Genre: Vin Diesel présente
Sortie le 18 septembre 2013
Avant de se lancer dans la critique de ce film, replaçons le dans la chronologie de l'univers du solitaire Riddick. Il prend place 10 ans après le premier épisode, Pitch black, et quelques années après Les chroniques de Riddick. II est d'ailleurs intéressant de constater que ce 3ème film n'entretient qu'un vague rapport avec les chroniques, tant l'arc le plus intéressant du métrage fait directement référence aux événements de Pitch Black. On y reviendra.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas la saga Riddick, un petit résumé s'impose. Tout commence en 2000 avec un petit film de Science-fiction, Pitch black, qui nous présente un anti-héros charismatique, Riddick, interprété par Vin Diesel, pas encore mégalomane, aux prises avec des créatures nocturnes sur une planète hostile. Série B plutôt bien foutue, avec déjà David Twohy aux commandes, le film cartonne notamment grâce au marché de la vidéo. Quatre ans plus tard, fort de leur succès, Twohy et Diesel tente de renouveler l'exploit avec les chroniques de Riddick. Malheureusement, est-ce par ambition (le film se rêve en péplum mâtiné de Science-fiction mais ne s'en donne jamais les moyens) ou par manque, justement, d'ambition, le film se prend un bide monumental. Entre temps, Diesel ira faire le couillon du côté de la saga Fast & Furious, et Twohy réalisera Abîmes, excellent film de sous marin hanté. Il aura donc fallu attendre 2012, et donc que Diesel soit devenu une méga star, pour pouvoir mettre en chantier une suite aux aventures de Riddick. Le résultat est sans appel, c'est un beau ratage. A cela plusieurs raisons.
Pour commencer, l'indigence du scénario est à limite de l'affront, compte tenu de l'attente des fans et du matériel à disposition. Le film dure deux heures et on peut le scinder en deux partie bien distinctes, mais tout aussi ratées. La première nous montre Riddick en train d'errer, tout du moins de survivre dans le désert d'une planète hostile. Pourquoi? Un flashback se chargera de l'expliquer, histoire de raccorder le tout aux chroniques de Riddick. Bref, devenu un vagabond dont la tête a été mise à prix (pourquoi exactement ?), Riddick affronte hyènes mutantes, monstres aquatiques, et dresse un chiot (une chiotte?) hyène. Ensemble ils arpentent des terres désolées et jaunes orangées, couleur prédominante sur cette planète. Le tout avec de temps en temps des petites pensées qui nous sont dispensées en OFF par Diesel, du style " you have bad days...and fucked up days...today's really not my day". Sans exagérer, ça dure au moins 45 minutes, jusqu'à ce qu'arrivent les chasseurs de prime, ainsi qu'une mini armée de bidasses, avec à leur tête un homme venu régler ses comptes avec Riddick, suite à un incident survenu dans Pitch black. Qui l'attrapera le premier?
Et là commence la deuxième partie du film, que la chasse commence! Ou pas. En effet, Il semblerait que le scénario n'ait pas prévu de grandes batailles ou de scène de chasse vu que la plupart des scènes se passent soit dans une grotte (Riddick se cache beaucoup dans UNE grotte) soit dans le cabanon des chasseurs. C'est bien pratique, vu que les 3/4 du temps, Riddick vient aux chasseurs pour les dérouiller par surprise. Et je sors du cabanon, et je rentre dans le cabanon...Si même la SF se met au film de couloir...
Le film se traîne mollement jusqu'à un climax tout ramollo et pas aussi épique qu'on pouvait l'espérer, avec une morale bien pensante complètement en décalage avec l'esprit badass qu'on attend mais qui n'arrive jamais.
En parlant de badass, c'est le moment de parler des dialogues et des personnages. Je n'ai absolument rien contre le bourrin à tendance pas finaude. Un de mes films de Science-fiction de chevet, c'est Predator de McTiernan, et ses héros sont des militaires purs et durs que rien n'effraie et qui usent plus leur gatling que leurs neurones. Mais McTiernan savait les rendre attachants car très humains dans leurs réactions. Mais là on navigue de cliché en cliché, avec des dialogues tellement mauvais que ça en devient gênant. Il y a une femme dans l'équipe, interprétée par Katee Sackhoff (La Starbuck de Battlestar galactica. Si vous voulez la voir dans un costume normal, regardez la saison 8 de 24, elle y joue 10 fois mieux que dans ce film, et évidemment, vu qu'elle est entourée de mecs et qu'elle fait masculine...elle est lesbienne, avec tous les dialogues bien finauds que ça entraîne (I don't fuck men, but i can fuck'em up). Tous les acteurs sont mauvais, mention à Dave Bautista, catcheur de profession, 3 lignes de texte, autant de conviction que pendant un interlude entre deux matchs sur NT1. Diesel a beau ne pas être le mec le plus expressif de la planète, il est le seul à quelquefois exprimer un début de regret, de crainte et de cynisme. C'est dire s'il y a du niveau...
Le doute. La colère. On sait pas trop en fait...
Passons maintenant à la réalisation. Twohy n'est pas mauvais à la caméra. Mais vu ce qu'on lui donne à filmer, on peut dire que le fond est raccord avec la forme. Entre effets qu'on croyait disparus depuis Pitch black (la vision infrarouge de Riddick) et incapacité à cadrer une scène de baston correctement (à quoi ça sert d'embaucher un catcheur si quand il se bat ça dure 1'30 ?), Twohy laisse entrevoir de vraies idées de mise en scène en fin de métrage, avec Diesel gravissant une montagne assiégée par les monstres, uniquement éclairé par un orage et les projecteurs d'un vaisseau. Sinon, chaque scène susceptible d'apporter un peu de tension est flinguée soit par une absence de mise en scène, soit par sa courte durée (l'assaut des monstres sur le cabanon).
Mais ce qui marque le plus, une fois le film terminé, c'est qu'au delà du ratage (collectif ), on en ressort avec l'idée que Diesel s'est fait plaisir. Un film pour Diesel, produit par Diesel, avec Vin Diesel dedans. C'est simple, le film commence et la première chose que vous voyez, juste avant le titre, c'est VIN DIESEL écrit en gros. Et ça tape la pose comme dans une pub Kouros, et je marche au ralenti avec du score bien bourrin derrière. Ce n'est plus un film, c'est un caprice de star. Dans les Fast & furious, il doit partager l'affiche, Dans les Riddick, c'est lui la star. Point barre. Toujours bien filmé et iconisé à l’extrême, ça en devient pénible sur la fin.
Un petit mot sur le score de Revell, qui oscille entre le symphonique pompeux et l'electro qui fait mal aux oreilles.
Pour faire simple et pour finir, le film doit être vu pour ce qu'il est, à savoir un film promis par Vin Diesel à ses fans, et une conclusion anti-spectaculaire à la trilogie Pitch black. Ce n'est certainement pas un grand film de SF en tout cas.
Ce n'est pas un film de couloir, mais un film de vélux!
RépondreSupprimereffectivement je suis assez d'accord. Vekka approved. :)
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