Genre: SF
Sortie le 14 août 2013
Sorti en 2009, le film District 9 avait créé la surprise en offrant un film de science fiction de qualité, bourré d'idées novatrices (les aliens ne sont plus des petits hommes verts mais des crevettes bien installées sur Terre et que l'on parque dans des camps en Afrique du Sud) et de séquences fun (la baston très mecha de la fin) et révélant au passage un réalisateur, Neil Blomkamp, capable de faire beaucoup et bien sans un budget pharaonique (30 000 000 de $, ce qui semble peu, vu le résultat). Ça n'était qu'une question de temps avant qu' Hollywood ne lui fasse les yeux doux et lui propose de réaliser un film avec plus de moyens et des têtes d'affiche susceptibles de ramener des billets verts des spectateurs. C'est chose faite. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Blomkamp a du avoir les yeux plus gros que le ventre.
Un des principaux problèmes du film se situe d'abord au niveau du scénario, écrit par Blomkamp. D'une simplicité (d'un simpliste?) effarante, le script raconte que dans un futur lointain mais pas trop, les pauvres crèvent sur terre et les riches vivotent dans une station orbitale appelée Elysium. Plus de maladie, ils sont équipés de capsules de guérison (tu es malade? et bien tu t'allonges et hop. Plus rien) et de bien jolis couchers de Terre à regarder. Un pauvre ouvrier, Max, amoureux de son amie d'enfance, choppe une saloperie. Seule solution pour guérir, Elysium. Et la fille de son amie est aussi malade. Imaginez la suite, c'est pas difficile.
Le concept du "pauvres en bas, riches en haut" n'est pas nouveau, bien au contraire (Metropolis de Lang traitait déjà du sujet), mais ici le traitement est tellement alourdi de clichés que ça désamorce toute tentative d'insérer de la nouveauté. Blomkamp s'est montré trop gourmand, et comme on dit "qui trop embrasse mal étreint". A vouloir traiter trop de thèmes en même temps, il en laisse sur le carreau et s'éparpille. La pauvreté des terriens: survolée. Le coté belliqueux d'Elysium, jamais développé.
Même chose pour les personnages. Si le personnage de Max est le plus développé (normal, en même temps, Damon tient le rôle titre) même si assez prévisible dans ses choix, les autres ne sont pas logés à la même enseigne. Le personnage de Ministre de la Défense, incarné par Foster, pâtit d'une écriture sans relief, nous la montrant comme une personne froide comme la mort, à laquelle on ne s'attache jamais. Ceci dit elle parle français dans le film. et rien que pour ça je te pardonne ce film, Jodie...
Le deuxième personnage féminin, joué par Alice Braga (vue dans I am legend, pour vous la situer) a souvent les yeux mouillés, avec sa fille malade, et ne se pose jamais en total contrepoint de Foster, ce qu'elle est censée être (elle est infirmière, métier où l'on s'occupe de l'autre par définition). Les personnages secondaires sont soit inutiles (pauvre Diego Luna) soit sous-écrits, à l'image du PDG joué par William Fichtner, uniquement là pour faciliter le plan de Max. Mais le pire de tous est le personnage de Kruger, Cellule dormante infiltrée sur Terre, il est joué par Sharlto Copley, et comment dire, c'est assez ignoble. Comme je vous le disais, le film n'est pas d'une finesse exemplaire dans l'écriture. Et bien là, il devait être écrit "machine à tuer à la limite de l'humain". Du coup Copley est en free style du début à la fin, surjouant chaque réplique, enchaînant les dialogues ineptes et les poses de killer des bidonvilles, adressant des gros fucks à tout le monde dès qu'il bute quelqu'un.
Le concept du "pauvres en bas, riches en haut" n'est pas nouveau, bien au contraire (Metropolis de Lang traitait déjà du sujet), mais ici le traitement est tellement alourdi de clichés que ça désamorce toute tentative d'insérer de la nouveauté. Blomkamp s'est montré trop gourmand, et comme on dit "qui trop embrasse mal étreint". A vouloir traiter trop de thèmes en même temps, il en laisse sur le carreau et s'éparpille. La pauvreté des terriens: survolée. Le coté belliqueux d'Elysium, jamais développé.
Même chose pour les personnages. Si le personnage de Max est le plus développé (normal, en même temps, Damon tient le rôle titre) même si assez prévisible dans ses choix, les autres ne sont pas logés à la même enseigne. Le personnage de Ministre de la Défense, incarné par Foster, pâtit d'une écriture sans relief, nous la montrant comme une personne froide comme la mort, à laquelle on ne s'attache jamais. Ceci dit elle parle français dans le film. et rien que pour ça je te pardonne ce film, Jodie...
