13Cine

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mercredi 28 août 2013

Le dernier pub avant la fin du monde

The World's end de Edgar Wright
genre: Fin de tournée et fin du monde
Sortie le 28 Août 2013



Troisième volet de la trilogie Cornetto de Wright, après Shaun of the dead et Hot Fuzz, The world's end arrive plus tôt que prévu sur les écrans français, tant mieux ceci dit, et comme les précédents volets, on y retrouve ce mélange d'hommage, d'humour et d'action complètement débridée qui en font une excellente surprise, pour clore un été finalement assez généreux coté divertissement.
La recette est la même depuis le début de la trilogie. Un duo vedette (Simon Pegg & Nick Frost), un hommage à un genre de film, et une mise en scène réussie, pleine d'inventivité, une écriture soignée, entre gaudriole et hommage, violence décomplexée mais jamais gratuite, et ce petit je ne sais quoi dont seuls les anglais ont le secret.

Cornetto trilogy
La trilogie a commencé en 2004 avec Shaun of the dead, comédie romantique avec des zombies, où l'on découvrait toute une bande de potes tentant de survivre dans un Londres zombifié. On y riait beaucoup, le film regorgeant de gags aussi bien visuels que de blagues bien potaches, et on y découvrait un duo d'acteurs très vite indissociables, Nick Frost et Simon Pegg. Mis en scène par Edgar Wright, venu de la télé comme Pegg et de la série Spaced, le film se doublait d'un hommages aux films de zombies de Romero, via sa bande son( le plan expliqué 4 fois de suite avec en fond sonore le score des Goblins pour Zombie) et par ses références tout au long du récit (la pizzeria Bub's, du nom du zombie domestiqué dans la trilogie de Romero). Le métrage nous présentait au passage un réalisateur particulièrement doué, capable de mettre en scène des plans séquences ingénieux, et qui savait parfaitement jongler entre comédie horrifique et drame. A l'arrivée , gros succès au box office, bien mérité.


 En 2007, la même équipe se reforme pour accoucher d'un Hot Fuzz, hommage aux buddy movies des 80's (et à bad boys 2, de l’aveu de Wright) qui raconte les aventures du meilleur flic de Londres, transféré pour cause de suractivité policière en pleine campagne britannique, où des meurtres sont commis. Le film enquille les scènes de comédie pure (la chasse au cygne) et culmine dans le grand n’importe quoi dans sa dernière demi heure ou retraités et curés sortent les fusils et se refont le syndicat du crime en mode terroir. Wright y explose tous les codes du film Actioner des 80's et 90's, allant jusqu'à pomper Michael Bay et son 360° shot sur les héros et détournant tous les clichés du genre de manière jubilatoire (le travelling sur les survivants du massacre est franchement tordant). On y retrouve Pegg, Frost et Bill Nighy, avec de nouveaux venus comme Paddy Considine, Timothy Dalton et Jim Broadbent, ravis de venir faire les cons dans un film aussi fun et maitrisé que Shaun of the dead.


Passons sur Scott Pilgrim, adaptation de la Bd éponyme, pour se concentrer sur le troisième volet de la trilogie, the World's end.

Le film suit les péripéties de Gary King et de ses amis qui, lors de leur dernière année de lycée se sont lancés un pari complètement fou, s'enquiller les 11 pubs de la ville, et y boire une pinte, jusqu'au dernier d'entre eux, le World's end. Ce sera un échec. Une fois adulte, ils se retrouvent et retentent l'aventure. Ce serait oublier qu'une invasion se prépare.
Après le film de zombie et le buddy-movie, voici la dernière cible de Wright: le film d'invasion à tendance paranoïaque, sous influence Kaufmanienne et son invasion des profanateurs, ou body snatchers de Ferrara. Mais en beaucoup plus rigolo quand même.
et à peine le film commence que l'on sait que l'on est devant un film de Wright. Montage efficace, mise en scène qui ne s’embarrasse pas d'effets inutiles et humour omniprésent. Le sujet du film étant déjà bien barré, on se demande comment le film va tenir la longueur sans verser dans le lourdingue et le portrait de vieux alcooliques. Comme je vous le disais plus haut, le film dérive assez brutalement vers le fantastique à tendance paranoïaque dès lors que l'idée première (la tournée des bars) commence à s’essouffler et à lasser ses héros. Et là les amis, le vrai film peut commencer et verser dans le grand n'importe quoi. Sans trop vous spoiler, sachez qu'il est question d'invasion. Et qui dit invasion dit paranoïa, qui sont les gentils et qui est déjà contaminé. Attendez vous donc à des scènes hilarantes pour savoir qui est encore humain ou pas, le tout avec des dialogues surréalistes ("ça prouve pas que tu es humain, ça prouve juste que t'es con") débités par des acteurs qui enchaînent les conneries avec un sérieux papal. En plus d'être un excellent film de science fiction, le thème de l'amitié défendue à tout prix, thème déjà bien présent dans Shaun of the dead, est exploité ici à fond avec Gary, personnage profondément égoïste, souhaitant avant tout retrouver les seuls amis qu'il n'a jamais eu, le concept de tournée géante n'étant au final qu'un prétexte pour tous les réunir. Le métrage débouche sur un climax franchement orienté fantastique, et même si il peut paraître en deçà de ce qui a précédé, il conserve ce coté "je suis un p'tit con et je vous emmerde" que le personnage principal met un point d'honneur à conserver face à ses détracteurs, culminant dans une réplique hilarante du grand méchant de l'histoire, qui résume bien l'idée du film: on peut pas discuter avec un pilier de comptoir après 12 bières.
Je vous parlais des acteurs un peu plus haut, ils sont pour beaucoup dans la réussite de l'ensemble; hormis les têtes connues comme Pegg et Frost, Wright a convié Eddie Marsan (second rôle chez Guy Ritchie, Leigh,...) et Paddy Considine, qu'il avait déjà dirigé dans Hot Fuzz, et qui est capable donc de déblatérer les pires conneries sans sourciller. Sont de passage également Rosamund Pike, petite touche de féminité dans ce monde d'alcooliques, et Pierce Brosnan, deuxième James Bond après Dalton à venir faire le con autour d'une bière. 

                                      Freeman, Considine, Pegg, Frost and Marsan. sobres.

Spaced 3.0
Ce qui est bien quand on va voir un film de Wright, c'est qu'on est sûr de voir un film mis en scène avec talent. Quel que soit le genre de film auquel il s’attelle, le monsieur sait tenir une caméra. Je peste souvent (à tort?) sur le fait que certains réalisateurs comme Nolan, ou plus récemment Blomkamp ne savent pas filmer des bastons. Trop de caméra portée, pas assez de découpage, et un plan large de temps en temps pour rappeler qui tape sur qui. Wright arrive à filmer des affrontements assez violents à main nues sans perdre de vue l'action. Dans the World's end vous avez deux scènes de baston dans des WC publics (comprenez une pièce de 20 mètres carrés) avec 8 mecs en train de se mettre sur la tronche. C'est assez spectaculaire car on ne perd pas une miette de l'action. l’expérience Scott Pilgrim avec ses bastons à répétition lui aura été bénéfique. Wright manie également le sens du timing comique, que ce soit dans les échanges entre les personnages ou le comique visuel, toujours aidé par un montage fluide et efficace. II arrive à caser certaines figures imposées de sa trilogie, comme le sauté de rambarde, running gag depuis Shaun of the dead, et à réussir une brève incursion dans le genre Post-apocalyptique dans sa dernière séquence.

