étant assez oubliable, rempli de personnages inutiles et avec un rythme en demi molle, on attendait beaucoup de sa suite, censé se passer au Japon et réalisé par James Mangold, metteur en scène à priori peu porté sur le blockbuster franchisé. On attendait trop, le résultat est sans appel. C'est encore loupé.

Promenade dans un jardin japonais
Un des gros problèmes de ce film ( et dieu sait qu'il les accumule), c'est son rythme, ou plutôt son absence de rythme. Le film a beau être un blockbuster, il est assez chiche en scènes d'action, et lorsqu'il y en a, elles sont soit trop courtes, soit trop longues car filmées avec les pieds. Entre chaque scène de fight à coup de griffe, on se promène d'une pièce à une autre, d'un pays à l'autre, on ressasse les souvenirs sur un port, on discute dans un train. Le film a beau se passer au Japon, on reste toujours dans le cliché nippon à base de kimonos, de dialogues pompeux sur les ronins, les yakuzas, le hara kiri...Logan a tué Jean Grey, ça le condamne à en rêver à intervalle régulier, histoire de raccorder le tout à la franchise Xmen. On finit par se demander où l'on va, et surtout quelles sont les motivations des méchants dans l'histoire. Pour vous simplifier les choses côté scénario, Logan se charge de la protection de l'héritière d'un empire industriel, dirigé par un vieux monsieur que Logan a sauvé pendant Nagasaki. Dette d'honneur, tout ça...Pas de chance les méchants lui courent après, cette fameuse héritière. 
SPOILERS
Eh bien j'ai beau réfléchir, je ne vois toujours pas pourquoi la tueuse mutante lui en veut, sachant qu'elle consacre toute son énergie à casser la gueule à Logan dans la dernière partie du film.
Fin spoilers

En soi, l'idée de projeter Logan au japon n'était pas mauvaise, mais qui a eu l'idée de mettre Mangold derrière la caméra?? Ce monsieur a réussi à réaliser le blockbuster le plus mou et le plus inoffensif de l'été.
Avant de développer, James Mangold a réalisé des films comme le remake de 3h10 pour yuma, identity, le film a twist périmé après la première vision, et Copland, avec un Stallone tout bouffi et sourd. Pas des chefs d’œuvres, mais pas des films honteux non plus.
Aussi on est étonné de le retrouver à la barre de ce film. Ca doit porter la poisse de faire un film sur Wolverine, Gavin hood avait réalisé le très bon Mon nom est Tsotsi avant d'aller droit dans le mur avec le premier Wolverine. Un des premiers problèmes, c'est que Mangold n'arrive jamais à retranscrire l'envie d'en finir avec la vie de Logan, et son côté bestial en sommeil. Tout est lourdingue et appuyé, comme si le public était trop stupide pour assimiler le sous texte du film. Logan est un animal solitaire, dangereux mais fatigué? Et bien montrons le plein de compassion pour un vieil ours des forêts, vieux et fatigué. Top finesse. 
Pour les scènes d'action c'est un autre problème. Elles ne sont pas nombreuses( de mémoire: une fusillade, une baston sur un train, et une dans le labo à la fin) mais surtout elles sont filmées avec les pieds. Mangold ne sait pas filmer et découper ses scènes de combat et d'action. Aucune gestion de l'espace, les fusillades sont un vrai casse tête pour savoir qui tire sur qui, amplifié par une shaky cam pas du tout maîtrisée. Même les rares bonnes idées sont flinguées par la non-mise en scène de Mangold, à l'image du "ninja" fiancé de l'héritière qui, lors de la fusillade, protège Logan en envoyant des flèches depuis les toits sur les assaillants qui lui courent après. C'est un foutoir sans nom, il court dans tous les sens, il a l'air aussi paumé que le spectateur. Aucune tension, aucun suspense( ladite poursuite se termine par un joli " ben je te laisse, c'est bon je vais me débrouiller"), et ça repart immédiatement avec une baston sur le toit d'un TGV lancé à toute blinde, et là c'est festival, la vitesse sert de prétexte à de magnifiques pirouettes acrobatiques( oui, la vitesse vous permet de faire des bonds de 4m en hauteur, toutes griffes dehors, même quand votre adversaire est à 10 mètre devant vous). Le meilleur est à venir avec le climax, avec l'idée la plus con du film ( très mecha dans le concept) et encore plus mal filmé que ce qui a précédé. Vous vous attendiez à voir la scène de Logan Vs les ninjas dans la neige. Pauvres sots! La scène a été quelque peu raccourcie et embraye directement avec la baston au labo. Point d'orgue rempli de révélations, elle est aussi molle que le reste, et faisant passer Logan pour un couillon très peu méfiant. Ca se tape dessus dans tous les sens et c'est illisible ( si quelqu'un peut me dire comment meurt Viper, j'aimerais beaucoup le savoir), pas émouvant pour un sou et assez vite expédié. 

