13Cine

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mardi 10 septembre 2013

V/H/S/2

V/H/S 2 de Simon Barret, Eduardo Sanchez,..
Genre:  Found footage


Je commence à en avoir vraiment marre du found footage. Pour ceux qui ne sauraient pas ce dont il s'agit, c'est un genre de film qui, comme son nom anglais l'indique, relève plus du document vidéo trouvé que de la véritable fiction mise en scène. Si vous vous intéressez un peu aux films de genre, vous avez forcément entendu parler de Cannibal holocaust, found footage qui retraçait les dernières heures d'une équipe de reporters venu emmerder une tribu cannibale d'Amazonie. Tout était filmé en mode reportage, mais absolument tout (meurtre, violence sur animaux etc...), avec un côté voyeuriste qui a bâti la réputation du film. Autre exemple de FF (pour found footage, ça ira  plus vite), Blair witch project, carton ciné narrant les aventures de 3 pélos perdus en foret hantée. 
Et depuis peu, disons depuis Rec, qui lui avait au moins une qualité, celle d'être efficacement mis en scène par Jaume Baleguero, on en bouffe à toutes les sauces. Tous les thèmes du fantastique y passent, avec dans le désordre les trolls (Troll hunter), les dinosaures (Dinosaur project), et puis les poltergeists (les Paranormal activity), bien que pour cette saga, on parlera de grosse arnaque, n'importe quel agent de surveillance de parking ayant des caméras de surveillance a techniquement la possibilité de vous faire un paranormal activity. On arrive à une sorte de saturation. Ca n'a pas empêché le créateur du site Bloody disgusting (je vous laisse aller voir de quoi il retourne) de mettre en branle un FF à sketche, et d'y convier quelques réalisateurs parmi lesquels Ti west (Innkeepers), ou Adam Wingard (You're next). Bon c'était pas génial, la faute à des histoires pas intéressantes et à un rythme tout mou. Visiblement ravi de son coup, il remet le couvert en 2013 avec la suite, V/H/S/2. Même concept, moins de réalisateurs, et une histoire qui sert de fil rouge, afin de justifier le rassemblement de toutes les histoires. Histoires qui sont malheureusement de qualité assez variable.
Avant d'ouvrir le feu, il est juste amusant de faire remarquer que ce film, found footage de son état, partage un détail assez marrant avec les autres FF: ça a beau être un rassemblement de films soit disant trouvés au hasard, pour la plupart, ça n'empêche qu'un montage a déjà été effectué pour donner du rythme auxdits films récupérés. Ca m'a toujours fait marrer ce détail, comme si quelqu'un s'était donné la peine de biffer tous les moments potentiellement inutiles, au cas où quelqu'un trouverait la vidéo après lui et la trouverait trop chiante à regarder en entier. Bref c'est parti.

Tape 49
Deux flics enquêtent sur la disparition d'un ado et déboulent dans une baraque abandonnée et trouvent des K7 vidéo sur lesquelles figurent des films (les FF). 
Fil rouge du film, réalisé par Simon Barret, scénariste de dead birds. Que dire...et bien pas grand chose. on se fout un peu de savoir ce que fabriquent nos deux agents.


Phase I clinical trials
Un jeune homme, suite à un accident, se fait greffer un oeil électronique. Il va découvrir une toute nouvelle réalité.
Segment réalisé par Adam Wingard, à qui l'on doit You're next, home invasion cynico-gorasse. Pas folichon, la faute à une interprétation un peu amateur (Wingard himself), une idée pompée sur the eye des frères Pang (une femme se faisait greffer une cornée et découvrait un monde de cauchemars), et du plan nichon gratos. Next.

                                                          I see dead people. Again

A ride in the park
Que voit un zombie lorsque les morts vivants envahissent le monde?
Retour d'Eduardo Sanchez derrière la caméra pour une histoire de zombie (oui, encore une) mais dont le traitement original rehausse grandement l'intérêt. la vue subjective offre des moments bien dégueulasses, les zombies ont souvent faim, et les seuls reproches que l'on peut émettre c'est une tendance à allonger un peu trop des plans clés (le réveil du zombie) et une durée trop courte au vu du potentiel de son histoire. 


Safe Haven 
Une équipe de journalistes tournent un reportage dans une secte dirigée par un gourou tordu. Ils ne se doutent pas qu'une Apocalypse se prépare.
Disons le d'entrée de jeu, ce segment justifie à lui seul le visionnage de V/H/S/2. Réalisé par Gareth Evans (The raid) il est d'une efficacité redoutable. Crescendo dans l'horreur, on commence avec une ambiance lourde, la secte et son gourou à tendance pédophile installant un climat malsain, et plus le récit avance, plus les masques tombent et l'horreur s'installe, jusqu'à un déchaînement de violence et d'hystérie magistralement mis en scène et terrifiant, grâce notamment à des SFX de qualité qui s'intègrent parfaitement à la caméra portée et au style documentaire (les suicides et exécutions à la chaîne). Et même si la fin peut paraître grand-guignolesque, ce segment est une totale réussite.


Slumber Party, alien abduction
Une soirée entre ados vire à l'horreur lorsque des extra terrestres débarquent et tentent d'enlever les jeunes.
Et hop on retombe dans le n'importe quoi avec Jason Eisener (Hobo with a shotgun) et une histoire d'enlèvement extraterrestre. En soi c'était pas con comme idée, c'est le traitement qui ne suit pas. Que la caméra soit tenue par des gamins au début, ça passe. Mais alors dès que les aliens débarquent on touche le fond. Pourquoi? Parce que juste avant que ces derniers n'arrivent, un des ados attache la caméra...sur le chien.
Et devinez qui filme l'invasion qui suit? Oui. C'est le chien. Et il est bien ce chien, il sait toujours où regarder et où cadrer. Contre plongée, hors champs, la grammaire ciné à hauteur de canidé. Bon, par contre, il a beau être talentueux, ça reste un chien, et vous allez en bouffer du plan brouillon où on ne distingue absolument rien (le chien se cassant la gueule dans la pelouse à intervalle régulier) et il continue de réagir comme un chien (comprenez "tourner brutalement la tête et aboyer") dès qu'un ado l'appelle. Priceless. 

                                     Notez la présence constante de la touffe de poils bord cadre

Au final, il aurait fallu laisser toute latitude à Evans et Sanchez, seuls réalisateurs à savoir raconter une histoire et surtout à savoir la filmer. Et non je ne pense pas qu'un V/H/S/3 soit nécessaire, là tout de suite. 

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