13Cine

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vendredi 4 octobre 2013

Insidious chapitre 2

Insidious 2 de James Wan
Genre: train fantômette
Sortie le 2 octobre 2013


Mode "raconte ta life" : ON
Je me suis dis aujourd'hui, allez, tu peux te faire une toile avant de rentrer. Tu sautes dans un bus et hop! Tu arrives au pied de chez toi, du MK2 BNF, et tu arrives à temps pour la séance de Insidious 2. Oui, j'avais vraiment envie de le voir. Le premier au ciné, je l'avais trouvé sympa (beaucoup moins efficace à la deuxième vision chez soi, ceci dit) et le dernier tour de manivelle de Wan dans le genre horrifique après l'excellent Conjuring me tentait bien. Je monte dans le bus, et là, non seulement on va à deux à l'heure mais en plus, le bus ne vas même plus jusqu'à la BNF. J'aurais du rebrousser chemin, et y voir un avertissement. J'ai fini à pied et je me suis posé devant ce film. J'aurais du écouter mon instinct. 
Mode "raconte ta life": OFF

Bref, tout ça pour vous dire que je ne m'attendais pas à un tel niveau de j'menfoutisme après la bonne surprise que fut Conjuring. Pour simplifier, passer de Conjuring à Insidious 2, c'est comme passer d'un rollercoaster d'EuropaPark à un train fantôme de la kermesse de Montluçon. Alors est ce que Wan a appris qu'il allait réaliser Fast & Furious 7 et a dû torcher Insidious 2 comme un sagouin histoire de s'y coller au plus vite? Mystère...toujours est-il que ce film est un ratage complet, du début à la fin.

Recyclage et pompage
Parlons du scénario pour commencer. L'histoire commence quelques heures après la fin du premier épisode, après que Josh le papa soit revenu des limbes avec son fils. Expédition qui aura coûté la vie à la medium venue leur prêter assistance. Le problème c'est que Josh se comporte bizarrement depuis son retour et que malgré un déménagement, le petit gamin rescapé continue d'avoir des hallucinations. Une histoire nulle pour un traitement qui ne l'est pas moins. Non seulement le script est prévisible du début à la fin, mais il finit par faire ressembler Insidious 2 à une copie conforme du premier épisode, en lui piquant les pires idées et gimmicks et osant même lui pomper INTEGRALEMENT son climax à base de balade dans le noir à la lampe. Le script essaie de rattacher une histoire de tueur en série à l'ensemble, chose complètement stupide à l'image du toutéliage final qui tente de faire comprendre au spectateur les motivations du papa psychotique. Petite parenthèse: vous savez ce qui différencie un hommage d'un pompage? La motivation derrière l'idée et le contexte. Dans Insidious 2, le climax a lieu dans la cave, avec une héroïne et ses gosses traqués par le père possédé, qui tente de défoncer une porte à coup de pied et d'ustensiles. Hommage à Shining me direz vous, et bien peut être, serais-je tenté de vous répondre, mais au vu de la paresse et de l'inanité de ce qui a précédé on serait plutôt persuadé de voir une absence totale d'idée et d'imagination quant à la volonté d’insuffler un chouia de tension au film. Fin de la parenthèse. Quitte à faire dans le recyclage, attendez vous à encore bouffer du plan de porte qui s'ouvre toute seule et surtout: du plan babyphone qui grésille. Au moins Wan aura beaucoup oeuvré pour la promotion de ces ustensiles de surveillance enfantine. Petit mot aussi sur les deux sidekicks censés être comiques. Interprétés par le scénariste et son pote, ils sont censés offrir une petite pause détente entre deux moments d'effroi. Ceux ci étant inexistants, je vous laisse imaginer l'efficacité de leurs petits interludes. Pour finir sur le scénario, sachez que la dernière partie sombre dans le n'importe quoi le plus complet pour rattacher tous les wagons, quitte à mélanger dimensions parallèles et voyages dans le temps, gestion de l'espace complètement à l'ouest et hystérie permanente, avec en point d'orgue des dialogues...autres ( "je vais me coucher maman, comme ça je pourrais récupérer papa dans les limbes!" dit l'enfant qui je vous le rappelle était sauvé dans le premier et donc censé ne plus etre capable d'aller dans les limbes, justement) 

                                                  Jamais sans mon babyphone: vol 2

Le talent c'est (surtout) avoir envie.
La première chose qui vient à l'esprit une fois le film terminé, c'est une interrogation. Comment un réalisateur comme Wan, qui nous a offert un film classieux et flippant comme Conjuring il y a plus d'un mois, a t-il pu torcher un truc pareil? C'est simple, ça m'a rappelé Craven et Scream 3, dans la volonté de maltraiter un univers qu'il a mis deux films à mettre en place. Ridiculisant les clichés dont il a usé et abusé dans ses deux précédents films, son film vire au catalogue de clichés du genre horrifique. Le film n'étant pas des plus originaux dans son récit, comme je vous le disais plus haut, chaque scène de trouille est amenée avec une finesse de mastodonte, accompagnée par des cadrages qui flinguent instantanément toute velléité de surprise (si vous aimez les plans de couloir vide avec apparition éclair dans le fond, vous allez être servi). Wan abandonne aussi toute tentative de direction d'acteur, laissant le champs libre a Patrick Wilson pour en faire des caisses en papa possédé (plan gênant de Wilson en peignoir, couteau a la main et sourire ultra brite) face à une Rose Byrne qui fait ce qu'elle peut pour avoir l'air terrifié. Moi j'ai pas réussi. 
Au rayon technique, c'est le strict minimum. On oscille entre le bon (le plan du traîneau jouéclub dans le couloir) et le gros foutage de gueule. Pourquoi? je vous explique. A un moment du récit nos amis sont dans une maison hantée et ils ont des caméras. Et là Wan ose passer en mode found footage. Ou plutôt en mode " émission sur le paranormal sur NT1". Et ça cadre des murs, et je te filme les pieds...c'est d'une nullité affligeante. Concernant la dernière partie Shining-like, Wan choppe sa camera DV, et filme le tout en caméra épaule. Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner...
Passons rapidement sur le score, je vais faire simple. Un jumpscare: violons stridents. Une scène d'angoisse, contrebasse. Et des fois, y a combo: contrebasse+violons. 
Le film se termine sur une espèce de plan censé faire flipper mais auquel on ne pige absolument rien, précédé d'une scène qui contredit tout ce qui a précédé (comment une gamine peut elle voir la médium morte, coincée dans les limbes, alors que les seules personnes capables de la voir sont ceux coincés dans les limbes avec elle, et donc mortes?).

                                     sans contrefaçon je suis un garçon. Comprenne qui verra


je n'ai même pas envie de disserter sur l'absence totale d'ambition du film, calibré pour cartonner après le succès de Conjuring. Alors Wan a t-il voulu achever (dans tous les sens du terme) sa saga insidious lui même avant d'aller diriger Diesel? Le film est il à prendre au 15ème degré ou comme un Insidious 1.5
Je conclurais en disant qu'un film dont on sort entouré de pisseuses qui ont trouvé ça " trop flippant quand y a le babyphone qui s'allume tout seul", et bien ça ne peut pas être un bon film de trouille.

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