                                                         en mouvement c'est encore pire

Un des points les plus fâcheux, c'est que le film a d'entrée de jeu été prévu comme une oeuvre PG 13. Pour info, la classification US PG 13 correspond à un Tout public Français. C'est dire si à la base c'était déjà mal barré pour avoir un film d'action adulte et énervé. Logan a beau être une machine à tuer indestructible avec une paire de griffes mortelles, et bien non, tout est hors champs et light. Et pourtant il en dérouille du yakuza,  Logan, mais attention, faudrait pas que ça choque. Boucherie touts publics donc.
Seule bonne idée du film, le film se passe au Japon, et les personnages y parlent japonais. Je sais c'est con dit comme ça, mais il y a des films qui n'hésitent pas à faire parler anglais ses personnages étrangers , histoire de ne pas brusquer le spectateur américain ( Walkyrie, récit de soldats allemands complotant contre Hitler mais interprétés par des acteurs anglais avec un accent d'Oxford à couper au couteau).

Le film n'est déjà pas brillant côté mise en scène et scénario, mais côté casting il y a aussi du niveau. Mettons de côté Jackman, jamais autant à l'aise que dans le rôle qui l'a fait connaître, mais intéressons nous aux autres membres du casting. ca ne vole pas haut, la comédienne interprétant l'héritière est assez fadasse et molle, ça rend d'autant plus curieuse la love story naissante entre Logan et elle. L'oscar de la meilleure actrice revient sans soucis à Svetlana Khodchenkova, actrice( pas sur, en fait...) interprétant Viper, mutante reptilienne. C'est simple, d'entrée de jeu si vous ne cramez pas qu'elle est est méchante, c'est qu'il y a un souci. Et ça roule des yeux, et ça se dandine avec des regard en coin...La seule bonne surprise, c'est Rila

Fukushima. elle interprète la " petite soeur" de l'héritière, maniant avec talent le katana, et sauf erreur de ma part c'est une mutante douée du talent de prédication( je suppose, hein, c'est tellement mal écrit, je m'en remets à mon interprétation d'une ligne de dialogue). 

                                     Viper: une paire de lunettes, une blouse et hop: je suis docteur!


                                                 
Passons sur le score de Marco Beltrami, inexistant, et sur la 3D, qui doit être aussi utile que dans World War Z, film ayant en commun avec Wolverine le fait de proposer du vide en trois dimensions. 
Pour conclure, ce n'est pas encore avec ce film que le Serval va avoir droit à une adaptation digne de son potentiel. 

Ceci dit je vous conseille de rester un peu pendant le générique, la scène (pas) cachée se charge de raccorder cette daube au film de Singer qui arrive, où Logan retrouve tous ses copains mutants. Ou mieux, vous patientez un peu, je pense qu'un petit malin l'aura balancé sur youtube bien assez tôt.

vendredi 26 juillet 2013

Doctor Who saison 7

C'est l'été, changeons nous les idées et plutôt que de vous critiquer un film ( patience, le prochain c'est Wolverine), je vais vous parler de la septième saison de Doctor Who. Alors oui, vous allez me dire "oui, mais la saison n'est pas vraiment terminée, elle se termine sur un cliffhanger qui appelle une deuxième partie". Eh bien rassurez vous, cette deuxième partie arrivera bien assez vite, ce sera pour le 50 ème anniversaire de la série. On n'en est pas encore là, patience...


La saison 7, ou la saison des départs et arrivées. Présents depuis 3 ans aux côtés du Docteur, c'est Rory et Amy qui vont quitter le TARDIS et laisser place à Clara, alias the impossible girl, mystérieuse demoiselle que le docteur ne cessera de croiser jusqu'à ce qu'il accepte de l'emmener avec lui dans ses voyages à travers le temps et l'espace. On y croisera également Vestra et sa compagne, ainsi que Strax, sontarien grande gueule mais servile, et les éternels ennemis du docteur tels que les cybermen, les daleks et surtout les anges pleureurs. Alors que dire de cette saison? Tout d'abord elle se scinde en deux parties bien distinctes: la première partie, celle qui voit disparaître Rory et Amy et la deuxième, qui voit apparaître Clara, femme mystère qui croisera le chemin du docteur, et ce dès le "christmas Special" de la saison 7. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles tranchent radicalement l'une avec l'autre.

