13Cine

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mardi 22 octobre 2013

The Innkeepers

the innkeepers de Ti West
genre: L'auberge et ses fantômes
DTV


Comme vous avez peut être pu le constater, le film de maison hantée aura été, depuis quelques mois, particulièrement bien remis sur le devant de la scène. Merci à James Wan et ses dossiers Warren, excellent film de hantise. Les dossiers Warren respiraient l'amour du film de trouille à sensation, usant des clichés du genre pour arriver à ses fins, comprenez faire sursauter et/ou flipper le public. Et bien que le film de West appartienne, comme Conjuring, à la catégorie "film de maison hantée", contrairement à ce que Monsieur Eli Roth claironne sur tous les fronts, Innkeepers n'est absolument pas effrayant. Certes ça reste un film de hantise, mais il se double d'un beau portrait de personnages, et en cela il se pose en parfait complément du film de Wan, qui au delà de l'intention de vous faire peur, arrivait à faire ressentir une réelle empathie pour ses héroïnes.  Ici ce sera clairement l'inverse, les événements paranormaux semblant parfois n'exister que pour nous présenter un trio de personnages attachant et bien écrits, éléments souvent négligés dans le film de genre, car réduits à chair à fantômes/monstres/ (mets le nom de ton entité favorite ici). 

Le film de West nous présente donc Claire et Luke, deux employés d'un hôtel qui est sur le point de fermer, accueillant leurs derniers visiteurs. Les deux compères sont passionnés de paranormal, ça tombe bien, leur lieu de travail est un des endroits les plus hantés de Nouvelle-Orléans, la faute à la présence d'une entité ectoplasmique particulièrement malveillante. 
Comme je vous le disais plus haut, on devine d'entrée de jeu que la quête de paranormal des personnages n'est qu'une excuse pour nous présenter Claire et Luke, deux jeunes adultes passionnés de surnaturel et curieux de rencontrer leur premier fantôme. D'ailleurs, West est assez clair dans son intention de ne pas sombrer dans le film de hantise au jumpscare facile avec cette scène ou Luke montre une vidéo soit disant authentique (la fameuse vidéo où vous devez fixer une chaise vide et paf! Une tête de sorcière surgit) et fait peur à Claire en ricanant comme un gosse.  La force du film réside d'ailleurs dans le fait que l'on s'attache tout de suite aux deux héros. Lui, un peu looser mais sincère dans ses émotions (surtout envers Claire)et elle, ado mal finie curieuse, courageuse mais pas trop quand même, crise d'asthme oblige. Ce qui est assez remarquable dans ce film, c'est le coté très réaliste des dialogues, que ce soit dans les échanges Claire-Luke, ou Claire-Lee (interprétée par Kelly MCGillis, qui décidémment se refait une belle deuxième carrière dans le film de genre après Stakeland), les échanges ne sombrent jamais dans l'explicatif lourdingue, chose que n'arrivait pas à éviter Wan dans les dossiers Warren, et sont parfois d'une naïveté et d'une tendresse rafraîchissante (Claire et ses théories sur le pourquoi du comment de la hantise). Je vous parle des dialogues, profitons en pour évouqer brièvement le scénario, qui par contre n'est pas exempt de défauts, c'est d'ailleurs là que ça pèche le plus. A trop vouloir se concentrer sur son trio de tête, West en oublie des personnages secondaires dont on en vient à se demander à quoi ils servent (la mère et son gosse) et expédie un peu son climax, seule partie flippante du récit d'ailleurs. Les raisons de la hantise ne sont jamais vraiment expliquées, juste évoquées par Lee au cours d'une session de spiritisme, et on aurait aimé savoir ce qui s'est vraiment passé dans cet hôtel, et pourquoi Claire est en danger. Qui sont les trois fantômes? Pourquoi le vieux monsieur en veut à Claire?...

                                                      une belle affiche à l'ancienne. classe

Côté mise en scène, c'est le genre de DTV qui vous fait dire "pourquoi je ne le vois pas au cinéma celui-là"?
Ti West connait ses classiques, Shining pour ne pas le citer. On pense souvent à Kubrick et ses couloirs lorsque nos héros arpentent les couloirs déserts de l’hôtel. West a su eviter l'ecueil de la caméra portée et sait poser sa caméra quand c'est nécessaire. Il en résulte des plans chiadés, notamment dans le hall de l’hôtel et dans les couloirs. Ca fait un bien fou de voir un film de hantise filmé à l'ancienne, sans recours aux jumpscares parfois trop faciles qui plombent la plupart des production horrifiques les plus récentes. Et même si, comme je vous le disais plus haut, West n'a pas comme intention première de vous faire peur, dès qu'il le fait c'est très efficace (le " elle est derrière toi" la cave est un sacré moment de flippe) et il connait ses classiques et les clichés qui vont avec, les emmerdes ça arrive toujours quand on est tout seul à la cave. 

Beau travail également sur le son, nos amis utilisant beaucoup un magnétophone pour enregistrer une trace audio des fantômes de l’hôtel, et le score du film est une belle réussite, arrivant à créer une ambiance ténébreuse et macabre sur 3 notes. Je vous laisse découvrir le thème composé par Jeff Grace ci dessous.

Rien de plus à ajouter si ce n'est ceci:
1- Un grand bravo au mec (ou la fille) qui a conçu la jaquette du dvd. Dans le genre spoiler c'est le haut du panier
2- Si ce film a fait peur à Eli Roth, alors Eli roth vous êtes une tapette. 

Et comme promis, le petit bonus qui va bien avec, le thème commence à 1'13. 




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