La prochaine étape dans la filmographie de Wright sera AntMan, super héros de l'écurie Marvel. Et après trois films à avoir filmé les héros ordinaires de l'Angleterre, on est impatient de le voir s'activer sur ce genre de production plus ambitieuse. 

Et voilà pour vous mettre dans l'ambiance, un extrait de la bande originale.


samedi 24 août 2013

The Conjuring, les dossiers Warren

The Conjuring, the Warren files de James Wan
Genre: Ghostbusters à l'ancienne
Sortie le 21 août 2013




Voici donc le récit de la vie de Lorraine et Ed Warren. Dans le monde des passionnés du Paranormal, ils font office de référence et de modèles. Les réduire à de simples chasseurs de fantômes serait trop simple, tant leur vie a été uniquement vouée à la traque et surtout à l'étude des phénomènes paranormaux. C'est simple, tous les grands classiques du Paranormal contemporain tel que Amityville, Le Mothman, la poupée possédée etc...ont été étudiés( et combattu ) par les époux Warren.  Les voici :

                                                          Lorraine et Ed Warren

Ed, pour commencer est un démonologiste. Sa fascination pour le Mal ont fait de lui une éminence dans le milieu du paranormal, notamment dans les cas d'exorcisme. Sa femme, Lorraine, est médium. On peut dire qu'ils se sont trouvés. Ces deux talents combinés ont fondé en 1952 la NESPR: la New England Society for Psychic Research. Objectif de cette société: trouver des réponses (pas forcément logiques et rationnelles d'ailleurs, le champs d'investigation ne l'étant pas du tout à la base), et surtout, venir en aide aux familles et personnes victimes de forces obscures, telles que fantômes, possessions, poltergeists, en allant même parfois enquêter sur des cas mondialement connus tels que le MothMan de Westpoint. Les Warrens, au fil de leurs investigations, ont toujours tenu à respecter et surtout ne jamais remettre en doute la bonne foi des personnes qui les contactait. Jusqu'à la mort de Warren en 2006, ils ont officié aux quatre coins des Etats-Unis, et voici une liste non exhaustives de leurs enquêtes, dont certaines font froid dans le dos.

Une des plus connues, bien qu'étant au final s'étant révélée être un gros hoax monté en épingle:
La maison d'Amityville, théâtre d'une tuerie familiale et, semblait-il, un endroit à forte concentration d'activité paranormale. La réputation de la bicoque faisait plus peur que l'endroit lui même.

                                      La photo la plus connue ( et la plus bidon ) d'Amityville

Deuxième cas, la poupée Annabelle. Poupée possédée par un démon qui fut exorcisée par un prêtre à la demande d'Ed Warren, après que la poupée en question ait agressé un homme et, semble t-il, causé des accidents à quiconque essaierait de s'en débarrasser. Elle trône désormais dans le musée du paranormal chez les Warren, enfermée dans une boite en verre, sous clé. Lorraine Warren refusant toujours de croiser son regard.


Je vous disais que le couple Warren avait officié pendant des années dans le domaine du paranormal, leurs interventions se comptent par milliers, mais une de leur plus célèbres affaires est aussi malheureusement la plus tragique. Elle a pour cadre l'état du Massachusetts. L'exorcisme de Maurice Thériault.

Maurice Thériault, fils de canadien français, est exploitant agricole avec sa femme. Rien de particulièrement effrayant. Sauf que Maurice se montre de plus en plus violent envers sa femme. Terrorisée, celle-ci va voir le prêtre, qui, après avoir examiné Maurice découvre des stigmates. Il en conclut que Maurice est possédé par un démon, et fait donc appel aux Warrens qui recommandent un exorcisme. 
Si ça vous intéresse, sachez que la vidéo du dit exorcisme est disponible (en partie) sur le net, et je vous déconseille de la regarder dans le noir, c'est flippant.


Si l'exorcisme se passe plutôt bien, Maurice est de nouveau possédé quelque temps plus tard, et cette fois-ci, tentant de lutter lui même contre le démon, il se tirera une balle dans la tête sous les yeux de sa femme, regardant impuissante son mari se battre contre lui même, arme à feu à la main. Les Warren ont toujours considéré ce cas comme une défaite du Bien contre le Mal, et plus prosaïquement comme un échec de leur part dans la tentative de sauver un homme faible et laminé par la Vie (il avait été abusé par son père étant enfant) des forces du Mal.

Si leurs aventures dans le Paranormal vous intéressent, le couple Warren a écrit plusieurs livres sur le sujet. Je vous laisse aller y jeter un oeil. Après cette entrée en matière, parlons maintenant du film.

On éteint les lumières,
on ferme la porte,
et c'est parti.

The Conjuring, le film donc. 
Faire peur au cinéma, en 2013, c'est pas facile. Ça nécessite du savoir faire, une maîtrise des codes du genre, et une réelle passion du Cinéma de genre. Beaucoup s'y cassent les dents (remember Texas chainsaw) et d'autres versent dans l'enfilage de clichés propres au film de hantise, comme les portes qui claquent, les grincements de bois... Bon, James Wan le fait aussi dans The Conjuring mais quand il le fait ça fout les jetons.  Son film est une vraie réussite.
James Wan, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, c'est le réalisateur de Saw, premier du nom (et d'une longue série de suites toutes plus moisies les unes que les autres), mémorable film à twists et inaugurant un genre qui allait, avec Hostel, faire le bonheur des amateur de gore : le torture porn. La suite de sa filmo est plus éclectique, allant du revenge movie avec Dead sentence, au film de hantise avec Insidious, sorte de train fantôme sur pellicule qui annonçait déjà la couleur de The Conjuring

Portait hanté de femmes
Je vous parlais plus haut des époux Warren et de leurs investigations dans le Paranormal. Le film traite donc d'un des cas de hantise et possession qu'il eurent à affronter, l'affaire Harrisville. La famille Perron, cinq enfants et leurs parents emménagent dans une grande maison. Petit à petit des événements étranges vont se produire, gagnant en intensité et menaçant de plus en plus la famille. Et c'est là qu'interviennent les Warren.
Il me paraissait important de vous présenter ces personnes avant de vous donner mon avis sur le film car celui-ci fait souvent référence, dans son scénario, aux vrais événements auxquels ont été confrontés les Warren, notamment la poupée Annabelle, intégrée à l'histoire, et surtout l'exorcisme de Maurice, qui semble avoir traumatisé Lorraine.
Parlons-en du scénario.
Ce n'est clairement pas le point fort du film. L'affaire Harrisville est un énième cas de possession et de hantise, vengeance de l'au-delà et malédiction sur une maison familiale. Le film ne brille pas par son originalité niveau écriture, enchaînant les situations classiques du film de trouille (la cave dans le noir, les portes qui claquent, les murmures d'enfants), avec une explication expédiée au lance pierre et une séance d'exorcisme en cadeau. Mais comme je vous le disais, Wan arrive quand même à rendre les séquences clés de ce genre particulièrement efficaces. 




