13Cine

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jeudi 31 octobre 2013

Thor le monde des ténèbres

Thor, the dark world de Alan Taylor
Genre: Mythologie et blagounette
Sortie le 30 octobre 2013



Ça avait pourtant bien commencé. d'abord il y avait eu Iron man, vraie réussite qui au passage lançait l'aventure Avengers. Après, il y eut l'incroyable Hulk, histoire de pouvoir intégrer le géant vert à la troupe des champions. Puis arriva Thor et Captain America. Si celui ci avait eu droit à un film sympa, bien filmé, mais mal fichu côté scénario (revoyez/regardez le, on en ressort toujours avec l'impression d'avoir vu un pilot de série tv), le film Thor avait été mis en place pour pouvoir légitimement faire exister son héros dans le film Avengers de Whedon. Le film de Branagh n'est pas honteux, mais ce n'est clairement pas une réussite du niveau d'Iron Man, la faute à une direction artistique parfois limite, Asgaard puant le numérique, un méchant assez peu charismatique et une impression de gâchis permanente, Branagh étant incapable de filmer une scène d'action. Ajoutez à ça un Anthony Hopkins en freestyle et servez tiède. Puis arriva the Avengers, film choral remettant les pendules à l'heure, faisant de Loki un bouffon et Thor un gros bourrin susceptible assez porté sur la destruction sans finesse. 
Voici donc la phase 2 des Avengers qui déboule. Iron man 3 est déjà derrière nous, et Captain America aura sa suite en 2014. En attendant, vous pourrez toujours prendre votre dose de Marvel avec Thor 2, et franchement ça ne va pas vous faire que du bien. 

                            C'est pas avec des rôles comme ça qu'il va recevoir des lettres de félicitations

Le film s'ouvre sur un flashback narré par Hopkins, toujours opé quand il s'agit de débiter des conneries sur la mythologie pour les nuls avec une grosse voix, comme un grand père qui raconterait une histoire dont on se contrefout. Le film commence 2 ans après le premier Thor, après Avengers, et on retrouve notre blondinet occupé à faire la guerre pour équilibrer les 9 royaumes. Jane Foster sur Terre attend son retour. Et c'est sur Terre justement que des événements étranges vont réveiller une sombre entité vue dans le prologue. Ni une ni deux Thor déboule et retrouve Jane pour tenter de sauver le monde et l'Univers.

Je préfère vous prévenir, je pense que l'on tient ici le film de super héros Marvel le moins bien écrit de toute la saga. C'est simple, le film est d'une connerie, mais quand je dis connerie, j'entend d'une bêtise mais aussi d'une flemme quant à l'écriture, que ça en devient gênant. Le rythme ne décolle jamais, enchaînant assez gratuitement les scènes de destruction sans aucune logique avec beaucoup de palabres dans les palais, dans des vaisseaux, des bureaux... Les dialogues sont d'une bêtise abyssale, et encore je suis gentil. Il faut reconnaître que Thor n'est pas le plus brillant des Avengers, mais là il est entouré de personnages tous plus crétins les uns que les autres, débitant des dialogues sans queue ni tête.  On touche le premier problème du film. Il se veut à la fois sérieux et léger. C'est faisable. C'est faisable quand on sait écrire. Ce n'est clairement pas le cas ici. Le film ayant toujours le cul entre deux chaises, offrant dans la même séquence la mort d'un personnage important, pour ensuite faire ricaner ses héros, et rebelotte un moment triste. Qui plus est certains personnages en deviennent franchement antipathiques, à commencer par Darcy, encore plus à gifler depuis le premier Thor, et Stellan Skasgaard qui déambule à poil ou en slip. Et arrive ensuite le plus gros gâchis du film: Loki. Emprisonné depuis ses méfaits à New York , il croupit dans une cellule d'Asgaard, jusqu'à ce que son frère vient solliciter son aide et l'aide à s'évader, occasion de nous gratifier d'un gros clin d’œil bien lourdingue à Avengers.
Petite parenthèse pour vous dire un mot sur Loki. Si quelqu'un peut me dire quelles sont ses motivations, et le pourquoi du comment du dernier plan du film, je suis preneur. 

                                             Sérieusement, quel est son but dans la vie lui? 

Bref, je disais gros gâchis car il y avait encore ici moyen de développer un personnage intéressant, rancunier mais loyal, fourbe mais aimant. Raté, il n'est là que pour ricaner, faire des vannes sur son frère pendant qu'il pilote et faire des tours de magie. 
Le film se suit d'un œil distrait, jusqu'à un climax tout pourri, blindé de CGI moches à s'en péter les yeux. Thor pour son retour méritait mieux.