Partie 1: Le pouvoir des trois
Un des soucis principaux avec DW, c'est qu'on arrive à deviner qui a écrit l'épisode. C'est simple, les season premiere, censés tracer les pistes et arcs principaux de la saison, et les épisodes de fin de saison ainsi que les moments forts de celle-ci sont écrits par Steven Moffat. Ca se sent dans le rythme, dans l'audace des histoires et des dialogues, cette vraie volonté de brouiller les pistes pour perdre le spectateur et lui en remette plein la poire avec des twists et des cliffhangers à la fin. De l'autre côté vous allez avoir des boulets comme Chibnall, auteur de scripts paresseux et bouche-trous uniquement là pour annoncer de manière pas très subtile ce qu'on avait déjà compris depuis deux ou trois épisodes. Explications:
La saison commence donc avec Dalek asylum, un épisode confrontant le Docteur, Rory et Amy à leurs vieux ennemis, les daleks, qui les ont capturés pour les aider. épisode écrit par Moffat donc, qui nous montre un couple Rory/Amy en plein divorce, avec le docteur coincé entre les deux, et surtout la rencontre avec Clara, astronaute prisonnière des glaces, surnommé Soufflé girl, et avec qui le docteur va sympathiser, sauf que Clara n'est pas vraiment celle qu'elle prétend être. Pire, elle n'a pas l'air de le savoir de son côté. Episode Moffat classique, rempli de bons mots, d'humour, de clins d'oeil aux fans ( les daleks hurlant en coeur " Doctor Whoooooo???" ), et posant déjà les bases pour le season finale, au travers d'un dialogue entre Clara et le docteur. Tout ce que vous aimez dans DW est ici. 

La suite est beaucoup moins sympathique avec Dinosaurs on a spaceship, écrit par Chibnall, qui embarque le trio ainsi que le père de Rory sur un vaisseau spatial, avec Nefertiti ( et oui...) où sont emprisonnés des dinosaures par un méchant très très méchant. Episode flemmard et sans enjeux qui nous montre le docteur en train de faire du cheval sur un tricératops. Tout est dit. Seule consolation, la séquence qui nous montre un docteur capable de se montrer sans remord face a ses ennemis, tournant les talons quand ceux ci finissent explosés au missile.
Le niveau remonte avec A town called mercy, tentative plutôt réussie de mêler l'univers du docteur à celui du western. L'épisode est drôle, développant beaucoup le côté clown maladroit de Rory ( les 3/4 de leurs emmerdes sont dus à Rory qui glisse dans le Tardis et se rattrape aux commandes, déviant la trajectoire de celui ci), avec de bons dialogues ( "des cyborgs, des ampoules qui pètent et des cow boys...Il y a quelqu'un qui a jeté un oeil à ma lettre au père Noel!!!") et un vrai hommage au western, avec duels en pleine rue et courageux shérifs. 


On retombe dans les orties avec the power of three, un des pires épisodes de la saison, uniquement là pour montrer le trio Amy/Rory/Docteur comme une entité inséparable, prêts à affronter tous les dangers de l'Univers. C'est d'une lourdeur sans nom, et c'est complètement vain dans la mesure où lors de la diffusion, on savait que l'épisode suivant marquerait le départ de Rory et Amy. 

                                                                 oui c'est consternant.

Enfin on arrive au morceau de choix, Angels take Manhattan. L'épisode est écrit par Moffat, et quelque part ça fait plaisir de voir qu'il s'est réservé la place de scénariste pour le départ des personnages qu'il a crée il y a 3 ans. Disons le tout de suite, la fin des deux amoureux est frustrante et facile, mais l'émotion est quand même là. On retrouve River Song, fille de Rory et Amy, ainsi que les anges pleureurs, venus emmerder les trio une dernière (?) fois. Emotion quand Rory et Amy décident de se suicider pour refermer une faille d'accès pour les Anges, Surprise lorsque l'on croit que tout est bien qui finit bien, et que Rory découvre dans le cimeterre ou ils ont atterri une pierre tombale à son nom, avant de se faire happer par un ange ( Ange qui envoie sa victime dans une autre dimension, loin de tout). Les adieux d'Amy sont d'une tristesse sans fond, obligée de tourner le dos au docteur et à sa fille Melody pour leur dire au revoir. Rideau de fin pour Amy et Rory, réunis dans la mort. 


Le Docteur se retrouve donc seul, mais comme le dit River, il ne peut pas et ne doit pas rester seul. Ca tombe bien, Noel Arrive.

