Genre: carte postale niaiseuse du Montana
Sortie le 16 octobre 2013
Qu'est devenu Jean-Pierre Jeunet? Si on se rappelle avec émotion avoir découvert, enfant ou plus jeune, la cité des enfants perdus ou Delicatessen et son style inimitable (mais qui a quand même mal vieilli il faut l'avouer), on en retiendra surtout par la suite UN film qui aura marqué le cinéma français, Amélie Poulain, un massacre en règle de la saga Alien avec le quatrième épisode, et son film le plus réussi (ça n'engage que moi) : Un long dimanche de fiançailles, où Jeunet arrivait à se calmer avec son style bourré d'incrustes et de tics de mise en scène, pour délivrer un vrai film dramatique, un peu mélo sur les bords, porté par le score de Angelo Badalamenti. Passons rapidement sur Mic Mac à tire larigot, film embarrassant à tout point de vue, tentative foirée de comédie consensuelle et démago, qui se permettait en plus d'asséner un message anti-guerre avec la délicatesse d'un éléphant bourré. Alors voici donc le retour de Jeunet derrière la caméra, pour un film qui sort en catimini (comparé à ses autres travaux, la campagne promo est réduite à son strict minimum), pendant la période des vacances scolaires, le public familial étant clairement visé ici, et ce n'est pas avec ce film que Jeunet va retrouver ses lettres de noblesse.
Voilà, je viens de vous résumer 30 minutes du film.
Voilà, je viens de vous résumer 30 minutes du film.
Adaptation d'un livre de Reif Larsen, le film narre les aventures de T.S Spivet, petit garçon élevé dans le Montana et inventeur de la machine à mouvement perpétuel. Ce qui lui vaut d'être invité au Smithsonian à Washington pour recevoir son prix. Il décide donc de partir, seul, chercher sa récompense.
Voilà, vous avez l'histoire. N'attendez aucune surprise, aucun retournement, et aucun pet de travers. Le spectacle familial dans toute sa splendeur, TF1 un dimanche soir en quelque sorte. Le principal souci c'est que le film se regarde assez distraitement, sans envie ni intérêt. commençons par le scénario, celui ci abordant le thème de la mort d'un enfant et de ses conséquences sur la famille, mais dont le traitement n'arrive jamais à se mettre à la hauteur de l'histoire, divertissement familial oblige. On a souvent l'impression que Jeunet ne sait pas à qui s'adresser. Aux enfants peut être, ils pourront s'identifier à Spivet et son côté aventureux et courageux, ou aux parents, plus à même de compatir à la tristesse des parents. On préférera quand même la première option, tant les parents sont laissés sur le coté de la route dès que commence le périple du gamin. Et même là ça ne marche pas, ses mésaventures étant particulièrement inintéressantes. Spivet qui embarque clandestinement sur un train, Spivet qui essaie d'avoir un hot dog, et Spivet qui se fait embarquer par un routier au grand cœur. J'en profite d'ailleurs pour en remettre une couche contre le manque total de finesse de Jeunet, le même qui dégoulinait de partout dans son précédent métrage. La guerre c'est mal, la mort c'est pas bien. Voilà en substance le message de Jeunet. Le routier, voyez vous, est un ancien bidasse revenu d'Afghanistan qui a tué un homme, qui a obéit aux ordres. Et tuer c'est moche. Pas bien. Pas glop. Ca, c'est fait. Notons aussi que Jeunet, entre deux siestes du gamin dans son train, filme des cartes postales, des paysages du grand Ouest, des trains, des ponts et des trains qui passent sur des ponts dans le grand Ouest. Alors oui c'est beau. Mais c'est très chiant aussi. Ajoutez à cela une voix off omniprésente, le gamin ayant une furieuse tendance à décrire son voyage, et une BO très folk pour les nuls, gratte et banjo à tous les étages.
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On espère que tout ça va se terminer très vite une fois qu'il sera arrivé à Washington. Raté, le bouquet final est à se tirer une balle, entre satire grossière des médias voyeuristes et mise en scène se jetant les deux pieds dedans en nous montrant Spivet mère et fils réglant leurs comptes sur le plateau d'un talk show. Le film prend l'eau de partout et s'achève de bien belle manière, sur une note moralisatrice à se baffer, le deuil c'est bien, faites un autre gamin quand vous en avez perdu un...Jean Pierre arrête tu en mets trop.
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On pensait avoir touché le fond avec Mic mac, la preuve que non, c'est toujours possible de creuser plus profond dans la fosse sceptique. Jeunet ressort encore les mêmes plans depuis Amelie Poulain (je n'en peux plus de ses plans grue au dessus des ponts), sans oublier les incrustes bien pratiques pour la 3D et une apparition de Pinon.
Petit mot sur le casting, composé aux 3/4 d'inconnus, mis à part Bonham Carter qui a l'air perdue, où vous retrouverez une sous-Chloé Grace-Moretz et un gamin assez tête à claque.
Les films de Jeunet ayant tendance à prendre un sacré coup dans l'aile passé une certaine date, je ne donne pas cher de Spivet d'ici quoi...2 ans...quand il passera sur TF1. Sa vraie place en fait.
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(vous remarquerez au passage que la miss a droite ressemble à hit girlJeunet dénonce! Aujourd'hui: La jeunesse en milieu rural
de kick ass, mais en beaucoup moins éveillée)
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