13Cine

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samedi 29 juin 2013

Man of steel

"Man of steel" de Zack Snyder
genre: DC Classic
Sortie le 19 juin 2013

Pour apprécier Man of steel, il convient de faire deux choses: oublier la daube réalisée par Singer, grand moment de niaiserie et de n’importe quoi bricolé autour du mythe de Superman, et surtout oublier que vous êtes venu voir le dernier film du réalisateur de Watchmen, 300, Sucker punch etc…explications.

Superman begins
Ce qui frappe le plus, une fois le film terminé, c’est  qu’on a l’impression d’avoir vu un film de Christopher Nolan, avec tout ce que ça implique de défauts. Nolan, c’est le réalisateur de la trilogie Dark knight, et producteur, via sa boîte Syncopy, de Man of steel. Et c’est peu dire que l’on retrouve sans effort son style tout en non-finesse dans certaines idées et plans. Cette tendance à iconiser à mort  un héros, Superman qui tape la pose évoquant sans cesse Bruce Wayne en train de veiller sur Gotham City, et ce goût pour les phrases faussement profondes et lourdes de sens, du style « les hommes te suivront, il trébucheront, ils tomberont.. », «  ce sera un paria sur terre », «  peut être mais il deviendra leur dieu ».  Même les thèmes du film rappellent sans cesse les récents exploits de batman, la recherche des origines, apprendre à choisir son camp, des dilemmes moraux, j’en passe et des meilleurs. Et qui dit omniprésence de Nolan, dit mise en sourdine du style Snyder. Pour ceux qui ne connaîtraient pas trop, Zack snyder s’est fait connaître du grand public avec le remake de dawn of the dead en 2005, pour enchaîner avec 300, Sucker Punch, Watchmen, Le secret de Gah’oole. Des films maîtrisés, solides, et avec des tics de mise en scène parfois assez lourdingues, comme ces ralentis systématiques. Et bien dans Man of Steel, Snyder s’est pas mal freiné à ce niveau, réalisant un film d’excellente facture, du  point de vue de la mise en scène, se révélant plutôt doué pour les scènes de destruction massive, et dieu sait si il y en a pendant 2 heures,  avec des effets rappelant étrangement la série Battlestar galactica, avec ses zooms pendant un travelling, et ce dès qu’il s’agit de filmer un vaisseau spatial. Le problème avec Man of steel, c’est qu'il arrive après toute une série de films fantastiques ou tout explosait dans tous les sens, et l’originalité se trouvera plus dans la mise en scène que les séquences d’action en soi( l’affrontement à Smallville rappelant furieusement la baston en ville de Thor). Pas de surdécoupage et toujours une certaine clarté dans l’action. Dernièrement, il n’y a que chez Whedon et ses Avengers qu’on prenait autant de plaisir à tout voir exploser pour tout et rien, bien que Man of steel l’enfonce sans souci, la dernière demi heure étant un affrontement d’une puissance de destruction atomique, pas forcément justifiée par l’histoire d’ailleurs...et en parlant de ça…

                                         Krypton en guerre. et Russell Crowe, de dos.