Curieusement, ce qui ressort du film c'est que c'est avant tout un portraits de femmes. Les personnages masculins ne sont pas nombreux (Ed, le shérif, son assistant, le mari) et ne sont là que pour assister, si ce n'est pour subir. Tout le récit s'accorde autour des trois femmes de l'histoire. Du démon sorcière, à l'origine de la malédiction, à la mère de famille, jouée par Lily Taylor, victime de la vengeance mais prête a tout pour sauver sa famille et ses filles. C'est d'ailleurs sa faiblesse qui lui sera fatale dans le dernier acte. Mais celle qui impressionne le plus, c'est Lorraine, interprétée de manière magistrale par Vera Farmiga. Elle arrive à créer une empathie pour son personnage, à la fois forte (surtout en fin de métrage),  et faible dès lors qu'elle use de ses pouvoirs de médium, Lorraine se trouvant de facto au premier rang face au démon. Farmiga arrive à faire ressentir la peur de Lorraine, peur mêlée de fascination et d'assurance, craignant toujours de partager ce qu'elle voit, ce qui rend la plupart des scènes d'apparition vraiment terrifiantes (sa première entrée en maison est d'ailleurs particulièrement réussie). On redoute toujours de voir ce qu'elle perçoit.



Amityville, en mieux
Plus haut je disais que le scénario n'était pas le plus original de l'année. Certes, mais c'était sans compter sur Wan et sa maîtrise de la mise en scène. Ceux qui ont vu Insidious savent que le monsieur connait les codes du film de trouille. Et bien là il s'en sert pour enchaîner les scènes de trouille, et elles vont crescendo. à l'image d'une spirale infernale dans lesquels seraient entraînés les personnages, Wan commence son film doucement, avec des portes qui claquent, des ombres, et plus le film avance, plus Wan fait grimper le trouillomètre. Le démon se montre de plus en plus offensif, la mise en scène suit son rythme. Avec un montage et un sens du timing parfait, Wan usant du système "champs/contre champs" de manière redoutable. Je m'explique. Le film étant basé sur des apparitions fantomatiques et sur la perception qu'en ont les personnages, vous aurez,par exemple, un personnage regardant terrifié devant lui (champs), clignant des yeux, se décrispant, on découvre ce qu'il voit, rien (contre-champs) et hop (champs de nouveau), gros plan sur le personnage, avec démon ricanant derrière lui. Ce genre d'effet ne marche que lorsqu'il est maîtrisé. Certaines scènes sont vraiment flippantes (l'échappée de Lorraine dans la cave) et d'autres impressionnent par leur violence physique, le film se situant généralement dans une violence d'ordre psychologique. Wan délaisse d'ailleurs quelque peu cet aspect dans son dernier acte, avec un exorcisme qui, à défaut d'être aussi tendu que celui de Friedkin dans le film éponyme, est d'une redoutable efficacité, avec une scène de " show yourself demon!" traumatisante et graphique, nous ramenant aux grande heures de l'horreur des 80's.
C'est d'ailleurs un aspect qui ressort aussi de la mise en scène de Wan. Elle s'adapte à son époque, le film se passant dans les 70's, avec une photo classe mais un peu délavée, donnant un côté old school à l'ensemble, et Wan se permet, entre deux plans séquence, quelques effets bien marqués 70's, comme ce zoom sur la gamine au pied de l'arbre en début de métrage. Wan arrive parfois à faire remonter de vieux souvenirs collectifs à travers des plans et des cadres travaillés (dites moi que vous n'avez jamais descendu un escalier par nuit d'orage, avec la pluie battante dehors). 
La bande originale est aussi réussie, conférant parfois un surplus d'angoisse, avec les fameux trois coups, et y allant plutôt mollo sur les violons stridents pendants les jumpscares.


Que dire de plus, si ce n'est que le film est vivement recommandé, si vous aimez sursauter, moi je me suis surpris à le faire  je déteste les poupées qui ont un regard mort, vous verrez pourquoi j'ai été gâté devant ce film) et le film a beau être handicapé par un script sans surprise, la mise en scène efficace de Wan assure le spectacle; ça vaut le coup de se faire peur, avant la rentrée. 

jeudi 15 août 2013

Elysium

Elysium de Neil Blomkamp
Genre: SF
Sortie le 14 août 2013


Sorti en 2009, le film District 9 avait créé la surprise en offrant un film de science fiction de qualité, bourré d'idées novatrices (les aliens ne sont plus des petits hommes verts mais des crevettes bien installées sur Terre et que l'on parque dans des camps en Afrique du Sud) et de séquences fun (la baston très mecha de la fin) et révélant au passage un réalisateur, Neil Blomkamp, capable de faire beaucoup et bien sans un budget pharaonique (30 000 000 de $, ce qui semble peu, vu le résultat).  Ça n'était qu'une question de temps avant qu' Hollywood ne lui fasse les yeux doux et lui propose de réaliser un film avec plus de moyens et des têtes d'affiche susceptibles de ramener des billets verts des spectateurs. C'est chose faite. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Blomkamp a du avoir les yeux plus gros que le ventre. 

Un des principaux problèmes du film se situe d'abord au niveau du scénario, écrit par Blomkamp. D'une simplicité (d'un simpliste?) effarante, le script raconte que dans un futur lointain mais pas trop, les pauvres crèvent sur terre et les riches vivotent dans une station orbitale appelée Elysium. Plus de maladie, ils sont équipés de capsules de guérison (tu es malade? et bien tu t'allonges et hop. Plus rien) et de bien jolis couchers de Terre à regarder. Un pauvre ouvrier, Max, amoureux de son amie d'enfance, choppe une saloperie. Seule solution pour guérir, Elysium. Et la fille de son amie est aussi malade. Imaginez la suite, c'est pas difficile.

Le concept du "pauvres en bas, riches en haut" n'est pas nouveau, bien au contraire (Metropolis de Lang traitait déjà du sujet),  mais ici le traitement est tellement alourdi de clichés que ça désamorce toute tentative d'insérer de la nouveauté. Blomkamp s'est montré trop gourmand, et comme on dit "qui trop embrasse mal étreint". A vouloir traiter trop de thèmes en même temps, il en laisse sur le carreau et s'éparpille. La pauvreté des terriens: survolée. Le coté belliqueux d'Elysium, jamais développé.

Même chose pour les personnages. Si le personnage de Max est le plus développé (normal, en même temps, Damon tient le rôle titre) même si assez prévisible dans ses choix, les autres ne sont pas logés à la même enseigne. Le personnage de Ministre de la Défense, incarné par Foster, pâtit d'une écriture sans relief, nous la montrant comme une personne froide comme la mort, à laquelle on ne s'attache jamais. Ceci dit elle parle français dans le film. et rien que pour ça je te pardonne ce film, Jodie...
Le deuxième personnage féminin, joué par Alice Braga (vue dans I am legend, pour vous la situer) a souvent les yeux mouillés, avec sa fille malade, et ne se pose jamais en total contrepoint de Foster, ce qu'elle est censée être (elle est infirmière, métier où l'on s'occupe de l'autre par définition). Les personnages secondaires sont soit inutiles (pauvre Diego Luna) soit sous-écrits, à l'image du PDG joué par William Fichtner, uniquement là pour faciliter le plan de Max. Mais le pire de tous est le personnage de Kruger, Cellule dormante infiltrée sur Terre, il est joué par Sharlto Copley, et comment dire, c'est assez ignoble. Comme je vous le disais, le film n'est pas d'une finesse exemplaire dans l'écriture. Et bien là, il devait être écrit "machine à tuer à la limite de l'humain". Du coup Copley est en free style du début à la fin, surjouant chaque réplique, enchaînant les dialogues ineptes et les poses de killer des bidonvilles, adressant des gros fucks à tout le monde dès qu'il bute quelqu'un. 