Enchaînons si vous le voulez bien sur la mise en scène. Confiée à Alan Taylor, metteur en scène de la série Game of thrones, elle n'est pas sans rappeler celles des derniers épisodes d'une autre saga du fantastique, Harry Potter. Même impression de regarder un film BBC de luxe. Batailles sans éclat, sans souffle épique, le comble pour des dieux, et vraiment peu inspirée, quand ça ne confine pas au plagiat pur et simple. En effet, au début du film, les phénomènes se produisent dans un squat où sont appelés Jane et ses amis scientifiques. Des enfants ont découvert un endroit où la gravité n'a plus de limite, et où lorsqu'on jette une bouteille du haut d'un quatrième étage, elle disparaît avant de toucher le sol, pour réapparaître au cinquième étage.  Je vous conseille donc d'aller voir le court métrage "Beyond' de l'animé Animatrix, dans lequel des enfants, dans une maison abandonnée, se livraient à des sauts en apesanteur, facétie due à une anomalie dans la matrice. Le résultat est sans appel c'est du pompage pur et dur. C'en devient affligeant. Taylor assure le minimum syndical dans ses scènes d'action : plan large, plan moyen, plan large et hop! C'est emballé. Certes Asgaard est beaucoup plus regardable ici, mais on passe plus de temps dans les couloirs d'Asgaard qu'en terrasse, pour ainsi dire.  

Un petit mot sur le score qui fait mal aux oreilles, très sous-Silvestri dans l'esprit, tentant d'insuffler un souffle épique à des scènes qui en manquent cruellement. 
Il en ressort une impression générale de frustration, un énorme potentiel gâché, et pour ne pas complètement discréditer Taylor, il semblerait qu'il ait été écarté du film lors de la post-prod, pour la simple et bonne raison que son film durait initialement 2h30. Ces messieurs de Marvel ont donc biffé pas loin de 40 minutes de métrage. Pour le coup c'est vraiment dommage, parce qu'à défaut de réécrire les dialogues, on peut se rattraper sur des bonnes scènes de batailles (non mais sérieusement, la baston du début dure 1 minute 30!) 
Il ne reste plus qu'à attendre Captain America 2 pour relever le niveau de l'initiative Avengers, parce qu'entre Thor 2 et la série agents of S.H.I.E.L.D, la mythologie Marvel en prend un coup.

jeudi 24 octobre 2013

Gravity

Gravity de Alfonso Cuaron
Genre: VDM spatiale
Sortie le 23 octobre 2013.


Début 2013, en regardant ce qui allait sortir dans les salles cette année, il y a deux films qui m'avaient particulièrement alléché. Le premier c'était Pacific Rim de Del Toro et Gravity de Cuaron.  Pourquoi? Parce que Del toro me promettait de coucher sur pellicule des rêves de gosse remplis de monstres, de gros robots, et de bastons homériques qui démoliraient des villes entières. Ensuite, pour Gravity, je l'attendais pour plusieurs raisons. La première c'est que Cuaron est un des meilleurs metteurs en scène en activité, et que connaissant son talent, le savoir aux commandes d'un drame de science fiction en apesanteur me procurait une joie doublée d'une attente insoutenable jusqu'en octobre.  Pacific Rim est sorti, fidèle à mes attentes et aux promesses de Del toro. Restait à guetter la sortie de Gravity. le film est désormais sorti et n'y allons pas par quatre chemins, c'est un putain de film. 

Avant de vous parler de Gravity, parlons de Cuaron, car derrière le tour de force qu'est le film, il y a cet homme. Le grand public (terme à mes yeux qui n'est absolument pas péjoratif) le connait pour avoir réalisé quatre films mémorables. Y tu mama tambien, portrait touchant de deux ados embarqués dans un road trip avec une prostituée à la découverte d'une plage. Un sujet simple mais déjà la Cuaron's touch est bien présente, entre caméra portée et longs plans séquence, sa marque de fabrique. Le deuxième film, et celui d'ailleurs qui le fera connaître à un plus large public, ce sera Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban.  Petit rappel du contexte: Après deux films bien niaiseux, La Warner décide d'embaucher Cuaron pour réaliser le troisième épisode des aventures de Potter. Défi à relever, la saga étant surveillée de très près par Rowling et les producteurs, soucieux de ne pas se mettre à dos les fans de la saga qui ont fait cartonner les deux premiers volets. Et là, c'est la grosse surprise, Cuaron offre deux heures de spectacle grandiose, un divertissement à la fois drôle et sombre, léger dans son humour et grave dans ses instants dramatiques, se permet même quelques sous entendus graveleux qui passent (plus ou moins) inaperçus, à l'image de la scène d'intro voyant Potter, ado, s'amusant avec sa baguette sous la couette (sic), arrivant à insuffler une magie désespérément absente des deux premiers volets réalisés par Colombus, et tranchant, d'un point de vue technique avec l'inanité des deux premiers Potter.  Photo magnifique, plans séquence discrets mais efficaces, et une multitude de plans qu'on croirait tout droit sortis d'un Zemeckis de la grande époque. Ajoutez à cela un score magistral de Williams et vous obtenez le meilleur épisode de la saga. Les films suivants ne seront jamais de ce niveau, réduisant la saga à une succession de Films BBC de luxe.