Christmas Special
Comme tous les ans DW offre un Xmas special épisode, généralement un loner, sauf qu'ici, il a une importance capitale pour la suite de la saison. Hormis le fait que l'épisode soit particulièrement réussi, hommage à Dickens bien appuyé, et visuellement classe, il nous montre un docteur triste et seul, n'arrivant pas a faire le deuil de Rory et Amy, ne souhaitant plus aider personne, et ce ne sont pas ses amis Vastra,  Jenny et Strax qui vont pouvoir y faire quelque chose. Seulement voilà, Le docteur a un défaut, il ne peut résister à l'appel à l'aide d'un enfant. Et là grosse surprise, la gouvernante de l'enfant en question n'est autre que Clara. Oui, la Clara rencontrée dans le 7x01. Pourquoi, et surtout comment? 


Cet épisode pose le fil rouge de la deuxième partie: qui est Clara? Comment peut elle être à la fois prisonnière dans l'asile des daleks dans une autre galaxie et en 1788 baby sitter? 

Partie 2: Run, you clever boy... and remember. 
Deuxième partie de saison avec un docteur exilé dans le passé dans un monastère, lassé d'avoir cherché Clara aux quatre coins de la galaxie. C'est dans ce monastère qu'il reçoit un coup de téléphone ( ne cherchez pas d'explications) d'une jeune demoiselle qui l'informe qu'internet dysfonctionne suite à un piratage à l'échelle mondiale. Et devinez qui est cette demoiselle...
C'est à partir de cet épisode que Clara deviendra la nouvelle compagne du docteur. Alors oui la greffe ne prend pas tout de suite, il y a quand même eu Amy avant, et on a quelque peu l'impression que le Docteur l'embarque avec lui pour la simple et bonne raison qu'elle l'intrigue et qu'il veut la garder sous les yeux, le temps de tout comprendre. Et puis au fil des épisodes il s'attache à elle, ponctuant ses dialogues par un " who are you, impossible girl?".  Clara Oswald, ne cherchant jamais à éclipser Amy et Rory, s'impose sans difficulté aux côtés du docteur, avec un mélange de curiosité et de courage, mais quelque peu suspicieuse quant aux réelles motivations du docteur. Ajoutons à cela le retour de La Grande Intelligence, némésis du docteur.
On reprend avec Rings of akhaten, premier voyage interstellaire avec Clara, et malheureusement, les épisodes qui suivent ne sont pas extraordinaires. Pas mauvais certes, mais pas transcendants. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison qu'on a l'impression qu'ils ne servent qu'à remplir la saison jusqu'aux 3 derniers épisodes, assez réussis, et les rares grands moments on les doit à Matt Smith, qui arrive à incarner le Docteur dans toute sa splendeur lors de brillants monologues (" Take it, take it all Babyyyyy")
Même chose pour Cold War, aventure au fond d'un sous marin soviétique, ou hide, fausse histoire de maison hantée.
Les choses redeviennent intéressantes dès l'épisode suivante , journey to the centre of the TARDIS, qui nous montre un docteur essayant de réconcilier son vaisseau et Clara, qui ne s'entendent pas du tout. On y découvre l'intérieur du TARDIS, et l'histoire en soi n'étant pas géniale, les dialogues rattrapent le tout, avec notamment Clara poussant le Docteur dans ses derniers retranchements en le bombardant de questions sur la raison de sa présence à bord.
Retour dans le passé avec the Crimson horror, excellent épisode au demeurant. avec une histoire de société secrète dirigée par Une Diana Riggs flippante, et le tout baignant dans une atmosphère morbide, que vient amplifier une révélation finale quand même bien dégueulasse pour un docteur Who ( Vous vous rappelez de faux frères siamois, l'épisode d'X files...c'est du même tonneau.) 

                                     elle a bien changé depuis Chapeau melon et botte de cuir

Passons rapidement sur le suivant, avec un retour un peu foiré des cybermen. Pas de rythme, et il ne vaut le coup d'oeil que pour le jeu de Matt Smith, excellent en docteur possédé par un cybermen.