Trop de flashbacks tue le flahshback
On retrouve au scénario David Goyer, collaborateur de Nolan, scénariste de Batman begins  et Blade, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on sent qu’il avait l’air pressé d’en finir avec les origines de Clark, tellement le film est assez bancal dans son écriture.Pour simplifier le film se découpe en trois parties distinctes : la première partie nous présente Krypton, où se déroule une guerre fratricide entre Kal-El, père de Clark et Zod, général rebelle, ayant tous deux une vision différente de la survie de leur Nation.  Kal-El décide donc d’envoyer son fils sur la Terre pour le sauver. La deuxième, traitant  de la fuite de Clark devenu adulte, est ponctuée de flashbacks et la troisième se met en route dès l’arrivée de Zod sur terre. Et autant vous dire que c’est le jour et la nuit niveau dramaturgie et intérêt, entre la deuxième et la troisième partie. Pendant  les 45 premières minutes, le film se découpe ainsi : Clark adulte en fuite/flashback/Clark adulte en fuite/flashback. Les personnages sont présentés n’importe comment, mention à Lois Lane qui semble sortir de nulle part et on suit sans ennui ni intérêt la petite enquête de Clark qui met la main sur ses réponses en même temps que sur Lois Lane. Seul problème, c’est que ces réponses vont activer le réveil de Zod, qui va réclamer la tête de Clark. Et là tout se remet en place, on retombe sur des rails assez familiers, Superman en protecteur de la Terre, et Zod en méchant qui aimerait beaucoup la faire péter. Et là, Goyer se fait plaisir comme un gamin qui aurait trouvé de la dynamite. Tout ce qui peut exploser explose. Son super héros est indestructible ? et bien il va s’en prendre plein la poire. Camion citerne, traversée d’immeuble, satellite en orbite, crashs d’avion et de missiles, c’est un festival pyrotechnique. On en oublierait presque que Superman est là pour protéger les humains, tellement Metropolis prend cher dans la dernière partie. Parfois ça confine au gratuit, comme cette scène où Zod rend visite à la mère de Clark, et devant son «  allez vous faire foutre », envoie et un gros kick dans la voiture qui vient exploser la baraque derrière la mère. Mais étonnamment le côté jouissif de l’ensemble reprend très vite le dessus, car comme je vous le disais, Snyder sait tenir une caméra. Ca en devient grisant. Il est important de préciser que le film ne se limite pas à un enchaînement d’explosions. Et c’est même là sa force, car entre deux moments d’action soutenue, Snyder et Goyer nous proposent quelques plages plus calmes et posées,  où pointe une réelle émotion, comme les retrouvailles de Clark et sa mère, ou les échanges  avec son père.

                  La ferme des Kent, 2 minutes avant que la voiture a gauche finisse dans la maison à droite        

Petit aparté sur le casting, qui contribue beaucoup à la réussite de l’ensemble. Henry Cavill arrive sans peine a faire oublier Brandon Routh, fadasse et trop lisse dans la peu de Clark, et il est entouré d’acteurs trop rares sur un écran, à l’image de Costner, parfait en père adoptif et Christopher Meloni, second rôle trop absent du cinéma US( si vous le pouvez, regardez infectés, il y est magistral).  Même Michael Shannon est impeccable en bad guy, némésis de Clark, son personnage bénéficiant d’un background un peu plus travaillé qu’à l’accoutumée. Amy Adams hérite par contre du rôle un peu un peu ingrat de Lois Lane, toujours la première dans les emmerdes, et finissant toujours dans les bras de Superman. Normal quoi.
                         
                         
                                          

Zimmer, partenaire officiel de vos Blockbusters
Je vous parlais de l’influence de Nolan sur le film de Snyder. Elle se ressent également beaucoup dans la bande originale. On y retrouve Hans Zimmer, à qui l’on doit la plupart des Scores de la filmographie de Nolan (les dark knight, inception) et ici, il fait le strict minimum, envoyant du gros son à percussion dès que ça explose, souvent donc, deux trois notes de piano qui illustrent le thème de Superman quand on souffle un peu, et hop on repart sur du lourd avec le même thème, mais avec 15 trombones et 3 tambours derrière. Tout en finesse. D’ailleurs je vous propose de juger sur pièce, un extrait de la bande originale est disponible en bas de cet article. Le thème de Superman d’ailleurs, parlons en, il est à des années lumière du thème original composé pour le personnage. Pas inoubliable, assez basique, Zimmer a fait beaucoup mieux et ailleurs, avec son morceau Up is down  pour pirates des caraibes 3 , ou encore time sur la bande originale d' Inception, par exemple. Je vous laisse découvrir tout ça sur Youtube, ça en vaut vraiment la peine.


Pour résumer, Man of steel reste quand même, malgré les défauts d’écriture et la Nolan’s touch omniprésente, un excellent blockbuster, aussi fun à regarder que star trek into darkness, et qui laisse augurer du meilleur pour la suite des aventures de Superman. ça m'a rincé les yeux après World War Z. 



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