Arrive enfin son chef d'oeuvre, les fils de l'homme, adaptation d'un roman de P.D James, film d'anticipation se déroulant dans un futur proche, dans une Angleterre fermée aux immigrés et dans un monde où aucun enfant n'est né depuis longtemps. Echec à sa sortie, le film se taille au fil du temps une réputation grandissante. Et pour cause, le film est un choc à la fois visuel et narratif, une leçon de mise en scène doublée d'un discours sur la perte d'humanité et d'une vision noire et sans espoir du monde de demain.  Tout le talent de Cuaron s'exprime dans chaque plan. entre séquences à s'en décrocher la mâchoire (la poursuite en voiture), explosion subite de violence et vrais moments d'émotion, le film laisse sur les rotules et on découvre de nouveaux détails à chaque visionnage. Le métrage offre d'ailleurs leurs meilleurs rôles à Clive Owen et Michael Caine. 
Après ce film, plus de nouvelles, à part un petit crochet récréatif dans le film "Paris je t'aime", avec le segment "Parc monceau".  Voici donc le retour tant attendu de Cuaron derrière la caméra, et franchement ça valait le coup d'attendre.



On nous avait promis du grand spectacle, de l'inédit et du jamais vu. Promesse tenue serait on tenté de dire. Effectivement c'est du jamais vu. Oubliez les films d'astronautes qui ont précédé, 2001 en tête,vu que Gravity, dans sa forme et dans son fond n'entretient que de très lointains rapports avec ces films. Disons le franchement, le film est impressionnant et spectaculaire, mais ce n'est pas son objectif premier. Le film est avant tout un drame, le récit de deux astronautes qui, suite à un accident lors d'une sortie dans l'espace, sont condamnés à errer dans le cosmos. Les accidents ne sont là que pour développer l'arc dramatique du film, ils interviennent d'ailleurs à intervalle assez régulier dans le film pour relancer l'action et motiver le personnage principal dans ses actions et ses choix. Et elle va en prendre plein la poire Sandra Bullock. 
Le film est assez court, il ne doit pas dépasser les 90 minutes, mais comme on dit, mieux vaut que ce soit court mais intense que long et chiant. A peine le film est commencé que déjà on en prend plein les yeux. Jamais l'espace n'avait semblé aussi près et aussi bien filmé. Au son des échanges radio et des appareils de navigation, on découvre nos héros Kowalski, interprété par un Clooney à la cool, et Stone, interprétée par Sandra Bullock qui prouve encore une fois que bien dirigée, elle est une formidable comédienne (valait mieux pour nous, elle est de tous les plans). Cuaron laisse sa caméra flotter en apesanteur, joue avec la 3D et offre déjà des plans de toute beauté. Et après, tout s'emballe, le premier accident arrive. et ce qui suit est difficilement descriptible. On est littéralement happé par l'action, le rythme et le découpage de la séquence. Cuaron met en scène un accident de navette spatiale en plan séquence, faisant bouger sa caméra dans toutes les directions mais en gardant une fluidité dans l'image qui ne nous fait perdre aucune miette et ne laisse pas le temps de souffler. Et oui, vous avez vu un plan séquence spatial en apesanteur de 17 minutes qui se conclue par une dérive de Stone dans le cosmos qui vous filera le vertige. Chapeau très bas. Je ne vais pas vous spoiler le reste des emmerdes de nos deux compères, mais ils vont devoir rivaliser d'ingéniosité pour sauver leur vies.


Petite parenthèse pour vous dire que pour une fois, le trailer ne vous a pas tout montré. Il s'en passe des choses pendant 1h30...
Je vous disais que le film marquait une étape dans la définition du film à grand spectacle. Pourquoi le film impressionne? Une des raisons tient au fait que bien que spectaculaire, le film s'inscrit dans un contexte assez réaliste. Pas d'explosion impossible dans l'espace, pas de capharnaüm sonore. On sent que Cuaron veut inscrire son récit dans un contexte à la fois crédible et spectaculaire. Lors du premier accident, les deux astronautes se font projeter dans tous les sens, et par leurs appareils devenus hors de contrôle. C'est d'ailleurs les appareils de vol qui ont raison d'un de leur collègues. Autre raison de la réussite du métrage.:La mise en scène de Cuaron. Je vous parlais plus haut de la tendance du monsieur à utiliser le plan séquence. Je vous rassure il ne s'est pas freiné à ce sujet, la séquence d'introduction est déjà anthologique, mais Cuaron se permet parfois des idées de mise en scène qui dans n'importe quel autre métrage serait complètement déplacée. Par exemple, dès lors que Stone erre dans l'espace, Cuaron passe du gros plan au plan subjectif, le temps d'un léger mouvement de caméra. Et l'on découvre ce que voit Stone, une immensité de vide, avec un point clignotant, seul repère pour se sortir de son enfer pressurisé. Même dans les scènes les plus spectaculaires, il jongle avec les valeurs de plans en faisant bouger sa caméra en fonction de l'action, à l'image de la scène ou Bullock, en plan large, se fait promener et maltraiter au bout d'un bras géant qui tourne sans fin, pour finalement se détacher et atterrir en gros plan face à la caméra, qui va la suivre de près pour mieux s'éloigner d'elle dès qu'un autre élément ou personnage entrera en interaction avec elle. 
Même dans les scènes d’intérieur, dirons nous, Cuaron continue à suivre sans coupure Stone, dans les couloirs de Soyouz, offrant à mi parcours un plan magnifique de Stone apaisée. D'aucun y verront une symbolique un peu lourdingue sur la renaissance d'un être humain...moui pourquoi pas...