La saison se conclut sur The Name of the Doctor. C'est un peu le grand mystère de la série, son nom. Et donc c'est à Moffat d'écrire le chapitre final. Pour faire court, c'est un excellent épisode. Le genre d'épisode qui, comme le dernier de la saison 5, vous fait bouffer les pires couleuvres et invraisemblances, et vous livre des solutions toutes simples à des questions qui vous ont fait ronger votre frein pendant 6 épisodes ( le mystère Clara est résolu tellementsimplement). Le docteur est invité à se rendre sur Tenzalore, planète qui abrite son tombeau. et il y a des endroits où le docteur ne devrait pas aller. 
Cet épisode est absolument magistral. Parfait équilibre entre drame, humour, aventure, émotion et promesses pour la suite. Humour, grâce à la scène de la table ronde où se retrouvent les personnages par télépathie, drame, quand ladite table ronde est interrompue par la mort d'une des participantes. On apprend les réelles motivations de la Grande Intelligence, et on découvre un Univers sans docteur Who pour le sauver ( magnifique scène d'extinction des planètes). Le fil rouge de Clara touche à sa fin, nous permettant de comprendre( c'est vite dit, j'ai encore plein de questions sans réponses) pourquoi elle apparaît à plusieurs endroits et moments dans la vie du docteur. Moffat prépare le terrain pour les 50 ans de la série en nous montrant les autres docteurs qui ont précédé Matt Smith et en intégrant Clara dans les séries originales et surtout, il annonce du lourd en la présence de John Hurt, qui nous présenté comme....Le Docteur. Beaucoup de révélations, trop pour être toutes assimilées en un seul visionnage, et encore une fois on s'est fait promener par Moffat du début à la fin.
On a hâte de voir la suite, et pas trop non plus en même temps, Matt Smith ayant annoncé son départ après le Xmas Special de 2013. 

En attendant, voici un extrait le la BO de la saison 7, le thème de Clara. 

mardi 16 juillet 2013

Monstres Academy

Monstres Academy de Dan Scanlon
genre: Pixar mineur
Sortie le 10 juillet 2013




Ca fait déjà 12 ans que Monstres et Cie est sorti au cinéma. 12 ans qu'on a découvert Sully, Mike et surtout Boo. Tour de force technique et narratif, comme seul Pixar était capable d'en produire, le film était devenu un classique immédiat, comme Nemo, Toy story et compagnie. 
Voici donc le prequel de Monstres et Cie, qui nous narre la rencontre de Mike et Sully, à la Monster Academy,...et c'est pas fameux.

Toujours la forme, beaucoup moins le fond
La première chose qui saute aux yeux, lorsque le film commence, c'est qu'en matière d'animation, Pixar n'a décidément aucun souci à se faire. Le travail est soigné, certaines textures poussent très loin le photo réalisme( le bus scolaire ), on est encore au dessus de la production animée actuelle. ça c'est dit. Venons en au sujet qui fâche. Le fond. 
ça fait déjà un moment que Pixar stagne. Aucune surprise à ça, à force d'être toujours au top, on force la concurrence à essayer d'aller toujours plus haut, toujours plus loin , et on se repose sur ses lauriers.  Le dernier bijou de la boite à la Lampe sautillante, ça reste Toy Story 3, avec ses réflexions sur la condition de jouet de ses héros, avec de vrais pics émotionnels. Depuis, nous avons eu droit à Cars 2, suite fainéante et sans enjeux, et Rebelle, joli livre d'images mais ampoulé d'un sous texte féministe maladroit un peu malvenu dans un Pixar ( alors que les notions d'amitié, de sacrifice, thèmes autrement plus fédérateurs, y sont généralement plutôt bien traités). Les derniers pixar se regardaient au pire comme de belles bandes démos, on en prend toujours plein les yeux avec ces gens là. Avec Rebelle, on en venait même à plus apprécier le court métrage avant le film que le film en lui même ( La luna, facilement trouvable sur la toile). 
Et pendant que la qualité globale des Pixar commençait à fléchir, les studios concurrents, Bluesky, dreamworks etc...nous offraient des petites perles comme tempête de boulettes géantes, Moi moche et méchant ( avec ses minions) et surtout des chefs d'oeuvre comme Dragons, monstrueux récit initiatique doublé d'un vrai film de vikings, porté par un score magistral. Certes, la qualité technique ne valait pas encore un Pixar, bien qu'étant tout à fait honorable, mais cette infériorité technique était très vite oubliée grâce à des scénarios malins, drôles et ne cherchant jamais à en mettre inutilement plein la vue ( tempête de boulettes géantes et Monstres et Aliens restent quand même de biens beaux hommages aux film de monstres et savants fous des 80's).
Résultat, Pixar est obligé d'en offrir toujours plus, que ce soit au niveau de l'écriture que du technique. Malheureusement, ce n'est pas avec Monstres Academy que l'équilibre va se rétablir. 

