13Cine

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dimanche 16 mars 2014

300 naissance d'un empire

300 : Rise of an empire de Noam Murro
Genre : Epic & bourrin
Sortie le 5 mars 2014



Au commencement fut 300, un graphic novel de Franck Miller racontant les combats d'une armée de 300 spartes contre leur ennemi Xerxès. Les dieux d'Hollywood ne restant jamais bien longtemps endormis, une adaptation pour grand écran fut mise en projet. Résultat : le film 300, réalisé par Zack Snyder, à l'époque pas encore connu pour Man of steel et Watchmen, mais déjà remarqué pour son remake efficace de Zombie, rebaptisé par chez nous L'armée des morts. Le film est d'une fidélité (trop parfois) à son matériau d'origine, enchaînant les plans comme Miller les cases de BD, Snyder use et abuse du ralenti, tourne la quasi totalité de son film sur fond bleu et fait découvrir au grand public Gerard Butler qui, dans le rôle de Leonidas, immortalisera le cultissime " This is Spartaaaaa ".  Carton au box-office international. 
A la suite de ce premier coup d'essai, plusieurs projets furent évoqués, comme par exemple un spin off sur le méchant de 300, Xerxès, pourtant pas le plus intéressant et charismatique des personnages. Aucun ne vit le jour, jusqu'à ce que soit mis en marche le film 300, Rise of an empire. le trailer laissait craindre un copié collé du premier 300, et au vu de l'affiche, à part Eva Green, aucune grosse star susceptible d'amener du monde dans les salles. Alors verdict ? C'est une bonne surprise. Pas un chef d'oeuvre mais un bon divertissement, imparfait mais généreux.



Le film, d'un point de vue chronologique n'est pas une suite, c'est un récit en parallèle. Dans cet opus nous découvrons les origines de Xerxès, son contentieux grandissant avec Athènes la grande et prospère cité, et faisons connaissance avec Artemis, redoutable guerrière aux service de Xerxès. En face se trouve Themistocles, athénien responsable de la mort du père de Xerxès, et cible principale de la vengeance d'Artemis. Sachant qu'une guerre est inévitable, Thémistocles s'en va demander de l'aide à Sparte et ses 300 guerriers, mais ceux-ci sont déjà en route pour casser la gueule à Xerxès (trame principale du premier film). Notre héros n'a donc pas d'autre choix que de se dresser seul, entourée de sa mini armée, face à l'armada d'Artémis. Les trames des deux films ne cesseront jamais de se croiser, chacun complétant l'autre d'un point narratif et explicatif (le sauveur d'Artémis enfant est l'homme que Leonidas balance dans le puits dans le premier film, ça explique les rancœurs de plusieurs personnages) et rendant le tout plus cohérent.  

Voilà pour ce qui est de l'histoire. Les deux films ont beau être voisins dans les thèmes, Le film de Snyder et celui-ci ne se ressemblent pas du tout. Si le premier pêchait par excès de style et d'iconisation à outrance, cherchant systématiquement le plan super léché sur ses héros, le film de Murro est plus modeste dans sa mise en scène et dans ses ambitions, mais c'est là que réside sa plus grande force. Moins poseur que Snyder, Murro offre un film vraiment spectaculaire, ce que le premier film n'était pas vraiment au final, la technique du fond bleu jouant beaucoup contre le film lui-même. Plutôt que de se cantonner à filmer ses héros à cheval ou à pied, Murro opte pour un cadre maritime, avec de nombreuses batailles où la flotte perse tente d'exterminer les navire athéniens. Si la technique du fond bleu est toujours utilisée ici, elle est beaucoup plus discrète que dans le film de Snyder, la mise en scène de Murro étant beaucoup plus mobile, moins statique, celui ci étant moins enclin à recréer les cases de la BD originale.
Murro se permet même quelques audaces à l'image de ce plan séquence avec Thémistocles surgissant de la cale sur son cheval, bondissant à travers les flammes et surgissant des eaux pour dérouiller ses adversaires. Si la présence de Snyder se fait quand même sentir (il est à la production et son style " le ralenti c'est la vie " vient parfois parasiter la mise en scène), le film trouve son propre style au fur et à mesure. Le métrage est également beaucoup plus violent que son prédécesseur, enchaînant les scènes de décapitation et d'amputation dès que l'occasion se présente, le tout avec des gerbes de sang numériques dans tous les sens, pour tout et rien (un uppercut ? Trois litres de sang à cracher). C'est ce côté bourrin et totalement assumé qui rend le film sympathique à regarder.Vous voulez du glaive et de la violence, vous allez en avoir. Vous voulez de la finesse ? Ce n'est pas non plus dans les dialogues que vous allez en trouver. A ce niveau, le film de Murro se pose en parfait contraire de son prédécesseur, poseur, verbeux et prétentieux. Mention à Artemis pour ce dialogue priceless

" You fuck harder than you fight "

Rien à ajouter.

Profitons en pour dire un mot sur le casting. Si la plupart du casting est composée par des acteurs vu surtout à la TV (Skins et même... Hartley coeurs à vif !!), et de l'incontournable Lena 2 de tens' Headey, on retiendra surtout Sullivan Stapleton, remarqué dans le film Animal kingdom, qui arrive à faire oublier Leonidas, grâce à un personnage plus humain et plus modeste, capitaine conscient d'amener ses hommes à la mort. Face à lui, Eva Green, parfaite en guerrière revancharde, qui semble prendre un plaisir pas possible à jouer du glaive sur un bateau. On retrouve aussi ce bon vieux Xerxès, dont la naissance ressemble beaucoup à la pub Dior j'adore avec Charlize Theron.



Alors oui, le film est prévisible et souffre parfois de la patte Snyder (il y a des ralentis vraiment fatigants), la voix off et mollassonne de Headey tente maladroitement de conférer un souffle mythologique à l'ensemble et certains acteurs ne sont vraiment pas bons, mais ce qui rend le film fun c'est ce côté Série B qui s'assume sans honte, le style pompier bourrin de la bande originale et l'idée qu'au delà d'un premier volet prétentieux et poseur et d'un deuxième épisode généreux et spectaculaire, l'univers 300 peut encore réserver de bonnes surprises.



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