Je vous parlais du réalisme du film. Vous le savez, dans l'espace personne ne vous entend crier. Et bien ici pas de bruit lors des crashs, a part les hurlements des héros dans leur combis, vous n'aurez rien. Occasion pour moi de vous parler du score, qui contribue largement à la réussite de l'ensemble. Mélange de battements de coeur, de sons provenant de la navette et d'orchestration minimale avec un thème en deux notes, il confère à l'ensemble un côté anxiogène lors des accidents dans l'espace. Je vous mets un extrait en bas, intitulé "débris"; je vous laisse découvrir de quelle scène il s'agit. 
Le film ne laisse que très peu de moments de répit pour reprendre son souffle, et vous filera des frissons pendant le climax, mélange de plans de l'espace en feu et de Sandra Bullock en état de grâce, revenue de tout et prête à affronter la pire expérience de sa vie d'astronaute.
Avant de conclure, juste un petit bémol sur le scénario, qui dans ses dialogues et quelques une de ses situations n'est pas d'une originalité folle et a tendance à sortir la grosse ficelle du trauma (le background de Stone).
Spectaculaire et immersif, audacieux et maîtrisé, magistralement mis en scène et avec une 3D rarement aussi bien utilisée, je vous conseille de le voir dans les meilleures conditions possibles, avec gros son et en Imax, le spectacle doit effectivement être hallucinant. 


Et comme promis le petit cadeau pour vous aider a déstresser en voiture ou en avion




mercredi 23 octobre 2013

Paranormal activity: the marked ones

Un film de Christopher Landon
Sortie en 2014


Vous pensiez que c'était terminé hein? Et bien moi aussi. Naivement j'avais cru que cette arnaque en série qu'est la saga Paranormal activity était morte et enterrée.  Que nenni, je n'ai pas dû prier assez fort. Voilà le dernier né de cette enfilade de bouses. Pour commencer je vous laisse découvrir le trailer



Que dire là dessus...et bien déjà on peut saluer la vraie prise de risque, le grand virage amorcé de la saga: il n'y a plus de caméra qui filme des mecs en train de dormir. 
Plus sérieusement, c'est toujours quand on croit avoir tout vu que l'on fait les plus belles découvertes.  Déjà que les PA commençaient sérieusement à tourner en rond depuis le 2ème épisode, et se mordait carrément la queue dans le 4ème... Au menu toujours les mêmes conneries stratagèmes pour vous faire flipper, des caméras en mode tournage de nuit, des portes qui s'ouvrent, des portes qui se ferment, et des gamins qui ont tendance à venir mater des adolescentes ou des femmes quand elles sont en train de pioncer. Pas leur faute, ils sont possédés. Le tout saupoudré de symboles religieux chopés sur wikipédia pour faire genre on a affaire à des démons etc...
ça commençait à sentir franchement mauvais, et dieu sait qu'on n'avait pas placé la barre très haut avec le premier volet, mais croyez le ou non, chaque épisode rapporte son lot de billets verts. Signe que la saga est devenue inévitable, elle se fait parodier dans le prochain scary movie et les petits malins de The Asylum en ont déjà fait un plagi....pardon, ont opté pour une tentative de réappropriation des thèmes du film original. Alors pour contrer cette invasion de plagieurs, une seule solution: LA DELOCALISATION.
résultat: paranormal activity : tokyo night. 
une sorte d'autoparodie a la tokyoïte, jamais flippante, souvent chiante, et puant l'opportunisme doublé d'une volonté à peine déguisée de se mettre le public asiatique (immigré ou non) dans la poche. 
Et là, vous vous dites, mais aux Etat-unis, quelle est la deuxième nationalité, hors américains pur premium, la plus présente sur le sol américain? La communauté latino, of course (terme quelque peu péjoratif regroupant tout ce qui parle espagnol dans le coin, à savoir les mexicains, les cubains..etc...).  Bonne affaire se dit Basile, ou plutôt Oren Peli, producteur de la chose et réalisateur du PA originel. 
Résultat, le prochain PA aura pour cadre la communauté latino avec tous les clichés qu'on peut y rattacher, les gangs, les vieilles dames bigotes, la religion dans les ghettos.  Au revoir Kelly, John, Terry, Tyler...
Bienvenido Arturo, Hector,Cholo, Silva, Celia!!!
On ne change pas une recette qui rapporte, vous allez encore bouffer de la shakycam, de la caméra qui filme tout et n'importe quoi, des effets tellement usés jusqu'à la corde qu'on se demande comment ça peut encore fonctionner ( nan mais ce plan dans la bagnole avec la silhouette dans le noir...!), ajoutez un peu de démonologie de comptoir ("une fois marquée, la personne n'est plus la même", oui c'est le principe d'une possession) et hop c'est bueno! 
Normalement cette chose est censée débouler dès début janvier sur nos écrans. Je préfère me défouler dessus avant que ça ne sorte, je ne perdrais pas mon temps en salle devant cette arnaque à Tijuana, ou Mexico, ou tout simplement en Californie. 

