Genre: Western
Sortie le 9 octobre 2013.
Deuxième film de Logan Miller après Touching home, déjà avec Ed Harris, Sweetwater sort en catimini juste avant la rafale de films prévus pour les vacances de la Toussaint. Mais le plus gros souci, c'est qu'il arrive après un autre Western, plus grand public dirons-nous, le Django unchained de Tarantino. Et ça ne loupe pas, les critiques se chargent de le comparer avec le dit Tarantino. Ce qui pour être honnête n'a aucun sens, Logan Miller n'ayant visiblement pas la même vision du western que QT, qui au passage a réalisé un faux remake du Django avec Franco Nero, et surtout clairement pas les mêmes talents au niveau de la mise en scène. je ne suis pas en train de vous dire que le film est une bouse mal filmée et sans intérêt, bien au contraire, le film est beaucoup moins poseur que Django, mais si en l'état ça aurait pu être un grand film, au final on en garde un souvenir mitigé. le pourquoi du comment ci dessous.
Jouons un peu le jeu des critiques. Comparons.
La durée. C'est sa plus grande qualité du film et aussi son plus gros défaut. Django durait pas loin de 2h40. Sweetwater ne dure que 1h30, générique compris. Pas le temps de s'ennuyer, si vous aviez trouvé le Tarantino bavard vous allez aimer ce film. Les scènes se succèdent à grande vitesse, trop grande parfois (j'y reviendrai) et le climax est vite expédié. Le problème c'est qu'à cause d'un scénario trop inégal, parfois trop chargé et parfois pas assez, on a très souvent l'impression de passer à côté de ce qui aurait pu être un grand western plein de fureur et de vengeance. L'histoire est pourtant alléchante, nous racontant les mésaventures de Sarah, ancienne prostituée mariée à un fermier mexicain qui a fort à faire avec un pasteur psychopathe qui aura tôt fait de liquider son mari. N'oublions pas le shérif Jackson qui a aussi un petit compte à régler avec le Pasteur Josiah. Le traitement malheureusement ne suit pas. Trop d'idées, trop de pistes inexploitées. Comme un réalisateur qui voudrait caser toutes ses idées dans un premier film, Miller charge son film d'infos inutiles et rate chaque occasion d’insuffler de l'émotion dans son film. Par exemple, pourquoi cette scène avec Sarah et sa mère où l'on apprend que c'est elle qui la prostituait, la mère ne revenant plus après? Pourquoi nous montrer Sarah en train de faire une fausse couche au clair de lune sans que cela l'affecte plus que ça par la suite? Qui plus est, on sait que le film est le récit de la vengeance de Sarah après le meurtre de son mari. Le film a beau être court, ladite vengeance n'arrive que très tard dans le récit, obligeant le réalisateur à expédier l'odyssée vengeresse de Sarah. Le climax est à l'image de ce qui a précédé, se résumant à une rapide partie de cache-cache dans la maison du pasteur pour se finir dans un enclos, et comble du comble, ce n'est même pas Sarah qui fume le pasteur.
Le film a aussi une tendance à avoir le cul entre deux chaises, oscillant entre comédie noire, mais comédie quand même grâce au shérif avec sa cool attitude, et aux sévices infligés par Sarah lors de sa vendetta, et drame, le sujet du film s'y prêtant davantage.
Mais rassurez-vous tout n'est pas à jeter dans le scénario, à commencer par les personnages. Que ce soit Josiah, parfait salopard interprété par Jason Isaac ou Sarah, veuve en colère adepte de la coloscopie assistée par fusil à pompe, ils sont plutôt bien écrits. Mais celui qui domine le tout c'est le personnage du shérif Jackson, interprété par Ed Harris, haut en couleur, autant à l'aise dans le maniement des armes à feu que dans la joute verbale face à Josiah (hilarante scène de dîner). Passant d'une douce folie à une violence exacerbée en deux temps trois mouvements, il est le fil rouge du recit, croisant tous les personnages et tentant de recoller les morceaux du puzzle criminel.
Concernant la mise en scène, c'est une autre paire de manche. Miller a encore quelques progrès à faire. Entre une gestion de l'espace et du suspens un peu à l'ouest, ce qui fait tomber à plat la partie de cache cache sus citée, et une tendance à l'ellipse maladroite (toujours cette impression que tout va trop vite), un peu moins de précipitation la prochaine fois, ce sera parfait. Un très bon point par contre pour sa volonté de rendre hommage au style western, entre plans iconiques de l'héroine à cheval sur un soleil couchant, et une économie dans les décors, jamais inutilement surchargés, et toujours utilisés à bon escient (les grandes plaines du nouveau Mexique sont joliment filmées), la bonne volonté et l'envie de bien faire rendent le film sympathique à suivre. Mention très bien aussi à ces petits interludes comiques et/ou poétiques, à l'image de la scène d'intro nous montrant Jackson, euphorique et chantant à tue tête dans les étendues du nouveau Mexique à la nuit tombée, accompagné par un score planant et très Brian Eno dans l'esprit.
