Mama de Andres Muschietti
genre : recyclage
Voici Donc Mama, dernière production Del toro, grand vainqueur du dernier festival de Gerardmer.
Pour info, le film est une version étiré et développée d'un court métrage. Et on se dit qu'au final, certains courts metrages devraient le rester.
Dans le court métrage, on découvrait 2 fillettes, terrorisées par une entité dans une maison. Tour de force tant sur le plan de la mise en scène, ledit métrage est un plan séquence de toute beauté, que sur l’atmosphère l'apparition de Mama à la fin étant particulièrement efficace.
Del toro, remarquant le potentiel du réalisateur, lui a proposé d'en faire un film; "mama". Restait à créer une histoire valable; la voici.
"deux fillettes sont retrouvées dans les bois , 3 ans après un drame familial. reccueillesi par leur oncle et sa compagne, elles vont tenter de retrouver une vie normale. le souci c'est qu'une entité, mama, ne semble pas prete à les laisser partir."
En soi, l'idée n'est pas mauvaise, combiner drame, esprit maléfique, reconstruction d'une cellule familiale, développement de l'instinct maternel et enquête, c'est faisable; Mais le plus gros défaut de ce film , c'est d'arriver après une décennie de films de trouille, et d'en emprunter les pires idées et clichés.
jeu de fausses pistes
Le métrage a pourtant quelques idées originales, mais soit elles ne sont jamais exploitées, soit elle sont complètement gratuites et ne servent qu'à faire avancer l'intrigue. Parmi celles qui ne sont pas exploitées comme il faut, il y a cette réflexion que fait le personnage du médecin, que Mama ne serait qu'une création de la plus âgée des gamines, victime de trouble identitaires. C'est con, le scénario ne reviendra jamais dessus après.
Ou bien encore cette idée de portail dimensionnel entre la cabane et la maison, à quoi sert il? Nul ne le sait; et de toute manière on passe très vite à autre chose.
Au rayon facilités, on notera cette tendance à faire rêver les personnages, et oh! chose étrange, les personnages rêvent soit du passé de la Mama en question ( bien pratique: comme ça on sait tout de suite où chercher les gosses) soit pour ramener très maladroitement les personnages mis hors services depuis 2 bobines dans le feu de l'action. Et puis je termine sur le comportement parfois étrange des personnages: lorsque le toubib fait la " connaissance" de mama, dans la maison, avant de partir, il croise Chastain, qui lui demande si ça va et lui, très naturellement.." ouais faut que j'y aille". ( oO?)
Après , il faut reconnaître que c'est dans les scènes les moins spectaculaires que le film marche le mieux, niveau scénario; Et surtout dans les scène qu'on qualifiera de familiales. la relation Oncle-fillettes-Annabelle bénéficie des scènes où une émotion est palpable, parce que jusetment ancrées dans une réalité sans aucun apport surnaturel ou fantastique ( les retrouvailles au début, et la scène où Annabelle retrouve Lilly, sans effet mais très touchante, Annabelle se révélant être une mère de substitution parfaite, ce qui d'ailleurs va énerver mama) .
Du recyclage et du JumpScare
Le deuxième point qui fâche , c'est la mise en scène; Et c'est là que me vient une réflexion: on sent comme une bipolarité dans la mise en scène. Je m'explique: le film est un film vendu comme angoissant, flippant etc...mais ce qui surprend le plus, c'est cette tendance à avoir recours à des effets vus et revus dans toutes les productions horrifiques des 10 dernières années, toutes catégories confondues. Tous les clichés du sursaut gratos sont là, et pire , il y a même quelques emprunts, oserais-je dire plagiats. Des sursauts gratos donc, à base de violons stridents, dès que mama jaillit en gros plan, ou alors dès qu'une silhouette passe dans le cadre ( le même que dans " Halloween " premier du nom, quand Laurie se tient devant la baraque des myers et que Michael la mate depuis l’intérieur, ou alors des effets pompés ailleurs, comme l'apparition de mama derrière Annabelle, ( copie troublante de la traumatisante vision du démon derrière Patrick Wilson dans " Insidious") . Dans des cas comme ça, j'opterais pour l'idée suivante, y-aurait il eu une pression de la part de la Production pour rendre le film, disons plus mainstream dans l'effroi? Ce qui me conforte dans cette idée, c'est qu'on a droit, à deux ou trois reprises, à de vrais moments de flippe, que je mettrais au crédit du réalisateur, tellement ils sont originaux et font limite tâche au milieu de ce recyclage. Ces scènes flippantes sont sans effets particuliers ( un plan fixe nous montre Annabelle dans le couloir a gauche, à droite, dans l'embrasure de la porte de chambre, la fille en train de jouer au tir a la corde avec quelqu'un, et d'un seul coup, la deuxième gamine arrive...a coté d'Annabelle...) ou alors juste basés sur un simple mouvement de caméra, et sur une belle gestion du hors-champs ( c'est simple , dès que la cadette sourit, on sent que ça va partir en vrille)
Je vous parlais de recyclage, il est malheureusement présent aussi dans le design de la Mama en question. Plutôt que de la limiter à une apparition fantomatique, lorsqu'elle se déchaîne en deuxième partie de métrage, elle est montrée sous toutes les coutures et pas de bol, elle ressemble à une version crade de Sadako mélangée au démon de Ju-On.
Un petit mot quand même sur le casting, menée par Chastain, toujours impeccable, et par les gamines, qui n'en font pas des tonnes, ça fait plaisir. Le reste du casting..ben ils ne restent pas longtemps à l'écran si vous voyez ce que je veux dire, donc rien de remarquable...
Donc pour conclure, Ce n'est encore pas avec "Mama" qu'on va avoir un vrai film de trouille original, mais au vu du talent du monsieur, ( le film a beau être rempli de défauts, ça reste quand même plus que regardable que la moyenne, le cachet" film européen de l'ensemble faisant baigner le film dans une ambiance particulière), il lui reste juste à trouver un sujet ( et le traitement qui va avec) original.
Et le petit cadeau bonus qui va bien, le court métrage à l'origine du projet. présenté par Del toro. Pour info le plan sequence est à nouveau dans le film.
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