Ceci étant je vous invite désormais à faire vous même votre Paranormal Activity, que vous habitiez Paris, Lyon, Givors, Montluçon ou le quartier populaire de toute autre agglomération. Une caméra, des potes, deux trois crucifix et hop!c'est fait. 

mardi 22 octobre 2013

The Innkeepers

the innkeepers de Ti West
genre: L'auberge et ses fantômes
DTV


Comme vous avez peut être pu le constater, le film de maison hantée aura été, depuis quelques mois, particulièrement bien remis sur le devant de la scène. Merci à James Wan et ses dossiers Warren, excellent film de hantise. Les dossiers Warren respiraient l'amour du film de trouille à sensation, usant des clichés du genre pour arriver à ses fins, comprenez faire sursauter et/ou flipper le public. Et bien que le film de West appartienne, comme Conjuring, à la catégorie "film de maison hantée", contrairement à ce que Monsieur Eli Roth claironne sur tous les fronts, Innkeepers n'est absolument pas effrayant. Certes ça reste un film de hantise, mais il se double d'un beau portrait de personnages, et en cela il se pose en parfait complément du film de Wan, qui au delà de l'intention de vous faire peur, arrivait à faire ressentir une réelle empathie pour ses héroïnes.  Ici ce sera clairement l'inverse, les événements paranormaux semblant parfois n'exister que pour nous présenter un trio de personnages attachant et bien écrits, éléments souvent négligés dans le film de genre, car réduits à chair à fantômes/monstres/ (mets le nom de ton entité favorite ici). 

Le film de West nous présente donc Claire et Luke, deux employés d'un hôtel qui est sur le point de fermer, accueillant leurs derniers visiteurs. Les deux compères sont passionnés de paranormal, ça tombe bien, leur lieu de travail est un des endroits les plus hantés de Nouvelle-Orléans, la faute à la présence d'une entité ectoplasmique particulièrement malveillante. 
Comme je vous le disais plus haut, on devine d'entrée de jeu que la quête de paranormal des personnages n'est qu'une excuse pour nous présenter Claire et Luke, deux jeunes adultes passionnés de surnaturel et curieux de rencontrer leur premier fantôme. D'ailleurs, West est assez clair dans son intention de ne pas sombrer dans le film de hantise au jumpscare facile avec cette scène ou Luke montre une vidéo soit disant authentique (la fameuse vidéo où vous devez fixer une chaise vide et paf! Une tête de sorcière surgit) et fait peur à Claire en ricanant comme un gosse.  La force du film réside d'ailleurs dans le fait que l'on s'attache tout de suite aux deux héros. Lui, un peu looser mais sincère dans ses émotions (surtout envers Claire)et elle, ado mal finie curieuse, courageuse mais pas trop quand même, crise d'asthme oblige. Ce qui est assez remarquable dans ce film, c'est le coté très réaliste des dialogues, que ce soit dans les échanges Claire-Luke, ou Claire-Lee (interprétée par Kelly MCGillis, qui décidémment se refait une belle deuxième carrière dans le film de genre après Stakeland), les échanges ne sombrent jamais dans l'explicatif lourdingue, chose que n'arrivait pas à éviter Wan dans les dossiers Warren, et sont parfois d'une naïveté et d'une tendresse rafraîchissante (Claire et ses théories sur le pourquoi du comment de la hantise). Je vous parle des dialogues, profitons en pour évouqer brièvement le scénario, qui par contre n'est pas exempt de défauts, c'est d'ailleurs là que ça pèche le plus. A trop vouloir se concentrer sur son trio de tête, West en oublie des personnages secondaires dont on en vient à se demander à quoi ils servent (la mère et son gosse) et expédie un peu son climax, seule partie flippante du récit d'ailleurs. Les raisons de la hantise ne sont jamais vraiment expliquées, juste évoquées par Lee au cours d'une session de spiritisme, et on aurait aimé savoir ce qui s'est vraiment passé dans cet hôtel, et pourquoi Claire est en danger. Qui sont les trois fantômes? Pourquoi le vieux monsieur en veut à Claire?...

                                                      une belle affiche à l'ancienne. classe

Côté mise en scène, c'est le genre de DTV qui vous fait dire "pourquoi je ne le vois pas au cinéma celui-là"?
Ti West connait ses classiques, Shining pour ne pas le citer. On pense souvent à Kubrick et ses couloirs lorsque nos héros arpentent les couloirs déserts de l’hôtel. West a su eviter l'ecueil de la caméra portée et sait poser sa caméra quand c'est nécessaire. Il en résulte des plans chiadés, notamment dans le hall de l’hôtel et dans les couloirs. Ca fait un bien fou de voir un film de hantise filmé à l'ancienne, sans recours aux jumpscares parfois trop faciles qui plombent la plupart des production horrifiques les plus récentes. Et même si, comme je vous le disais plus haut, West n'a pas comme intention première de vous faire peur, dès qu'il le fait c'est très efficace (le " elle est derrière toi" la cave est un sacré moment de flippe) et il connait ses classiques et les clichés qui vont avec, les emmerdes ça arrive toujours quand on est tout seul à la cave. 

Beau travail également sur le son, nos amis utilisant beaucoup un magnétophone pour enregistrer une trace audio des fantômes de l’hôtel, et le score du film est une belle réussite, arrivant à créer une ambiance ténébreuse et macabre sur 3 notes. Je vous laisse découvrir le thème composé par Jeff Grace ci dessous.