Film attachant mais perfectible, bancal mais sincère, Sweetwater n'en reste pas moins un bel hommage au Western, excellent dessert après le fat Django unchained de tarantino.
La durée. C'est sa plus grande qualité du film et aussi son plus gros défaut. Django durait pas loin de 2h40. Sweetwater ne dure que 1h30, générique compris. Pas le temps de s'ennuyer, si vous aviez trouvé le Tarantino bavard vous allez aimer ce film. Les scènes se succèdent à grande vitesse, trop grande parfois (j'y reviendrai) et le climax est vite expédié. Le problème c'est qu'à cause d'un scénario trop inégal, parfois trop chargé et parfois pas assez, on a très souvent l'impression de passer à côté de ce qui aurait pu être un grand western plein de fureur et de vengeance. L'histoire est pourtant alléchante, nous racontant les mésaventures de Sarah, ancienne prostituée mariée à un fermier mexicain qui a fort à faire avec un pasteur psychopathe qui aura tôt fait de liquider son mari. N'oublions pas le shérif Jackson qui a aussi un petit compte à régler avec le Pasteur Josiah. Le traitement malheureusement ne suit pas. Trop d'idées, trop de pistes inexploitées. Comme un réalisateur qui voudrait caser toutes ses idées dans un premier film, Miller charge son film d'infos inutiles et rate chaque occasion d’insuffler de l'émotion dans son film. Par exemple, pourquoi cette scène avec Sarah et sa mère où l'on apprend que c'est elle qui la prostituait, la mère ne revenant plus après? Pourquoi nous montrer Sarah en train de faire une fausse couche au clair de lune sans que cela l'affecte plus que ça par la suite? Qui plus est, on sait que le film est le récit de la vengeance de Sarah après le meurtre de son mari. Le film a beau être court, ladite vengeance n'arrive que très tard dans le récit, obligeant le réalisateur à expédier l'odyssée vengeresse de Sarah. Le climax est à l'image de ce qui a précédé, se résumant à une rapide partie de cache-cache dans la maison du pasteur pour se finir dans un enclos, et comble du comble, ce n'est même pas Sarah qui fume le pasteur.
Le film a aussi une tendance à avoir le cul entre deux chaises, oscillant entre comédie noire, mais comédie quand même grâce au shérif avec sa cool attitude, et aux sévices infligés par Sarah lors de sa vendetta, et drame, le sujet du film s'y prêtant davantage.
Mais rassurez-vous tout n'est pas à jeter dans le scénario, à commencer par les personnages. Que ce soit Josiah, parfait salopard interprété par Jason Isaac ou Sarah, veuve en colère adepte de la coloscopie assistée par fusil à pompe, ils sont plutôt bien écrits. Mais celui qui domine le tout c'est le personnage du shérif Jackson, interprété par Ed Harris, haut en couleur, autant à l'aise dans le maniement des armes à feu que dans la joute verbale face à Josiah (hilarante scène de dîner). Passant d'une douce folie à une violence exacerbée en deux temps trois mouvements, il est le fil rouge du recit, croisant tous les personnages et tentant de recoller les morceaux du puzzle criminel.
Concernant la mise en scène, c'est une autre paire de manche. Miller a encore quelques progrès à faire. Entre une gestion de l'espace et du suspens un peu à l'ouest, ce qui fait tomber à plat la partie de cache cache sus citée, et une tendance à l'ellipse maladroite (toujours cette impression que tout va trop vite), un peu moins de précipitation la prochaine fois, ce sera parfait. Un très bon point par contre pour sa volonté de rendre hommage au style western, entre plans iconiques de l'héroine à cheval sur un soleil couchant, et une économie dans les décors, jamais inutilement surchargés, et toujours utilisés à bon escient (les grandes plaines du nouveau Mexique sont joliment filmées), la bonne volonté et l'envie de bien faire rendent le film sympathique à suivre. Mention très bien aussi à ces petits interludes comiques et/ou poétiques, à l'image de la scène d'intro nous montrant Jackson, euphorique et chantant à tue tête dans les étendues du nouveau Mexique à la nuit tombée, accompagné par un score planant et très Brian Eno dans l'esprit.
Film attachant mais perfectible, bancal mais sincère, Sweetwater n'en reste pas moins un bel hommage au Western, excellent dessert après le fat Django unchained de tarantino.
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