                                           "Ferme les yeux petite, je vais baffer ta mère."

Le film commence pourtant bien, mais dès que tout le petit monde déboule sur Elysium, tout s'effondre. Et le film de se ranger tranquillement dans le rang des films de couloir... Enchaînant les dialogues de remplissage et les dénouements de manières parfois brutales dans leur maladresse (le sort du personnage de Foster est à ce sujet complètement raté), la dernière demi heure n'arrive jamais à se mettre au niveau de ce qui a précédé. 

Autre souci , la mise en scène. Déception de rigueur, ici. Dans District 9, Blomkamp avait réussi à mettre en scène de bien belles séquences, à l'image de l'activation du vaisseau mère, et avait réalisé des scènes bien jouissives ( la baston finale).  Dans Elysium, on retrouve, tout du moins dans la première partie, le style de Blomkamp, à base de caméra portée, shakycam, parfaitement raccord avec le coté stressant et tendu des bidonvilles. Même photo, même ambiance poussiéreuse (limite on a l'impression qu'il l'a filmé juste après District 9, dans les même décors). Par contre, dès que l'action se déplace sur Elysium, on retombe sur des champs/contre-champs tout mous, et quand il y a de l'action, Blomkamp n'arrive pas à filmer ses mano a mano entre Max et Kruger. avec Wolverine, ça fait déjà deux films où je ne comprends pas comment finit le méchant. 

                                         Elysium, la cité du couloir et de la porte anti feu

Ceci étant, après avoir vu District 9 et Elysium, je n'ai qu'une envie, c'est de voir Blomkamp réaliser un film d'horreur bien saignant. Pourquoi me direz vous? Parce que dans ses deux films, Blomkamp fait exploser les corps dès qu'il en a l'occasion. Déjà dans District 9, la dernière partie nous montrait les protagonistes se servir de fusils à explosion. Idem dans Elysium, la violence surprend parfois par son côté très graphique, les corps explosent, à coup de mine ou de fusil. Ça colle aux murs. et il y en beaucoup des murs et des couloirs dans la dernière partie.
Même la fin du film est chargée en clichés et sans originalité, avec des flashbacks enfonçant le clou sur des points et des enjeux pourtant déjà bien clairs depuis le début du film.

Pour finir sur un point positif, les effets spéciaux sont vraiment réussis. Que ce soient les vaisseaux, les droïdes ou la station Elysium, je n'y trouve rien à redire.

Le dernier Blomkamp est une déception, prouvant qu'il faut parfois mieux faire beaucoup avec peu de moyens, plutôt que trop et mal avec un budget plus confortable. Le prochain projet de Blomkamp sera une adaptation de son court métrage sur un robot récupéré par des bandits. Reste à voir ce que ça donnera. En attendant, on pourra toujours voir ce dont est capable Gareth Edwards, autre réalisateur ayant tapé dans l'oeil des Studios Legendary avec son  Monsters et qui, comme Blomkamp, s'est vu confier la réalisation d'un blockbuster de 2014, Godzilla.

mardi 13 août 2013

American Nightmare

The Purge de James deMonaco
Genre: Purge.
Sortie le 7 août 2013



J'aurais du me méfier. Le pitch avait l'air prometteur (un home invasion Movie avec en toile de fond une nuit où tous les crimes sont permis, moyen radical mis en place aux USA pour faire chuter la criminalité), et l'affiche était sympa. C'était sans compter nos amis de chez Platinum Dunes, fossoyeurs du film de genre et qui continuent à produire du purin à intervalle régulier. Et encore une fois le film dépasse toutes nos attentes.


L'histoire, pour commencer, nécessite de la part du spectateur une suspension d'incrédulité aux limites de l'ignorance. Elle nous narre donc les tribulations de famille de bourgeois classique (papa, maman, fils nerd asocial, ado chaudasse) qui vit dans un pavillon de banlieue dans une maison cossue, avec au moins 25 pièces (c'est important pour la suite vous allez voir). Mais aujourd'hui c'est jour de fête, a lieu la Purge, moyen efficace mis en place par le gouvernement pour faire baisser la criminalité. Pendant 12 heures tous les crimes sont permis. Pour éviter toute invasion pendant cette nuit de folie, la famille barricade la maison, personne ne peut entrer. Malheureusement, coquin de sort, ou scénario pourri, un clodo noir est poursuivi par des djeun's très Auteuil, Neuilly Passy dans l'esprit et frappe à la porte de notre famille. le fiston, pas malin, lui ouvre. Et là c'est le drame. Les djeun's veulent leur proie, par tous les moyens.

On pourrait penser que l'idée en soi est plutôt audacieuse, pour un réalisateur qui aurait les tripes pour aller au fond du concept. Et bien non. ça va même être tout le contraire. Attendez vous à un déchaînement de situations toutes plus invraisemblables les unes que les autres et à une compilation de clichés sans égal.

Un scénario BadAss.
Comme je vous le disais plus haut, l'idée du film, bien que très conne dans le fond (12 heures de tuerie no limit) aurait pu donner un film bien extrême, bien borderline. Ce serait trop simple. De la purge en question vous ne verrez que quelques images de caméra surveillance un peu violentes (et encore je pense que les vidéos de la RATP à Chatelet doivent être encore plus croustillantes) et quelques phrases en OFF de la radio du style " ouh je suis à Dallas, je suis face à 200 personnes en train de s’entre-tuer sur la place de la mairie". La Purge en question s'efface pour laisser place à un home invasion somme toute assez mollasson, où l'on se balade d'une pièce à l'autre en rasant les murs. Et qu'est ce qu'il y en a des pièces...j'y reviendrai. L'action se suit avec un oeil assoupi jusqu'à ce que le père prenne une décision qui relance l’intérêt, mais qui est immédiatement flingué par le côté moraliste du film, asséné par la mère jouée par Lena " No charisme" Headey. Et c'est là la grosse hypocrisie du film. A quoi bon promettre un film coup de poing sur l'homme privé de toute barrières morales, racoleur et sauvage si c'est pour se ranger tranquillou à mi chemin dans les rails bien pensants du " regarde ce qu'on est devenu chéri, c'est moche ce qu'on fait à cet homme"... Bref, je vais pas vous spoiler le dernier quart d'heure qui tutoie les cimes du n'importe quoi avec la finesse d'un porte avion, doublé d'un twist qu'on crame dès le début du film si on est un peu malin. Le film est d'un prévisible à toute épreuve, ne nous épargnant aucun cliché, du fils autiste à la fille ado chaudasse, et nous bombardant d'infos complètement inutiles (pourquoi le fils prend t-il à intervalle régulier sa tension artérielle ?), quand il fait faire tout et son contraire à ses personnages dans le même plan (faut voir la mère fracasser la gueule de sa voisine pour lui dire 1 seconde après " pas de violence sous mon toit"). 