Rien de plus à ajouter si ce n'est ceci:
1- Un grand bravo au mec (ou la fille) qui a conçu la jaquette du dvd. Dans le genre spoiler c'est le haut du panier
2- Si ce film a fait peur à Eli Roth, alors Eli roth vous êtes une tapette. 

Et comme promis, le petit bonus qui va bien avec, le thème commence à 1'13. 




dimanche 20 octobre 2013

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet.

De Jean-Pierre Jeunet
Genre: carte postale niaiseuse du Montana
Sortie le 16 octobre 2013


Qu'est devenu Jean-Pierre Jeunet? Si on se rappelle avec émotion avoir découvert, enfant ou plus jeune, la cité des enfants perdus ou Delicatessen et son style inimitable (mais qui a quand même mal vieilli il faut l'avouer), on en retiendra surtout par la suite UN film qui aura marqué le cinéma français, Amélie Poulain, un massacre en règle de la saga Alien avec le quatrième épisode, et son film le plus réussi (ça n'engage que moi) : Un long dimanche de fiançailles, où Jeunet arrivait à se calmer avec son style bourré d'incrustes et de tics de mise en scène, pour délivrer un vrai film dramatique, un peu mélo sur les bords, porté par le score de Angelo Badalamenti. Passons rapidement sur Mic Mac à tire larigot, film embarrassant à tout point de vue, tentative foirée de comédie consensuelle et démago, qui se permettait en plus d'asséner un message anti-guerre avec la délicatesse d'un éléphant bourré. Alors voici donc le retour de Jeunet derrière la caméra, pour un film qui sort en catimini (comparé à ses autres travaux, la campagne promo est réduite à son strict minimum), pendant la période des vacances scolaires, le public familial étant clairement visé ici, et ce n'est pas avec ce film que Jeunet va retrouver ses lettres de noblesse.

                                        Voilà, je viens de vous résumer 30 minutes du film. 

Adaptation d'un livre de Reif Larsen, le film narre les aventures de T.S Spivet, petit garçon élevé dans le Montana et inventeur de la machine à mouvement perpétuel. Ce qui lui vaut d'être invité au Smithsonian à Washington pour recevoir son prix. Il décide donc de partir, seul, chercher sa récompense. 
Voilà, vous avez l'histoire. N'attendez aucune surprise, aucun retournement, et aucun pet de travers. Le spectacle familial dans toute sa splendeur, TF1 un dimanche soir en quelque sorte. Le principal souci c'est que le film se regarde assez distraitement, sans envie ni intérêt. commençons par le scénario, celui ci abordant le thème de la mort d'un enfant et de ses conséquences sur la famille, mais dont le traitement n'arrive jamais à se mettre à la hauteur de l'histoire, divertissement familial oblige. On a souvent l'impression que Jeunet ne sait pas à qui s'adresser. Aux enfants peut être, ils pourront s'identifier à Spivet et son côté aventureux et courageux, ou aux parents, plus à même de compatir à la tristesse des parents. On préférera quand même la première option, tant les parents sont laissés sur le coté de la route dès que commence le périple du gamin. Et même là ça ne marche pas, ses mésaventures étant particulièrement inintéressantes. Spivet qui embarque clandestinement sur un train, Spivet qui essaie d'avoir un hot dog, et Spivet qui se fait embarquer par un routier au grand cœur. J'en profite d'ailleurs pour en remettre une couche contre le manque total de finesse de Jeunet, le même qui dégoulinait de partout dans son précédent métrage. La guerre c'est mal, la mort c'est pas bien. Voilà en substance le message de Jeunet. Le routier, voyez vous, est un ancien bidasse revenu d'Afghanistan qui a tué un homme, qui a obéit aux ordres. Et tuer c'est moche.  Pas bien. Pas glop. Ca, c'est fait. Notons aussi que Jeunet, entre deux siestes du gamin dans son train, filme des cartes postales, des paysages du grand Ouest, des trains, des ponts et des trains qui passent sur des ponts dans le grand Ouest. Alors oui c'est beau. Mais c'est très chiant aussi. Ajoutez à cela une voix off omniprésente, le gamin ayant une furieuse tendance à décrire son voyage, et une BO très folk pour les nuls, gratte et banjo à tous les étages.

                                    Jeunet dénonce! Aujourd'hui: l'exploitation des petits génies

On espère que tout ça va se terminer très vite une fois qu'il sera arrivé à Washington. Raté, le bouquet final est à se tirer une balle, entre satire grossière des médias voyeuristes et mise en scène se jetant les deux pieds dedans en nous montrant Spivet mère et fils réglant leurs comptes sur le plateau d'un talk show. Le film prend l'eau de partout et s'achève de bien belle manière, sur une note moralisatrice à se baffer, le deuil c'est bien, faites un autre gamin quand vous en avez perdu un...Jean Pierre arrête tu en mets trop.

