13Cine

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samedi 21 septembre 2013

You're next

You're next de Adam Wingard
Genre: home invasion
Sortie le 4 septembre 2013

Le film dont je vais vous parler aura mis deux ans avant de débouler sur nos écrans. Bête de festival, remarqué par le public et la critique, il arrive par chez nous 2 mois après The purge, autre home invasion dont je vous disais tout le mal que j'en pense par ici. Alors si le film de Wingard est beaucoup plus recommandable, il partage quelques défauts avec The purge, défauts inhérents au genre, semble t-il...

Mais avant de commencer à critiquer le film, je voudrais juste pousser un petit coup de gueule contre la campagne promotionnelle du film.,à commencer par l'affiche française du film.


Là vous avez la version française de l'affiche du film. Et encore je ne vous ai pas mis celle avec les avis presse, qui redoublent de connerie pour vendre le film. Déjà ça tente de grappiller les restes de American nightmare avec des agresseurs masqués en tête d'affiche, et ensuite, les avis du style "dans la lignée de Scream" me font hurler. Je ne vois pas en quoi ce film est dans la lignée de Scream. En soi ça n'a aucun sens, le film de Craven est un slasher avec un tueur masqué., dans You're next il y a des masques et des meurtres, mais les deux films ne jouent pas du tout dans la même catégorie. Mais le problème est ailleurs. Sous prétexte que le film de Craven jonglait entre humour noir, suspense et meurtres à l'arme blanche, dès qu'un film est susceptible de vous arracher un sourire ou afficher un tant soit peu de cynisme et de roublardise, et c'est encore mieux si le bodycount grimpe toutes les 10 minutes, on ressort la référence Scream. Comment être original après ça...voilà un concept d'affiche beaucoup plus proche de l'esprit du film.


D'ailleurs si vous n'avez pas vu le film je vous conseille de ne pas regarder les trailers qui traînent sur le net. Ils vous spoilent les 3/4 des meurtres du film.

Pour conclure ce petit aparté, le film est interdit aux moins de 16 ans. Je ne vois pas trop pourquoi. Le film était certes violent, mais des bouses atomiques comme texas chainsaw 3D étaient 10 fois plus gorasses et là, la mise en scène des meurtres dans You're next a une nette préférence pour le hors champs.

Ceci étant, que vaut le film? 
Comme je vous le disais, le film est un home invasion movie, qui met en scène une famille de bourgeois, réunis pour les 35 ans de mariage des parents. Durant le dîner, ils sont attaqués par un commando d'hommes armés d'arbalètes et de machette. Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est qu'une des invitées va leur donner du fil à retordre. 
Le principal défaut du film c'est que le fond est beaucoup plus intéressant que la forme. Même si le concept de la victime qui se révèle plus vicelarde que ses bourreaux n'est pas nouveau (à l'occasion, regardez le Master of horror de Coscarelli, où déjà une demoiselle, rompue aux technique de survie, était aux prises avec un maniaque en forêt), le film reste agréable à regarder. Jamais cynique, contrairement à ce qu'on a pu lire dans les critiques du film, pas si drôle et ricanant, et jamais too much dans les réactions de ses personnages (les capacités hors du commun de l’héroïne sont justifiées assez rapidement dans le récit), il réserve quelques twists qui relancent le récit à intervalle régulier et s'achève sur une scène assez fun.

Le problème vient surtout de la mise en scène. Wingard a opté pour un style de mise en scène qu'on peut rapprocher du mumblecore, mouvement cinématographique privilégiant une mise en scène majoritairement en caméra portée, avec des dialogues à la limite de l'impro. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il aurait peut être mieux fallu opter pur une mise en scène plus classique pour illustrer cette boucherie familiale.
C'est simple, dès que les hostilités commencent, la caméra bouge dans tous les sens, on ne comprend plus rien, on en sait plus où se trouve qui. Wingard, qui plus est, n'a aucune notion de gestion de l'espace. Le même problème plombait déjà le American nightmare de DeMonaco. Une baraque gigantesque, et une impression que les pièces sont disposées n'importe comment, en fonction du scénario. On passe aléatoirement du salon à la cuisine, ou à la cave, sans trop de logique spatiale.

Autre problème, Wingard se fourvoie aussi dans les pires clichés du film d'angoisse, à base d'ombre dans le fond, de plans subjectifs des assaillants ; il aurait peut-être mieux valu se concentrer uniquement sur les victimes plutôt que sur les mec qui leur tombe dessus. 
Je vous disais que le film avait été gratifié d'une interdiction aux moins de 16 ans. Chose assez surprenante, vu que les scènes de meurtres, à un ou deux égorgements près, sont soit hors champs (les meurtres de l'intro et la mère) soit tellement too much qu'ils en perdent tout impact (le mixeur). Et puis l'état d'esprit général du film tend à amoindrir l'effet des meurtres, vu que les victimes sont soit des gros cons comme le frère, soit les mecs qui tentent de buter l’héroïne. On en vient à attendre les exploits de la demoiselle. Pire, le scénario les fait vraiment passer pour des crétins sans cerveau, à l'image de la scène dans la cave avec l'appareil photo, où comment se faire avoir connement, histoire de faire grimper le bodycount.


Au rayon des bons points, notons une photo plus travaillée qu'à l'accoutumée dans ce genre de production, éclairant le salon rustique de bien belle manière, et une actrice principale assez convaincante, passant de victime à bourreau en un coup de pied dans les burnes.

Le film aurait pu être "une vraie déflagration" et un vrai uppercut, pour reprendre les termes de la promo sur l'affiche française. Mais ce qui lui manque, c'est une vraie mise en place du suspens, une réelle impression de menace permanente (on a beau savoir qu'un mec est à l’intérieur avec une machette, ça n'empêche pas nos amis de continuer à errer, souvent seuls, aux quatre coins de la maison), une écriture de personnages secondaires un peu plus poussée et une maîtrise parfaite de l'espace.
Carpenter tu peux dormir tranquille...

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