15 ans plus tôt
Le film nous raconte donc la rencontre sur les bancs de la fac de Mike et Sully, en cours pour devenir les terreurs de demain. et entre les différentes fraternités et sororités, la compétition va être rude. Ou pas.
Voilà, vous avez l'histoire. Le suspense aussi, et vous savez comment ça se termine en plus, si vous avez vu le premier.
Un des plus gros soucis de ce film, c'est qu'il n'est pas toujours drôle,en plus d'être sans surprise et ultra balisé. Moyennement drôle car les gags sont assez inégaux dans leur efficacité, quand ils ne sont pas étirés plus que de raison, à l'image d'un monstre escargot avec son cartable qui se traine pour ne pas arriver en retard à son cours. 20 secondes à l'écran, c'est long.
Si l'on se surprend à découvrir les versions teen des monstres bossant avec Mike et Sully à l'usine dans le premier film, ici les personnages peinent à inspirer de la sympathie ou de l'empathie ( un des personnages a quand même 40 ans et est au collège car il a été licencié). Le film nous fait donc faire le tour des lieux communs d'un film de campus comme la cafétéria, les fêtes de fraternité, le stade, au rythme des épreuves que doivent subir les protagonistes. D'ailleurs la plupart des scènes se concentrent sur l'équipe des loosers ( celle des deux compères), mettant de côté les autres personnages du récit, et il y en a d'ailleurs un bon paquet, n'étant au final ici que pour se faire battre par les nouveaux héros de la fac.

                                                             La fine équipe au complet

On sourit plus que l'on ne rit au gré des mésaventures des héros, grâce à quelques répliques qui font mouche ou gags courts mais hilarants, la plupart dus au comportement complètement à l'ouest de la peluche violette, qu'on devine ex-détenu et un peu psychopathe ( le plan du papillon ), et le film se suit sans plaisir ni ennui jusque dans son deuxième climax où Pixar reprend du poil de la bête, si j'ose dire, et pour le coup étonne et surprend. En effet, suite à un twist du scénario, Mike et Sully doivent s'échapper du monde réel, et pour cela ils devront faire peur. Et là on se surprend à découvrir un Pixar qui aurait mis de côté les peluches et les blagues, et qui nous offre 10 minutes de gravité et de suspense, avec une mise en abîme de la Peur, redoutablement mise en scène, avec tous les codes du film de trouille, poupée qui marche toute seule, obscurité éclairée à la lampe torche, hurlements et décadrages, et le pire c'est que ça marche du tonnerre. On peut voir cette séquence comme une tentative de rupture de ton de la part de Pixar, comme si il était nécessaire de s'éloigner de ce qu'on sait maintenant faire pour oser de nouvelles expériences. On est très vite de retour dans le monde réel, avec une équipe dissoute mais solidaire, et nos deux comparses se retrouveront finalement à l'usine, là où on les avait découvert.

Au final, la seule chose que l'on puisse conseiller à pixar, c'est de commencer à vraiment innover au niveau de l'écriture. L'idée d'un prequel n'est pas mauvaise, mais tabler sur le capital sympathie de deux personnages et leur broder des aventures mollassonnes, ça ne fait pas forcément un chef d'oeuvre. En espérant que la suite vaille le coup, je serais tenté de vous dire " à voir", vu que le prochain Pixar sera concentré sur Dory, le poisson bleu amnésique du monde de Némo..recyclage quand tu nous tient...

Sinon, un grand merci à l'UGC des Halles pour avoir purement et simplement supprimé le court métrage avant le film. Vous me direz à quoi ressemble the blue umbrella, ça, ça me gonfle vraiment de l'avoir loupé.

dimanche 14 juillet 2013

Pacific Rim

Pacific Rim de Guillermo del Toro
genre : film somme pour fanboy
Sortie le 17 juillet 2013


Un des films les plus attendus de l'été. Déjà parce qu'un film de Del Toro est toujours synonyme de qualité, et parce que le savoir aux commandes d'un blockbuster où des robots géants se mettent sur la tronche avec des Intra-terrestres à coup de bateaux et de roquettes, ça met tout de suite l'eau à la bouche. Et bien, à quelques menus défauts près, on touche ici à un idéal de film d'action, débordant de générosité et de références, vous laissant avec un grand sourire de gamin à la sortie.

Film de Fan Boy
Ce qu'il est important de préciser, pour ceux qui ne connaîtraient pas Del Toro, c'est que chaque film qu'il réalise, qu'il soit personnel et dramatique, comme l'échine du Diable, ou plus orienté grand public comme Hellboy, est une occasion de faire partager avec son public son immense culture cinématographique et son amour pour les autres arts comme la peinture, la littérature, et les autres médiums, jusqu'aux jeux vidéos. C'est surement ce qui définit le mieux le fanboy (évitons le terme de geek, utilisé à tort et à travers), personne qui entretient une passion et qui souhaite la faire partager avec le plus grand nombre.  Et bien Pacific Rim, c'est une somme de toutes ces  influences, doublée d'un grand film pour enfants, petits et grands, puisqu'il fait souvent penser à une version live de jeux d'enfants justement, avec de gros robots qui défonceraient des monstres, "et on dirait que les robots ils iraient dans l'espace, et il détruiraient tout une ville, et le robot pour se battre il prendrait des roquettes et puis un chalutier..".  Pari réussi à ce niveau là.