                                       Jeunet dénonce! Aujourd'hui: la real TV voyeuriste

On pensait avoir touché le fond avec Mic mac, la preuve que non, c'est toujours possible de creuser plus profond dans la fosse sceptique. Jeunet ressort encore les mêmes plans depuis Amelie Poulain (je n'en peux plus de ses plans grue au dessus des ponts), sans oublier les incrustes bien pratiques pour la 3D et une apparition de Pinon.
Petit mot sur le casting, composé aux 3/4 d'inconnus, mis à part Bonham Carter qui a l'air perdue, où vous retrouverez une sous-Chloé Grace-Moretz et un gamin assez tête à claque.
Les films de Jeunet ayant tendance à prendre un sacré coup dans l'aile passé une certaine date, je ne donne pas cher de Spivet d'ici quoi...2 ans...quand il passera sur TF1. Sa vraie place en fait.

                                          Jeunet dénonce! Aujourd'hui: La jeunesse en milieu rural
                              (vous remarquerez au passage que la miss a droite ressemble à hit girl
                              de kick ass, mais en beaucoup moins éveillée)

jeudi 17 octobre 2013

preview: Hercules 3D

Entre deux sorties Ciné et DTV, inaugurons si vous le voulez bien cette nouvelle section consacrée aux futurs chefs d'œuvres, ou futures bouses cosmiques, c'est possible aussi remarquez, qui envahiront les salles obscures (ou les bacs à DVD d'Auchan). Aujourd'hui, intéressons nous au nouveau méfait de Renny Harlin: Hercules, the legend begins en  3D. Avant toute chose voici le trailer. Rincez vous les yeux après.

Toute ressemblance avec un film de Snyder avec un monsieur tout musclé hurlant " This is Sparta" est purement fortuite.
Même moi j'y crois pas en l'écrivant.



Renny Harlin, pour ceux au fond qui ne sauraient pas qui est cette personne, c'est un homme qui a réalisé 3 films mémorables: le premier c'est Die harder (le 2ème volet des aventures de Mclane dans un aéroport) le deuxième c'est au revoir à jamais, avec Geena Davis et Samuel L.Jackson et enfin  Cliffhanger ( combien vont assumer d'adorer ce film? moi j'assume) Après, sa carrière c'est la foire. Y a du Potc avant l'heure et plus fun avec L'ile aux pirates, du film de F1 avec Driven (avec Stallone) et même du film de requin avec Peur bleue. Son zénith, il l'a atteint en 2004 avec l'exorciste: au commencement, sorte d'autoparodie/prequel de l'exorciste de Friedkin. Et depuis, à part des productions frôlant le DTV/Serie B sur NT1, plus de nouvelles. Rassurez vous il revient, et ça n'a pas l'air fameux.
 
Après visionnage du trailer, la première chose qui vient à l'esprit c'est ceci: pourquoi?
S'essayer au film épique avec le personnage d'Hercules, oui pourquoi pas. Après tout, c'est pas comme si on avait été inondé de productions de ce genre dernièrement, et encore moins avec Hercules en personnage principal. Mais là où le bât blesse, déjà, c'est dans la forme. Pourquoi se refaire un copié-collé de 300 de Snyder? Quel est l'intérêt de la démarche? Si maintenant il est obligatoire d'associer le style slow-motion/fond bleu du monsieur à toute tentative de mise en scène d'un projet épique on est mal barré. En plus c'est pas comme si il y avait déjà un 300, naissance d'un empire sur les starting blocks. Volonté de blouser le public en sortant deux productions similaires en même temps? je n'ose y voir malice. Pire, je vous mets au défi de regarder en simultané les trailers de 300 et hercules, je suis sûr que les répliques clés arrivent en même temps.
 
                                                        tonight, we dine in hell !!
 
Le casting a l'air complètement à la rue soit dit en passant, on trouvera à l'affiche de ce film Scott Adkins, que vous avez déjà pu apercevoir en distributeur de bourre-pifs dans le quatrième Universal Soldier, et Kellan Lutz dans le rôle titre, Hercules donc. Pas grand chose de reluisant sur son CV, entre Twilight et le remake tout pourri de Freddy, les griffes de la nuit. un physique de spartiate et un charisme assez limité. Je sais pas pourquoi, je sens que le mythe d'Hercules va prendre cher.
Le film vous est proposé par les producteurs de The expendables, si ça peut vous stimuler à un quelconque moment, ce qui sous entend assez basiquement un divertissement bourrin. Moi c'est comme ça que je le comprend.  Et en plus à un moment Hercules il a un fouet plein d'éclairs. Cool! Un mix entre Gladiator et rayden de Mortal kombat !
Le tout vous est bien évidemment proposé en 3D (non seulement ca a l'air moche mais en plus vous serez immergé dans le bousin) et on sait pas trop quand c'est censé sortir en France ce truc. Pour les USA ce sera en mars 2014.

samedi 12 octobre 2013

Sherif Jackson

Sweetwater de Logan Miller
Genre: Western
Sortie le 9 octobre 2013.