Des acteurs engagés
Un scénario pourri, ça passe quand les acteurs sont bons. Mais quand ils sont aussi mauvais que le script, c'est pénible. Ethan Hawke, jouant un père de famille prêt à tout pour protéger sa famille, interprète son personnage avec une telle conviction, il fait tâche à côté des autres. C'est étonnant, ça fait déjà deux films disons "de genre" (le premier étant Sinister) où je me dis que ce monsieur, ce qu'il lui faut, c'est un bon scénario et un bon réalisateur pour ce genre de projets. Ici on lui fait faire tellement n'importe quoi qu'on a honte pour lui. Sa femme, interprétée par Lena Headey, c'est un peu son antithèse. Molle, amorphe, subissant plus qu'elle n'agit, elle traverse le film à allure modérée. Même quand tout pète, elle reste à deux à l'heure. Passons sur la fille, personnage de 16 ans jouée par une actrice de 24 ans (merci Imdb) et sur le fils, troublante version mini d'Emmanuel Chain, pour se concentrer sur le futur oscar du meilleur acteur de l'année: Rhys Wakefield. chef de meute des jeunes tueurs, il surjoue chaque phrase choc par un rictus tellement mal joué que ça, ça fait peur. 

                                              Le fiston. au début j'ai cru que c'était une fille

Une mise en scène racée, élégante et sans compromis
Un scénario naze ça passe encore mieux quand il y a un réalisateur opérationnel derrière la caméra.
Ce n'est pas le cas ici, loin de là. James DeMonaco, scénariste à ses heures perdues nous livre une sorte de pot (bien) pourri de ce qui se fait de pire en matière de mise en scène de film de genre. Vous voulez un cliché, allez y, servez-vous, c'est la foire. De l'ombre qui passe derrière un mec dans le couloir, au plan du "j'appelle mon fils depuis la cuisine, il répond pas, je vais chercher un truc dans le frigo, j'ouvre la porte, je la ferme et hop, fiston est derrière la porte", ça en devient fatigant après dix minutes. Incapable de créer une tension (c'est con, vu le sujet) il opte pour des choix de mise en scène complètement cons qui perdent le spectateur plus qu'ils ne le captive (toute une scène filmée à la GoPro collée sur une voiture télécommandée. whoua fallait le faire. Il l'a fait. Et dans le noir en plus), se laissant aller à des accès de violence bien inutiles pour flatter le spectateur venu voir de la violence.
Avec une direction artistique complètement à l'ouest et des choix de détails assez surprenants (pourquoi la fille, chez elle, est habillée comme Britney Spears période Baby One more time ? Pourquoi la mère cuisine en talons hauts ? Pourquoi tout le monde veut se planquer dans une cachette qui fait 1 mètre carré ? ), DeMonaco se montre également incapable de gérer son espace. C'est simple, la maison fait un étage et on a l'impression d'être à Versailles. Il y a tout et n'importe quoi dans cette baraque, un babyfoot, un billard, 3 salles de contrôle avec écrans géants. Ça en devient gênant quand les personnages commencent à se courir après. Je me demande comment ils font pour se retrouver dans le noir.
Passons sur les incohérences qui ne semblent pas le gêner plus que ça (ça a beau être une maison inviolable et ultra moderne, le système électrique qui gère tout est une boite dans le jardin,et pas bien cachée semble t-il) et qui du coup s'alignent sur le scénario pourri, qui vous offre de grand moments de circonspection, notamment dès que les maychants arrivent (si les djeun's arrivent à uniquement péter la porte blindée de l'entrée, comment arrivent -ils à entrer par la fenêtre du salon qui est à l'autre bout de la maison ??).

Je ne vais pas m'étaler davantage sur ce film, ce serait comme tirer sur une ambulance en feu coincée sur une voie ferrée. Ceci étant, je vous conseille donc de revoir Funny games de Haneke, vrai film malsain, et de jeter un œil dès le 4 septembre sur You're next, autre home invasion movie, bancal mais mieux foutu que cette chose sans saveur. Ni odeur. Plate. Nulle.


samedi 10 août 2013

Lone Ranger, naissance d'un héros

Lone Ranger de Gore Verbinski
Genre: western pas pour les enfants
Sortie le 7 août 2013



Quatrième collaboration Verbinski-Depp, Lone Ranger est un film exceptionnel. Le film a beau être produit par Disney et vendu comme un western familial, le résultat est vraiment surprenant. Si vous rêviez de voir un Potc au far-west vous allez tomber de haut. Au programme: cannibalisme, vengeance, génocide, putes et fusillades. Et oui. Ce qui peut expliquer le bide qu'a connu le film aux USA. Ce n'est pas un film pour les petits.

Comme je vous le disais, ce film marque la quatrième collaboration entre Gore Verbinski et Johnny Depp, après trois Pirates des caraibes et le sous-estimé Rango. D'un point de vue divertissement, il se situe pourtant à des kilomètres de l'univers aventurier de Sparrow et Cie. A cela plusieurs raisons

Il était une fois dans l'ouest
La première, c'est le scénario. Adaptation d'une série tv américaine, il narre les aventures de John Hart, avocat de retour au Texas pour y retrouver son frère Dan, et qui? par un malheureux concours de circonstances? va faire la rencontre de Butch Cavendish, qui tuera son frère, et Tonto, Indien banni de sa tribu. Pour se venger, il devra renaître sous les traits du lone ranger, cavalier solitaire.
Voilà pour l'histoire.
La différence avec Potc, c'est que les thèmes et mythes rencontrés dans les trois films relevaient assez souvent du fantastique, avec notamment le Kraken, ou des pirates morts-vivants par exemple. Dans Lone Ranger, l'action prend place dans un cadre on ne peut plus réel, le Texas des années 1840, avec l'arrivée du train et des voies ferrées, et le massacre des indiens, opposés à la destruction de leurs territoires par les colons américains. Attention, cela n'interdit pas le spectaculaire (même si à ce niveau, on se rapproche plus d'un Potc 3 que du roller coaster fun que pouvait être le 2) ni même le fantastique (avec les légendes indiennes notamment), mais ça ancre le récit dans une réalité assez cruelle, époque peu glorieuse des Etats-Unis. D'ailleurs, tout le film baigne dans cette ambiance pas jouasse, du début (le film est en fait un récit raconté par un Tonto vieillissant, devenu relique de musée : triste sort réservé aux Indiens) à la fin (les héros s'en sortent, ce n'est pas le cas de leurs alliés indiens). Si vous comptiez voir de la rigolade, vous en aurez par intermittence. Merci Depp et Hammer. Et le cheval.



