Mine de rien, l'année 2013 aura été une chouette année au cinéma. Entre le retour de Guillermo Del toro avec ses gros robots, Snyder et Superman, l'attente pour Gravity enfin récompensée, le coup de flippe de Wan et The conjuring... j'en oublie plein (j'y reviendrai dans un autre billet, patience), j'aurai été comblé. . Mais mettez ça sur le compte d'une sorte de karma ou je ne sais quoi d'autre, pour chaque instant de plaisir passé devant un bon film, j'ai du morfler devant de sacrées daubasses. Et si certaines choses m'ont illuminé les yeux pendant toute cette année, il y en a quand même d'autres qui m'ont fait hurler, qui m'ont consterné, qui m'ont fait dire "pourquoi ?", "c'est une blague ?", qui m'ont fait regretter d'être sorti de chez moi et qui m'ont fait chérir ma carte illimité. C'est toujours à la sortie de ces films que je me dis que je suis content d'être en illimité, J'aurais payé pour voir le dernier Argento, j'aurais eu envie de me jeter sur les voies du RER en contrebas du MK2 BNF. Bref j'ai établi un top 5, dont sont exclues toutes les sous-daubes telles que The host (pas le coréen, juste le dernier film de Andrew Niccol) ou bien encore The mortal instruments, par exemple, ça c'est du hors concours. Ils ne sont pas classés par ordre de qualité croissante ou décroissante (ils ne jouent pas tous dans la même catégorie, à la base) mais ce sont ceux qui occupent le haut du podium peu glorieux des purges 2013.
American Nightmare (The Purge) a.k.a Vas-y rentre c'est fermé.
Parfait archétype du film racoleur et con. Racoleur parce que le film base toute sa promo sur une promesse de débordements de violence sans limite (une nuit aux USA où mais oui, mais oui, tout est permis, meurtre, cambriolage, pétage de vitre) et con parce que le film ne va jamais au bout de son idée, rentrant dès la fin de la première heure dans le bien pensant et le moralisme dégoulinant, avec un propos bien lisse et fédérateur (la famille unie contre l'envahisseur). Enchaînant les partis pris douteux, le seul clodo du film est black, et les incohérences inhérentes au genre home invasion (aucune gestion de l'espace, couloirs sans fin, maison passant de forteresse imprenable à pavillon témoin où tout le monde rentre par la fenêtre), le film doit aussi composer avec des comédiens en roue libre et une absence totale de suspens et d'enjeu. Revoyez You're next sorti cette année, au moins il est plus fun.
Texas Massacre 3D
Suite directe du film de Hooper, ce film ose piétiner le mythe de Leatherface avec un entrain et une détermination qui fait peur à voir. Entre une resucée mal fichue de l'intro de The Devil's reject et une sous utilisation du personnage clé de la saga, on assiste pendant 1h30 à une destruction complète de l'oeuvre phare du Cinéma de genre. Vous aviez tremblé devant la froideur et la sauvagerie bestiale de Leatherface dans le film original, vous allez pleurer devant un Leatherface qui a maintenant au moins 60 balais et qui tente (encore)de démastiquer des ados, dont fait partie sa soeur (oui, oui...), le tout en faisant du lancer de tronçonneuse. Du cliché, de la fesse, du gore comme vous en voyez beaucoup trop (Hostel et Saw ont quand même désensibilisé pas mal de monde à ce niveau), et une éloge de la famille complètement hors-propos et puante, car comme on le sait tous, il n'y a aucun mal à éviscérer des gens s'ils nous font du mal ou à notre famille. La famille c'est sacré, mais la défendre avec une tronçonneuse c'est quand même plus rigolo.
Insidious 2 a.k.a Scary movie 6
Cette année, James Wan aura réussi l'exploit d'avoir réalisé l'alpha et l'omega (d'un point de vue qualitatif s'entend) du film de trouille et de maison hantée. L'alpha, c'est the Conjuring, grand moment de frayeur à l'ancienne. L'omega, c'est cette bouse de Insidious 2. Gros foutage de gueule à l'encontre de son public ou réelle volonté de mettre en scène un film flippant (auquel cas c'est loupé)... Rien à sauver de ce désastre, entre acteurs venus cachetonner (Patrick Wilson en tête), flemmingite aiguë du coté des scénaristes qui osent faire du copié-collé avec le premier épisode, et utilisation à outrance de tous les codes du film de hantise pour mieux les neutraliser et les rendre aussi flippants qu'un épisode de Ghost Hunters sur la BBC. Le 3 est en route. Joie.
Adaptation du livre éponyme de Max Brooks, World War Z aura été précédé d'un production hell presque plus intéressant que le film lui même. Au final, gros carton pour le film, et plus gros succès pour Pitt au passage, et preuve qu'en faisant de la merde en voulant à tout prix éviter de froisser une partie de son public, on arrive à ce genre de résultat. Le film donc est le film de zombie (et encore c'est pas dit, ça...) le plus inoffensif de l'histoire du Cinéma, juste après Fido, le plus mal écrit (1h d'action mal filmée et 1h de cache cache en couloirs), réalisé tout à la gloire de Pitt et osant le placement produit le plus débile de l'histoire du cinéma (voir ci-dessous). La version Uncut est dispo en blouré et DVD, je vous rassure elle est parfaitement dispensable, ne rajoutant que quelques images saignantes là où il aurait été nécessaire de les garder (l'amputation du soldat israélien), et ne rehaussant absolument pas le niveau de l'ensemble. Vous ne pensiez quand même pas qu'ils allaient vous transformer le pâté en foie gras avec 2 minutes de scènes en plus...
Ultime purge de 2013, qui vient à point nommé nous confirmer, s'il y avait encore besoin de le faire, que le serpent du cinéma fantastique ne se mord plus la queue, il est en train de finir le tour complet. Entre Leatherface, Freddy, Zito, The Thing, Jason, Schwarzy sur Mars et maintenant Carrie, tous les mythes du fantastique passent à la moulinette du remake. Avec plus ou moins de succès il faut l'avouer. Tous ne sont pas à jeter, là je pense à Maniac sorti en janvier, mais avec Carrie on touche le fond du fond, avec un remake n'essayant même plus d'innover, se bornant à copier scène par scène le chef d'oeuvre de DePalma, lui ajoutant des détails contemporains pour toucher sa cible (les jeunes qui n'ont pas vu l'original) et faisant baigner le tout dans une bêtise et une métaphore de la chenille devenant papillon meurtrier aussi subtile qu'un ouragan philippin. Ajoutez à ça une interprétation catastrophique (le film est certainement un des plus mal castés de l'année) et une mise en scène plate comme un écran de cinéma et vous aurez une vague idée du résultat.
Voilà pour le top 5. J'aurais pu y caser le Dracula d'Argento, mais ce serait trop facile, le coté navet et nanar du film fera de lui un morceau de choix pour vos futures soirées pizza/bière/nanar, ou bien encore After earth de Shyamalan, mais c'est juste nul et ça ne mérite pas de figurer dans ce classement. On se retrouve très vite pour le top 5 des films de kalitay de 2013, et croyez moi ça a été beaucoup plus dur à faire...
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