Genre : Horreur/ Boucherie
Sortie le : 1er mai 2013
Le projet avait de quoi faire peur. Passer à la moulinette du remake une des œuvres fondatrices du Cinéma fantastique ne s'imposait pas comme une nécessite absolue. D'autres l'ont déjà fait avec plus ( "Massacre à la tronçonneuse", "L'armée des morts", "Halloween" ) ou moins ("Vendredi 13", "Total recall".) de talent.
Soyons honnêtes, malgré quelques défauts et facilités, cette dernière production "Ghost House", tient toutes ses promesses et vient se ranger à coté des réussites citées ci-dessus.
Ce qui marque le plus, après avoir vu ce film, c'est : passion, générosité et respect de l'original.
Là où des sagouins comme Wiseman massacrent un univers et un film ( "Total recall" ), Fede Alvarez, lui, en fan du film original, la joue modeste et plutôt que de singer son modèle et aligner les séquences et codes de l'original (tronçonneuse, possessions, cave...), et sachant que dépasser le film de Raimi est à la limite de l'impossible, ne cherche jamais à péter plus haut que tout le monde et réalise son film avec une certaine classe et une sacrée efficacité.
Déjà, le scénario ne s'écarte que très peu du Raimi ; ici, on suit un groupe d'amis, isolés en pleine forêt pour sevrer l'une d'entre eux, accro à la drogue. Malheureusement, l'un d'entre eux va mettre la main sur LE livre, et réveiller les démons de la forêt...
L'idée de la désintox n'est en soi pas indispensable, servant uniquement à justifier le coté bordeline de l’héroïne au début du récit (elle voit les "gens" dehors et gueule comme c'est pas permis. Normal, elle est en train de guérir, c'est que la désintox fonctionne...mouiiiii.....), et par la suite on revient sur les sentiers battus originels, à savoir une possession de plusieurs des personnages. Le suspens est d'ailleurs à ce sujet assez limité, étant donné qu'un des mecs (le prof, soit dit en passant le plus tête à claque de tous) balance que pour que la malédiction s’abatte, il faudra au démon posséder 5 âmes. II y a 6 personnages. Vous avez vu le trailer ? Vous avez vu les photos promo ? Ben vous savez qui y passe alors.
Un des principaux points forts du récit, c'est que le film est court. Il doit durer 1h20 à tout péter. Pas de temps mort donc, le rythme ne faiblit jamais, car même lors des scènes de non boucherie, la tension est présente, les survivants passant souvent leur temps à se demander comment buter leurs potes possédés.
Certes on pourra toujours râler contre certaines ficelles et incohérences niveau scénar (ma copine possédée dans la cave m'appelle ? Humm je suis seule...tiens je vais la rejoindre...dans le noir), mais la plupart sont prétextes à de grandes envolées gores.
Le Red Band Trailer ne mentait pas. Ça promettait du rouge qui tâche, vous aimez ça ? Vous en aurez pour votre argent. Chaque personnage a droit à sa mort la plus dégueulasse possible. Pied de biche, couteau a rôti électrique, marteau, vitre, pistolet à clous et surtout tronçonneuse. Le pire c'est que c'est vraiment dur à regarder, les sfx étant plus que réussis et...très réalistes dirons nous.
Petite parenthèse concernant les sévices subis par ces jeunes gens. La suspension d'incrédulité devra être de rigueur quant à la capacité de ces pauvres bougres à s'en prendre plein la gueule (et ailleurs) et être capable, à l'article de la mort, de faire des headshots parfaits au fusil à pompe à 10 mètres de la cible.
Fin de la parenthèse.
Deuxième point fort du film, la mise en scène. Totalement inconnu du public (son court métrage, " Ataque de panico" est dispo sur le net. Je suis gentil aujourd'hui, c'est 1er mai, je vous le mets en lien en bas), Fede assure derrière la caméra. Le film ne verse jamais dans le grand guignol, ce qui aurait pu arriver au vu des aventures et horreurs à l'écran, arrivant à raconter son histoire de manière sérieuse et respectueuse, et s'autorisant de vrais moments d'émotion en fin de récit, (le défibrilateur) et surtout en mettant en scène un climax dantesque sous une pluie de sang, avec un affrontement à la tronçonneuse, doublé d'un hommage à l'affiche du film de Raimi, qui s'achèvera avec un plan iconique de l’héroïne guérie (?) et apaisée, venant à bout de ses démons, dans tous les sens du terme.
Je vous parlais des SFX, bien gores, il est important de mentionner aussi la photo du film. Aaron Morton, retenez ce nom. Il est pour beaucoup dans la réussite de ce film, faisant baigner celui-ci dans des couleurs ternes et sales, ne cédant pas, dans la dernière partie au piège de "la nuit sombre dans les bois mais éclairée par la lune/projecteur." Sa photo rouge sang dans les 10 dernières minutes et le plan final sont à tomber.
Un dernier mot sur le casting. Totalement inconnus, (j'ai cherché sur imdb, rien dans leur cv ne saute aux yeux mais plus facile de s'identifier à de parfaits inconnus qu'à Brad Pitt), ils sont tous convaincants dans leur rôle de chair à démon, et on saluera la bonne idée d'avoir fait de la sœur le seul personnage fort du récit au final. Le frère hésite quand même 5 min avant de se décider à buter sa sœur sur les conseil de son pote, sosie yankee de Julien Doré, dans ses moments d'effroi...
Donc, au final, si vous aimez les films gores, les vrais films d'horreur à l'ancienne, sans prétention, avec juste ce qu'il faut de jumpscares et de violons stridents, avec un tant soit peu d'originalité (même si la J-horror pointe quelquefois son vilain nez), foncez-y.
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