                   Oui, c'est un paquebot; et oui il s'en sert comme d'une batte de base ball. 

Je vous parlais de la culture monstre de Del Toro. Si vous avez la chance de lire ses interviews, elles sont une source inépuisable de connaissances sur tous les arts ( peintures, cinéma, littérature, télévision..), et l'homme ne rate jamais une occasion de ressortir un film que personne n'a vu mais qui visiblement l'a traumatisé. Aussi, voici un petit tour d'horizon des références et hommages de Del Toro pour ce qui est de Pacific Rim, et dieu sait qu'elles sont nombreuses...

Des Monstres et des robots. et des hommes
Pacific Rim narre les aventures des hommes qui, face à une invasion de monstres maritimes géants, construisent des robots, gigantesques, contrôlés par deux pilotes, généralement des frères ou des époux, reliés mentalement par un "pont neuronal". L'un d'entre eux, Raleigh, perd son jumeau lors d'une attaque. C'est dommage, l' invasion ne fait que commencer.
Dans ce film, les robots sont appelés Jaeger ( chasseur en allemand ) et les monstres, classés par catégorie et taille, kaiju. Un kaiju, dans la culture japonaise, c'est un terme définissant une " bête étrange" et dans le langage cinématographique, un Kaiju Eiga, c'est un terme japonais qui définit un film  mettant généralement en scène un monstre géant venu pour exterminer les hommes, en atomisant des villes entières. Et son plus grand représentant, c'est lui:


Godzilla. Monstre crée en 1954 et apparaissant la première fois dans le film éponyme d'Ishiro Honda, où il piétine des maquettes en affrontant des militaires. Symbole de la crainte du nucléaire, Godzilla ouvrira la voie à de nombreux Kaiju Eiga, mettant en scène d'autres créatures comme Mothra la mite, Gamera la tortue ou Rodan le ptérodactyle. Au gré des films ils passeront du bon ou du mauvais côté de la barrière, Godzilla prêtant assistance aux humains à de rares occasions. Il est effectivement évident que ce film a clairement influencé Del Toro pour son film, tant on a souvent l'impression de regarder une version 2014 du dit godzilla, avec explosion de villes et destruction d'armées et tanks.

Autre référence revendiquée de Del Toro, les œuvres de Goya. et plus précisément une toile:


Il s'agit du colosse de Goya, exposé au musée du Prado. Référence qui saute aux yeux à la vision du métrage, où la plupart du temps, les Jaegers adoptent la même position de boxeur lors des affrontements avec les kaijus, souvent baignés dans la brume et près des hommes.

Evangelion et Aperture Sciences
Parmi toutes les influences de Del toro, il en est une qui n'a pas manqué de faire bondir les connaisseurs d'animation japonaise, tant elle est flagrante une fois que le film se termine. il s'agit de neon genesis evangelion,  production animée japonaise dans laquelle des monstres , appelés anges, sont confrontés aux hommes, pilotant l'évangelion, créature mécanique mystérieuse. Si les similitudes sont parfois trop évidentes, de la part de Del Toro il est plus logique de l'interpréter comme un hommage plutôt qu'un plagiat en bonne et due forme.


Petit cadeau aussi fait à la génération gamer, (et pour cela il faudra tendre l'oreille), Del Toro a fait appel  à Ellen Mclain. Son nom ne vous dit rien, mais sa voix trafiquée oui.


Oui, GlAdoS est bien dans le film. Elle prête sa voix à l'AI en charge de la "connexion" des deux pilotes. Quelle bonne idée a eu Del Toro de l'inviter pour son film, et en plus entendre glados balancer " Pilots. ready to connect" juste avant une baston homérique, ça fait tout de suite son petit effet.

Je pense que la liste des références de Del Toro est assez conséquente, trop pour être analysée en intégralité ici, donc je vous laisse les découvrir par vous même. Il est d'ailleurs temps de passer à la suite, le film en lui même.