Autre point important qui éloigne encore plus ce film de Potc, c'est sa vision très adulte du récit. La saga des pirates était portée par ce côté fougueux et aventureux en mer, remplie de tronches pas possibles, rigolardes et toujours embarquées dans des histoires fun. Et bien ici c'est un divertissement plus mature et adulte qui est proposé. Le film étonne même avec ses accès de violence, cannibalisme, scalps, fusillades et écrasements par train interposé, comme si Verbinski s'était dit que quitte à traiter de thèmes sérieux, autant y aller franco. C'est chose faite. Dans Lone ranger, on vient chercher des renseignements dans les bordels tenus par des unijambistes, on flingue pour tout et rien...
Le scénario est d'ailleurs clairement influencé par les films de Leone, Il était une fois dans l'Ouest en tête, avec la voie ferrée, et d'autres références comme la Horde Sauvage, avec ses bandits de l'Ouest, ou l'homme des hautes plaines. Verbinski avait déjà tâté du western avec Rango, qui ressemble maintenant plus à un galop d'essai avant Lone Ranger

Je vous disais que le film n'était pas toujours drôle, mais c'est compter sans Depp et son complice Armie Hammer (déjà vu dans un double rôle dans social network, et en amant de Hoover dans le film de Eastwood). Les deux acteurs ont un tempo comique qui permet au film de respirer entre deux fusillades. Depp, loin des excentricités de Sparrow arrive à être drôle sans prononcer un mot et sans bouger, il y a du Buster Keaton dans son interprétation de Tonto. Mais ce qui est source de vrais moments de comédie, c'est le cheval des esprits comanches (la scène de la sélection de l'esprit vengeur par le cheval est très très drôle) à la fois guide et allié des deux héros, il apporte également une touche surnaturelle au film plus que bienvenue, ce qui fait d'ailleurs tiquer le personnage du Lone Ranger à plusieurs reprises. Helena Bonham Carter n'apparaît que peu à l'écran, mais son personnage est mémorable et essentiel au récit. c'est d'ailleurs un point important du film.  Dans celui ci, les femmes sont soit des putes soit des femmes censées attendre leur mari à la maison.

Ceci étant je préfère vous prévenir, le film est très bavard. C'est d'ailleurs ce qui le rapproche du troisième Potc, qui bavassait beaucoup a fond de cale, et offrait finalement peu d'action. Ici, même combat, vous aurez peu d'action mais lorsqu'elle arrive, c'est que du bonheur. D'ailleurs en parlant de mise en scène desdites scènes d'action...

La touche Verbinski
Ce qui est bien avec Verbinski, c'est que même quand il est à la barre de purs films de commande pour la Souris, il fait preuve d'un talent pour la mise en scène dont certains tâcherons feraient bien de s'inspirer. Etre autant à l'aise dans les scènes de comédie que dans les séquences les plus spectaculaires, c'est rare. Verbinski sait filmer ses scènes de comédies, aidé par Depp, avec un sens du rythme parfait, n'étirant jamais le gag et torchant les séquences d'action avec une clarté et un découpage toujours lisibles, ayant souvent recours au plan séquence, rendant encore plus spectaculaires les aventures du lone ranger. Mieux, la dernière séquence, où deux trains sont lancés a pleine vitesse sur des rails parallèles, est un savoureux mélange de plans d'anthologie, remplis de trouvailles et de gags visuels (le plan avec les deux ennemis en joue au premier plan et Tonto en train de monter tranquillou sur son échelle au second plan). Verbinski ose même illustrer musicalement la scène avec l'ouverture de Guillaume Tell. 
C'est simple, avec ses mouvements de caméra virevoltants et son sens du spectaculaire, on a parfois impression de regarder un film de Zemeckis, champion des plans pas possibles. 
Même dans des scènes plus dramatiques, et il y en a un bon paquet, Verbinski soigne ses plans, à l'image de la charge héroïque mais suicidaire des comanches contre un faux  général Custer tueur d'indiens. 

Petit bémol sur le scor , il n'est pas exceptionnel, Hans Zimmer faisant ENCORE une fois du Zimmer, recyclant quelques notes de Potc, et peinant à créer un thème à son héros. 

Alors pour finir, oui le film est long (on tape sur une durée de 2h30) mais il passe à une vitesse... Bien interprété (William Fichtner est parfait en grosse raclure de l'Ouest), et surtout bien réalisé, ça reste quand même un divertissement au dessus du lot, d'une gravité et d'un sérieux parfois étonnants compte tenu du fait qu'il est a la base un film "Walt Disney presents".
Je soupçonne Mickey d'avoir un peu fait la gueule après avoir vu le résultat final...

vendredi 9 août 2013

Texas chainsaw

Texas chainsaw 3D de John Luessenhop
Genre: vide. 
Sortie le 31 juillet 2013


Platinum Dunes. Retenez bien ce nom. Ces margoulins ont encore frappé. Cette boîte, créée entre autres par Michael Bay a pour ambition de renouveler l'intérêt de la nouvelle génération de spectateurs pour les grand classiques de l'horreur. Deux choses à sauver de leur entreprise: le remake de massacre à la tronçonneuse par Marcus Nispel en 2003 et le prequel ,  le commencement, honnête série B sans prétention. Après, c'est la maison des horreurs, Amityville, vendredi 13, et surtout Freddy, remake d'une nullité sans fond. Point commun de tous ces films? Un scénar qui ne se sert du matériau de base uniquement pour le massacrer en bonne et due forme, des acteurs souvent à la rue, et une tendance à se rouler dans la facilité pour être sur de ramasser le jackpot au box office. Et là texas chainsaw tutoie les sommets de cette montagne de bousin. Alors oui c'est facile de taper sur des films de ce niveau, mais ils ne se gênent pas pour les produire, je vois pas pourquoi je me gênerais pour les enfoncer. 

Suite mais pas remake de la suite. 
Situons l'action. Elle se déroule immédiatement après la fin du film de Hooper, en 74. D'ailleurs, le réalisateur ne s'embête pas, il enchaîne les meilleurs moments du film original et fait commencer son film tout de suite après. Donc après que l’héroïne se soit échappée, les flics arrivent pour arrêter la famille Sawyer. Malheureusement, les rednecks surarmés du coin aussi ( pourquoi? comment? nul ne le sait...) et décident de faire flamber la maison. Exit donc les Sawyers...enfin pas tous. Aucune trace de Leatherface et surtout, un bébé est trouvé et adopté par un couple de rednecks. On la retrouve donc 40 ans plus tard, elle s'appelle Heather et apprend que sa grand mère au Texas est morte et qu'elle hérite d'une grande maison abandonnée...Donc elle décide d'y emmener ses coupaings pour régler les soucis administratifs..chair fraîche en route donc.

                               Heather. né en 74. nous sommes en 2013. elle a l'air d'avoir 39 ans?

Et là le festival commence. Le cahiers des charges est rempli avec soin par les tâcherons à la caméra et au scénario. Dialogues ineptes, photo moche, des sursauts tellement prévisibles que ça en devient marrant à suivre.  Même les clichés du mythe Texas chainsaw sont là, avec notamment un auto-stoppeur trop beau pour être honnête. Rassurez vous il est le premier à y passer. J'en profite pour parler des acteurs, tous plus mauvais les uns que les autres, tenant plus des modèles Abercrombie ou Desigual que de vrais acteurs. Mention à Tania Raymonde, vue dans Lost, qui se désape toutes les 20 minutes. 