Le deuxième personnage féminin, joué par Alice Braga (vue dans I am legend, pour vous la situer) a souvent les yeux mouillés, avec sa fille malade, et ne se pose jamais en total contrepoint de Foster, ce qu'elle est censée être (elle est infirmière, métier où l'on s'occupe de l'autre par définition). Les personnages secondaires sont soit inutiles (pauvre Diego Luna) soit sous-écrits, à l'image du PDG joué par William Fichtner, uniquement là pour faciliter le plan de Max. Mais le pire de tous est le personnage de Kruger, Cellule dormante infiltrée sur Terre, il est joué par Sharlto Copley, et comment dire, c'est assez ignoble. Comme je vous le disais, le film n'est pas d'une finesse exemplaire dans l'écriture. Et bien là, il devait être écrit "machine à tuer à la limite de l'humain". Du coup Copley est en free style du début à la fin, surjouant chaque réplique, enchaînant les dialogues ineptes et les poses de killer des bidonvilles, adressant des gros fucks à tout le monde dès qu'il bute quelqu'un.
"Ferme les yeux petite, je vais baffer ta mère."
Le film commence pourtant bien, mais dès que tout le petit monde déboule sur Elysium, tout s'effondre. Et le film de se ranger tranquillement dans le rang des films de couloir... Enchaînant les dialogues de remplissage et les dénouements de manières parfois brutales dans leur maladresse (le sort du personnage de Foster est à ce sujet complètement raté), la dernière demi heure n'arrive jamais à se mettre au niveau de ce qui a précédé.
Autre souci , la mise en scène. Déception de rigueur, ici. Dans District 9, Blomkamp avait réussi à mettre en scène de bien belles séquences, à l'image de l'activation du vaisseau mère, et avait réalisé des scènes bien jouissives ( la baston finale). Dans Elysium, on retrouve, tout du moins dans la première partie, le style de Blomkamp, à base de caméra portée, shakycam, parfaitement raccord avec le coté stressant et tendu des bidonvilles. Même photo, même ambiance poussiéreuse (limite on a l'impression qu'il l'a filmé juste après District 9, dans les même décors). Par contre, dès que l'action se déplace sur Elysium, on retombe sur des champs/contre-champs tout mous, et quand il y a de l'action, Blomkamp n'arrive pas à filmer ses mano a mano entre Max et Kruger. avec Wolverine, ça fait déjà deux films où je ne comprends pas comment finit le méchant.
Elysium, la cité du couloir et de la porte anti feu
Ceci étant, après avoir vu District 9 et Elysium, je n'ai qu'une envie, c'est de voir Blomkamp réaliser un film d'horreur bien saignant. Pourquoi me direz vous? Parce que dans ses deux films, Blomkamp fait exploser les corps dès qu'il en a l'occasion. Déjà dans District 9, la dernière partie nous montrait les protagonistes se servir de fusils à explosion. Idem dans Elysium, la violence surprend parfois par son côté très graphique, les corps explosent, à coup de mine ou de fusil. Ça colle aux murs. et il y en beaucoup des murs et des couloirs dans la dernière partie.
Même la fin du film est chargée en clichés et sans originalité, avec des flashbacks enfonçant le clou sur des points et des enjeux pourtant déjà bien clairs depuis le début du film.
Même la fin du film est chargée en clichés et sans originalité, avec des flashbacks enfonçant le clou sur des points et des enjeux pourtant déjà bien clairs depuis le début du film.
Pour finir sur un point positif, les effets spéciaux sont vraiment réussis. Que ce soient les vaisseaux, les droïdes ou la station Elysium, je n'y trouve rien à redire.
Le dernier Blomkamp est une déception, prouvant qu'il faut parfois mieux faire beaucoup avec peu de moyens, plutôt que trop et mal avec un budget plus confortable. Le prochain projet de Blomkamp sera une adaptation de son court métrage sur un robot récupéré par des bandits. Reste à voir ce que ça donnera. En attendant, on pourra toujours voir ce dont est capable Gareth Edwards, autre réalisateur ayant tapé dans l'oeil des Studios Legendary avec son Monsters et qui, comme Blomkamp, s'est vu confier la réalisation d'un blockbuster de 2014, Godzilla.
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