Genre: VDM berlinoise
Sortie le 5 juin 2013
Je ne connais absolument rien du Cinéma Allemand et j'ai tendance à ne pas foncer dans une salle obscure dès qu'un film produit outre-rhin arrive sur les écrans français. Mais là je ne sais pas si c'est la bande-annonce qui laisse augurer du meilleur, ou si c'est la pluie de récompenses qu'a récolté le film aux Lola ( meilleur film, meilleur acteur, meilleur scénario, meilleure musique, meilleur second rôle, meilleur réalisateur..), toujours est-il que j'étais curieux de voir ce film. Disons le d'emblée, le film ne mérite pas toutes les récompenses énumérées ci dessus.
24h dans la peau d'un VieDeMerde
Le film raconte les mésaventure de Niko, jeune (presque) trentenaire, qui vivote entre déménagement, plans foireux avec ses amis, interdit bancaire et doutes existentiels. Le mec s'en prend plein la poire pendant tout le film, et pourtant le métrage ne sombre jamais dans le dramatique (exception faite dans la dernière partie..et encore) oscillant entre vraie comédie et portrait tragi-comique d'un looser sans repère. Et c'est d'ailleurs une des qualités premières du film. Les mésaventures de Niko auraient pu sombrer dans le triste et le déprimant ( ça aurait été chiant d'ailleurs, un film triste et en noir et blanc), mais là le métrage reste toujours assez léger, et on rit plus des emmerdes qui s'accumulent sur le héros qu'on n'éprouve une quelconque pitié. Première parenthèse pour saluer l'interprétation de l'acteur principal, avec sa tête de mec complètement perdu, qui subit plus qu'il ne contrôle pendant son marathon des emmerdes. L'empathie fonctionne plus que jamais, Niko étant confronté à des situations d'une banalité sans fond, mais qui prennent des proportions épiques, grâces à des dialogues souvent très drôles ( l'échange avec le psychologue au début du film ).
Concernant le scénario, il ne méritait pas nécessairement un Lola, on a malheureusement souvent l'impression de regarder une succession de saynètes , avec au début du film un fil rouge, Niko cherchant désespérément un café à boire. Alors ces saynètes sont parfois drôles, parfois tristes ( la partie de golf où on découvre le père de Niko ) et même touchantes , comme la scène du fauteuil à la grand mère, mais elles donnent à l'ensemble une impression d'assemblage d'instants pris ça et là, sans grande cohérence ( la fin arrivant assez abruptement d'ailleurs). Le film trouve cependant un deuxième souffle narratif dès qu'entre en scène Julika, vieille connaissance de Niko, qui le reconnait. Alors que lui, non. Pas du tout même. Et elle aussi traîne quelques casseroles. Remarquons quand même la volonté de proposer un unhappy end, vrai choix couillu de la part du scénariste.
Deuxième qualité du film: sa bande originale. Composée par the major minors, elle fait baigner le film dans une ambiance à la fois légère et intemporelle, jazzy et rythmée, ajoutant une touche comique à la journée pourrie de Niko. Elle arrive à booster le film, ce que malheureusement la mise en scène n'arrive jamais à faire. Le film n'est pas un exemple en matière de mise en scène, le noir et blanc n'étant sans doute là que pour rendre hommage à la nouvelle vague et donner un petit côté indé et intemporel., mais en soi ça n'était pas indispensable. Le film étant très bavard, n'attendez pas de prouesses pour filmer tous ces échanges, c'est une suite assez convenue de champs/contre-champs. Le Lola musical est beaucoup plus justifié que celui ramassé pour le meilleur réalisateur..
Ma vie c'est de la merde. Aujourd'hui : la visa ne ressort pas.
Das ist Berlin
Mais ce qui rend ce film attachant au final, c'est le côté universel des aventures de Niko. Cette volonté de raconter une tranche de vie somme toute assez banale, loin de toute exagération, c'est ce qu'on retient au final, Niko est une jeune homme paumé, à tout point de vue, son père l'a déjà 'remplacé', il n'ose pas s'engager, fait des conneries, et en fait d'autres en essayant de les rattraper, il est attaché à ses amis même si ces derniers sont au moins aussi perdus que lui, il n'a plus une thune et se prend de grand coups dans les rotules par le destin, bien décidé à le faire grandir et mûrir. l'histoire pourrait très bien se passer à Paris ou à Londres, les emmerdes seraient les mêmes.
Alors si vous cherchez un film léger, sans prétention ni message à vehiculer, plein de bonne volonté et de bonne humeur, je vous le recommande.
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