L'histoire contient aussi aussi son lot de ( mauvaises ) surprises, avec un twist tellement prévisible et pourri qu'on se demande comment Hooper a pu valider un projet aussi con. Je spoile, On découvre que Heather est la cousine de Leatherface, ce qui nous gratifie d'une scène complètement WhatTheFuck en fin de métrage, moralement limite et complètement à côté de la plaque, désamorçant toute sympathie ou empathie pour Leatherface. 

Je vous disais que l'opportunisme était un des moteurs chez Platinum. Une des tendances du moment, c'est le torture porn. Hostel a tracé la voie, des films comme Texas Chainsaw la suivent avec la finesse et le talent d'un camionneur bourré. Ca charcle mais c'est comme le reste, inoffensif, c'est du vu et revu. 
Et c'est d'ailleurs un point qu'il est important de relever. Le film original de Hooper était assez discret ( toutes proportions gardées) sur la violence graphique. Tout était hors champs, un bruit de tronçonneuse et des hurlements sont beaucoup plus efficaces qu'un déversement de tripes. Le remake de Nispel, plutôt réussi soit dit en passant, avait osé montrer les agissements de Leatherface, mais la différence avec texas Chainsaw, c'est qu'on s'attachait aux personnages, bien interprétés, le scénario tenait la route ( Kosar était aux manettes) et les coups de tronçonneuse faisaient mal ( ah cette cautérisation au gros sel...). 


Dans ce film, Huessenlop , déjà responsable d'un Takers pas génial, ne sait pas filmer ses scènes de tension, se reposant sur un champs/contre champs avec insertion rapide du maychant histoire de faire sursauter le spectateur. Il filme les meurtres sans envie ni passion, comme on filmerait un boucher à Rungis, et arrive à flinguer une figure iconique comme LeatherFace en une séquence.


                                          Vous espérez un massacre à la tronçonneuse?
                                             vous allez avoir un lancer de tronçonneuse!

Le Final est à hurler, où l'idée qui domine c'est oeil pour oeil , dent pour dent, parce que " c'est écrit dans la bible", et le fan du film original de faire des bonds quand  se termine le film, dans une ambiance très " tout est bien qui finit n'importe comment". Grand moment de rigolade aussi lorsque le notaire balance à l'héroine que c'était marqué dans la lettre de la grand mère que leatherface était caché dans la cave. Falllait juste la lire bordel!

Grosse bouse bouffant à tous les rateliers, incapable de créer une tension et brassant du cliché par paquet de 12 ( mon ami est à la cave. Il ne remonte pas. Je vais aller voir), lorsqu'il n'ose pas refaire une version discount de the devil's reject dans son intro, Texas Chainsaw aura bien mérité son titre de bouse estivale 2013.


Et Maintenant jouons un peu :

                                Votre cousin vous fait part de son intention de tuer quelques individus
                                A- vous le raisonnez
                                B- vous ne faites rien
                                C- vous lui jetez sa tronçonneuse en ajoutant ' vas y cousin, fais ton boulot'

                              vous voyez un individu armé d'une tronçonneuse de nuit dans un cimetierre
                                A- Vous fuyez
                                B- Vous ne faites rien
                                C- vous lui faite ' youhouuuu' et vous rhabillez juste après.

                          vous êtes dans un cave où sont entreposés bassines de sang et membres humains
                                A- Vous attendez du renfort
                                B- Vous ne faites rien
                                C- Vous vous éclairez avec votre telephone et suivez le bruit de tronçonneuse.
                           
           
Vous avez une majorité de A: c'est bien, vous êtes sain d'esprit
Vous avez une majorité de B : vous êtes mou
Vous avez une majorité de C:  vous êtes scénariste chez Platinum Films.

mercredi 7 août 2013

Insaisissables

Now you see me de Louis Leterrier
genre: tour de magie XXL
Sortie le 31 juillet 2013



On savait Louis Leterrier capable d'accomplir de bonnes choses avec des scénarii pourris, comme danny the dog( un scénar inepte mais réalisé avec un minimum de talent), d'autres moins inspirées comme Le choc des titans, et de vrais films de studio pour le Marvelverse avec l'incroyable Hulk. Et bien avec un vrai scénario et des acteurs en roue libre mais bien dirigés, Leterrier vient de réaliser le film le plus fun à regarder de l'été.

Le film raconte comment quatre magiciens sont recrutés par "L'Oeil" pour Réaliser trois tours de magie, ce qui inclut un braquage à échelle internationale, et une dilapidation de compte en banque dans les règles. Ce qui attire l'attention du FBI, d'interpol et d'autres personnes moins bien intentionnées...

Insaisissables est un film qui met de bonne humeur. Rien de plus rien de moins. A cela plusieurs raisons. Tout d'abord il fait appel à cette fascination collective pour la magie, les tours de passe passe et la manipulation. Le plaisir de se faire manipuler est permanent pendant tout le film. On a beau savoir que les 4 Cavaliers préparent un mauvais coup et nous promènent par le bout du nez, on se retrouve à sourire bêtement dès qu'arrive le dernier twist de chaque tour. C'est là que réside la qualité principale du film d'ailleurs. les tours de magie ne sont pas si nombreux ( 3 tours: la banque à Paris, le compte en banque et le coffre fort), mais à chaque fois ils sont d'une efficacité qui fait plaisir et à la fois terriblement frustrants, comme tout tour de magie d'ailleurs. 

Toujours être le plus malin dans la pièce
Autre point fort du film, les acteurs.  Chacun d'entre eux incarne un magicien avec un talent qui lui est propre ( un voleur, une reine de l'évasion, un pro du close up, et un mentaliste) et il le fait avec un enthousiasme contagieux. Chaque personnage, et donc chaque acteur a un rôle a jouer dans le Grand Plan Final, et aucun d'entre eux ne tire la couverture à lui. Même Jesse Eisenberg, pourtant vite saoulant avec son éternel débit mitraillette, est parfait en pro du blabla pour mieux enfler la personne en face de lui. Et si certains personnages sont moins développés que d'autres ( Dave Franco un peu en retrait), la palme revient à Woody Harrelson, qui a l'air de s'amuser comme c'est pas permis en pro de l'hypnose. Et d'ailleurs c'est à lui qu'on doit les moments les plus drôles du film ( une chose à dire: " quarterback") et la coolitude incarnée du personnage transparait pendant tout le film. Les deux personnages féminins sont un peu en retrait, Isla Fisher est à l'aise dans son rôle de cambrioleuse, Melanie Laurent étant malheureusement réduite à un rôle de trouble fête, pas forcément utile à l'histoire. 
Mark Ruffalo est excellent en flic toujours trois wagons derrière les magiciens, et Michael Caine, même si son rôle est assez anecdotique, eh bien le voir sur un écran ailleurs que dans un Batman, ça fait toujours plaisir. 