La Del Toro's touch
Au delà du fait que le film ressemble souvent à un enchaînement de séquences jubilatoires de bastons entre mastodontes, ce ne serait pas aussi fun si ce n'était pas Del Toro derrière la caméra. On a déjà eu par le passé des blockbusters à tendance destruction massive en agglomération, et le moins que l'on puisse dire c'est que Michael Bay et ses transformers se fait battre à plat de couture par le mexicain. Ce qui fait la différence, c'est que Del Toro sait tenir une caméra, et n'a jamais recours à un surdécoupage dans l'action. Toutes les séquences de combat sont claires et lisibles. Le film en soi est d'ailleurs plutôt généreux, à ce sujet. un des personnages nous expliquant que plus on va avancer dans le temps, plus les attaques vont se multiplier, et les kaijus seront de plus en plus nombreux. Et donc les affrontements s’enchaînent à intervalle réguliers. Mais là où ça devient cool c'est qu'aucune baston ne ressemble à l'autre. Del toro exploite à fond tous ses décors ( mer, ville, port, espace) et prend un plaisir fou à tout faire péter et à en mettre plein la vue, jamais gratuitement et toujours en respectant une certaine continuité logique dans sa mise en scène. Je m'explique:
Prenez Michael Bay, qui dans ses Transformers faisait tout et n'importe quoi. Non seulement il faisait changer de taille ses robot assez frequemment ( IronHide passant de Grosse jeep à robot de 10m de haut au gré des séquences), mais son style épileptique rendait difficilement regardable ses scènes de bataille, l'obligeant à avoir recours au ralenti pour montrer qui tape qui. 
Del Toro, lui préfère appliquer à la lettre la grammaire de base cinématographique, celle qui vous dit que quand un personnage sort du cadre par la droite, il doit arriver le plan suivant par la gauche. c'est tout con mais ça fluidifie considérablement toute scène un tant soit peu spectaculaire. 
deuxième bon point, le spectateur a beau savoir que ce sont des robots géants, l'impression d'assister à des fights de titans est considérablement renforcée par le fait que Del Toro met un point d'honneur à insérer dans ses plans de combat des éléments de décor tout simples mais qui permettent de se faire une idée de la dimension de ses héros, avec par exemple des hélicos, des oiseaux, des camions.


Un thème récurrent de la filmographie de Del toro est ici présent. la Mécanique et la symbolique de l'horloge à remonter ( déjà bien présent dans son premier film, Cronos, et directement intégré à l'histoire dans HellBoy II avec son armée d'Or, composée de pantins mécaniques). Ici, il est précisé que sans les pilotes pour le contrôler, le Jaeger russe par exemple n'est qu'une coquille vide. Le seul robot encoure debout au final est d'ailleurs Gipsy Danger, seul robot nucléaire pouvant survivre sans électronique pour l'assister, ne devant son salut qu'aux capacités de ses deux copilotes.


En parlant des personnages, saluons aussi la volonté de ne pas réduire les humains de son film à de simples pilotes. Chaque personnage apporte son expérience et ses talents à la mission commune, la destruction de la Faille, point de sortie des kaijus. expérience guerrière pour Raleigh, vengeance pour Mako, seule survivante de l'assaut sur Tokyo ( séquence qui est au coeur d'un flashback  à tomber par terre. Honda peut être fier de l'hommage à Godzilla). 


95% de qualités, 5% de défauts
Soyons honnêtes, le film a quand même quelques défauts. A commencer par son scénario, assez prévisible, ne développant jamais assez la relation de Mako avec son père de substitution, et ne faisant exister Perlman que le temps d'une poignée de scènes. Autre bémol, le score. Composé par Ramin Djawadi, qui avait déjà pondu un score pourrave pour le premier Iron man, et qui pourtant avait repris du poil de la bête avec Game of thrones. Il signe pour Pacific rim un score qui ne met jamais de thèmes en place, bourrin sans éclat, et qui rappelle furieusement le score de Debney pour Iron Man 2.
L'interprétation est également inégale, allant du " surjeu éhonté" avec Burn Gorman  ( déjà à baffer dans la série Torchwood), au " sérieux mais pas trop" avec Idris Elba (la série Luther) à la révélation " excellente surprise" :Rinko Kikuchi. Oui, la japonaise sourde muette de Babel. Elle incarne à merveille la fragilité aux commande d'un colosse de métal. Elle est le coeur du robot, Raleigh en est le bras armé. 



J'avais saigné des yeux devant World War Z, j'ai pris un pied monumental devant ce film. Un certain idéal de film de fan, à la fois respectueux et généreux, sans prétention, au sujet simple mais élevé à un niveau de qualité grâce au talent de Del Toro.

Pour finir, je voudrais bien vous mettre un extrait de la BO mais elle est nulle à ch...oubliable.
Aussi je vous conseille un rapide coup d'oeil vers ce site, si les gros monstres vous intéressent:
le wiki du Kaiju

Et si vous êtes intéressé par l'oeuvre de Del Toro, toutes ses merveilles sur pellicule sont disponibles dans de bien belles éditions DVD/Blu ray, et elles offrent la possibilité d'écouter le commentaire audio du monsieur pour chaque film. Si vous n'avez eu de cours de Mise en scène et de Cinéma, c'est que du bonheur. Lui et Peter Jackson ont la FanBoy attitude très contagieuse.