                                 

Parlons maintenant du scénario. autant le dire tout de suite, c'est un film à twist; il est d'ailleurs assez mal amené. Logique au final, mais mal intégré à ce qui le précède. Le film se résume à une sorte de grand jeu du chat et de la souris entre les 4 cavaliers et le FBI, certes jouissif et fun à regarder ( les agents étant toujours pris pour des couillons incapables de réfléchir, les clients parfaits pour les magiciens) mais on se demande quel est le vrai objectif des magicien, à part jouer les Robins des bois pour les sinistrés de la Nouvelle-Orléans. Ceci dit, le film est très drôle, comique de situation avec les exploits de Harrelson et son hypnose, et très rythmé. le film dure pas loin de 2 heures, on ne s'ennuie jamais. Certains clichés sont inévitables, dont une love story pas très utile, et le sort des 4 cavaliers est assez flou en fin de métrage, mais la bonne humeur générale de l'ensemble emporte le morceau


Ce n'est pas tout d'avoir un bon scénario, encore faut il avoir un minimum de savoir faire derrière la caméra pour le mettre en scène. Et là, Leterrier a fait du très bon boulot. Sans effets inutiles, il arrive à insuffler un rythme assez soutenu au film, et c'est là que réside la grande qualité du film. On a souvent l'impression de regarder un grand tour de magie. Toujours en mouvement, la caméra virevolte d'un personnage à l'autre, obligeant le spectateur à regarder chaque plan, chaque mouvement pour essayer d'avoir un indice sur le tour de magie. le coté tourbillonnant de la mise en scène s'accorde parfaitement au récit, jamais dans l'excès mais toujours dans une esbroufe qu'entretient tout magicien qui veut manipuler son auditoire. C'est chose faite, on se sent très con d'avoir suivi les fausses pistes des Cavaliers. Film spectaculaire lorsque c'est nécessaire, notamment lors d'une poursuite en voiture, éblouissant et magique quand il faut ( le plan d'Isla dans sa bulle) magique, euphorique et épique dans sa dernière partie. Leterrier a aussi de sacrées idées de mise en scène, se servant de tous les talents de ses héros pour dynamiser chaque scène, à l'image de la poursuite Ruffalo/Franco, où celui ci use de tours de magie pour se débarrasser de son assaillant.



On pourra toujours reprocher au film un score omniprésent ( il y a de la musique tout le temps), des clichés et des dialogues pas très subtils,ainsi que certains petits détails que l'on peut qualifier de " bien pratiques quand même", mais la suspension d'incrédulité est toujours de rigueur lorsqu'on assiste à un bon tour de magie, non? 

dimanche 4 août 2013

Aya de Yopougon

Aya de Yopougon  de  Marguerite Abouet et Clement Oubrerie
Genre: exotisme animé
Sortie le 17 juillet 2013





Adaptation cinématographique de l'oeuvre de Marguerite Abouet, Aya de Yopougon est une transposition fidèle, à défaut d'être complète( la BD se compose de 5 volumes, le film survole les 2 premiers) des aventures de Aya dans la ville de Yopougon, quartier d'Abidjan dans les années 70. 


Le film nous raconte donc les tribulations d'Aya, autoportait de Marguerite Abouet, jeune femme ambitieuse mais réaliste, entourée de sa famille et de ses amis, et décrit son quotidien composé de disputes familiales, de coups de cœur  de coups de gueule, mais toujours rempli d'affection et de bonne humeur. C'est ce qui sauve le film d'ailleurs.



Parce que le plus gros défaut de ce film, c'est sa réalisation. Le style de Abouet, à défaut d'être ultra travaillé dans le dessin, passait plutôt bien en bande dessinée. Malheureusement, porté à l'écran, le film souffre d'une sorte de statisme dans l'action et dans l'interaction des personnages avec leur environnement. Attention, ce n'est pas irregardable, loin de là, mais un effort supplémentaire n'aurait pas été superflu.
Deuxième point qui fâche: l'interprétation. Si il est évident que certains accents et manières de parler sont volontairement outrés( avec les plus âgés des personnages ou les mamans), d'autres sont particulièrement mal joués, à commencer par le rôle titre, Aya, interprétée par Aissa Maiga, qui donne toujours l'impression d'être soit trop molle, soit trop speed. jamais dans le bon ton. D'ailleurs, il est étonnant de remarquer le personnage principal, Aya, a très vite tendance à s'effacer et laisser le champs libre aux personnages secondaires, beaucoup plus intéressants à suivre, à l'image d'Hervé, mollusque en formation garagiste, aussi mou qu'attachant.

                                                 Hervé en pleine opération séduction

Voilà pour ce qui est des défauts. 




Comme on dit en Côte d'Ivoire...
Là ou le film gagne en sympathie, c'est dans l'ambiance qui se dégage de l'ensemble. S'il est vrai que film brasse des thèmes pas forcément gais( avortement, adultère, chômage, classes sociales ), il le fait avec une bonne humeur et un optimisme qui font tout de suite oublier les défauts cités plus haut. Le scénario s'apparente plutôt à une succession de saynètes, avec des transitions musicales entre chaque séquence, tranches de vie où se croisent vieux sages, vieux beaux, jeunes filles insouciantes, petits arrogants et mères protectrices. Les dialogues sonnent à la fois tellement vrais mais aussi forcés que ça en est euphorisant à écouter. Si vous vous souvenez de Joseph Andjou, vous allez vous régaler. Joseph Andjou, c'est ce présentateur qui concluait chaque JT par un proverbe africain ( le cultissime: " Et comme on dit au Gabon, qui avale une noix de coco fait confiance à son anus"), et bien là vous aurez un proverbe africain toutes les 10 minutes. Des petites piques pleines de bon sens...ça invente des verbes à tour de bras ( " enceinter" revient très souvent) mais ça en devient ludique, ce langage moitié français, moitié africain. 


                                                                 Joseph Andjou


Et c'est cet esprit très " rions en plutôt que d'en pleurer" qui rapproche beaucoup ce film des " lascars", où l'on suivait une bande de loosers des cités, avec leur propre langage, entre plans foireux et romances à deux sous, mais toujours attachants et jamais pathétiques. 

La toyota, la voiture des vrais mecs
deuxième point positif du métrage, c'est le souci de reconstitution d'Abidjan des 70's. Ici, pas encore de telephone portable, de mails ou autre progrès téléphonique. Ici, on va en soirée, ou plutôt au maquis, pour danser sur D.I.S.C.O d'Ottawan et le summum de la classe, c'est de rouler...en toyota avec un lecteur K7. le décalage avec l'époque actuelle est d'ailleurs un ressort comique assez récurrent, avec des personnages qui se vantent d'habiter dans les quartiers chic de Paris à château Rouge, et d'être habillés  par un grand couturier nommé Tati.
Pour rester dans le décalage, les réalisateurs ont choisi de parsemer le récit de vraies publicités d'époque hilarantes ( " Margariiine et tartiiine"), qui s'intègrent parfaitement à l'histoire, et ont fait une sélection de chansons de variété africaines de l'époque. Ca peut paraître ultra ringard, mais au final ça donne un cachet rétro à l'ensemble qui est loin d'être désagréable.


                                              publicité pour une banque ivoirienne. priceless.

Au final, les qualités du film prennent très vite le dessus sur les scories citées plus haut. Les films d'animation français étant assez rares cet été, ce serait dommage de passer à côté d'un bon divertissement, haut en couleur et rempli de bonne humeur.  D'ailleurs, vous trouverez ci dessous un extrait de la bande originale. exotisme du dimanche.