Deuxième film de Logan Miller après Touching home, déjà avec Ed Harris, Sweetwater sort en catimini juste avant la rafale de films prévus pour les vacances de la Toussaint. Mais le plus gros souci, c'est qu'il arrive après un autre Western, plus grand public dirons-nous, le Django unchained de Tarantino. Et ça ne loupe pas, les critiques se chargent de le comparer avec le dit Tarantino. Ce qui pour être honnête n'a aucun sens, Logan Miller n'ayant visiblement pas la même vision du western que QT, qui au passage a réalisé un faux remake du Django avec Franco Nero, et surtout clairement pas les mêmes talents au niveau de la mise en scène. je ne suis pas en train de vous dire que le film est une bouse mal filmée et sans intérêt, bien au contraire, le film est beaucoup moins poseur que Django, mais si en l'état ça aurait pu être un grand film, au final on en garde un souvenir mitigé. le pourquoi du comment ci dessous.

Jouons un peu le jeu des critiques. Comparons.
La durée. C'est sa plus grande qualité du film et aussi son plus gros défaut. Django durait pas loin de 2h40. Sweetwater ne dure que 1h30, générique compris. Pas le temps de s'ennuyer, si vous aviez trouvé le Tarantino bavard vous allez aimer ce film.  Les scènes se succèdent à grande vitesse, trop grande parfois (j'y reviendrai) et le climax est vite expédié. Le problème c'est qu'à cause d'un scénario trop inégal, parfois trop chargé et parfois pas assez, on a très souvent l'impression de passer à côté de ce qui aurait pu être un grand western plein de fureur et de vengeance. L'histoire est pourtant alléchante, nous racontant les mésaventures de Sarah, ancienne prostituée mariée à un fermier mexicain qui a fort à faire avec un pasteur psychopathe qui aura tôt fait de liquider son mari. N'oublions pas le shérif Jackson qui a aussi un petit compte à régler avec le Pasteur Josiah. Le traitement malheureusement ne suit pas. Trop d'idées, trop de pistes inexploitées. Comme un réalisateur qui voudrait caser toutes ses idées dans un premier film, Miller charge son film d'infos inutiles et rate chaque occasion d’insuffler de l'émotion dans son film. Par exemple, pourquoi cette scène avec Sarah et sa mère où l'on apprend que c'est elle qui la prostituait, la mère ne revenant plus après? Pourquoi nous montrer Sarah en train de faire une fausse couche au clair de lune sans que cela l'affecte plus que ça par la suite? Qui plus est, on sait que le film est le récit de la vengeance de Sarah après le meurtre de son mari. Le film a beau être court, ladite vengeance n'arrive que très tard dans le récit, obligeant le réalisateur à expédier l'odyssée vengeresse de Sarah. Le climax est à l'image de ce qui a précédé, se résumant à une rapide partie de cache-cache dans la maison du pasteur pour se finir dans un enclos, et comble du comble, ce n'est même pas Sarah qui fume le pasteur.


Le film a aussi une tendance à avoir le cul entre deux chaises, oscillant entre comédie noire, mais comédie quand même grâce au shérif avec sa cool attitude, et aux sévices infligés par Sarah lors de sa vendetta, et drame, le sujet du film s'y prêtant davantage.
Mais rassurez-vous tout n'est pas à jeter dans le scénario, à commencer par les personnages. Que ce soit Josiah, parfait salopard interprété par Jason Isaac ou Sarah, veuve en colère adepte de la coloscopie assistée par fusil à pompe, ils sont plutôt bien écrits. Mais celui qui domine le tout c'est le personnage du shérif Jackson, interprété par Ed Harris, haut en couleur, autant à l'aise dans le maniement des armes à feu que dans la joute verbale face à Josiah (hilarante scène de dîner). Passant d'une douce folie à une violence exacerbée en deux temps trois mouvements, il est le fil rouge du recit, croisant tous les personnages et tentant de recoller les morceaux du puzzle criminel.

Concernant la mise en scène, c'est une autre paire de manche. Miller a encore quelques progrès à faire. Entre une gestion de l'espace et du suspens un peu à l'ouest, ce qui fait tomber à plat la partie de cache cache sus citée, et une tendance à l'ellipse maladroite (toujours cette impression que tout va trop vite), un peu moins de précipitation la prochaine fois, ce sera parfait. Un très bon point par contre pour sa volonté de rendre hommage au style western, entre plans iconiques de l'héroine à cheval sur un soleil couchant, et une économie dans les décors, jamais inutilement surchargés, et toujours utilisés à bon escient (les grandes plaines du nouveau Mexique sont joliment filmées), la bonne volonté et l'envie de bien faire rendent le film sympathique à suivre. Mention très bien aussi à ces petits interludes comiques et/ou poétiques, à l'image de la scène d'intro nous montrant Jackson, euphorique et chantant à tue tête dans les étendues du nouveau Mexique à la nuit tombée, accompagné par un score planant et très Brian Eno dans l'esprit.



Film attachant mais perfectible, bancal mais sincère, Sweetwater n'en reste pas moins un bel hommage au Western, excellent dessert après le fat Django unchained de tarantino.

vendredi 4 octobre 2013

Insidious chapitre 2

Insidious 2 de James Wan
Genre: train fantômette
Sortie le 2 octobre 2013


Mode "raconte ta life" : ON
Je me suis dis aujourd'hui, allez, tu peux te faire une toile avant de rentrer. Tu sautes dans un bus et hop! Tu arrives au pied de chez toi, du MK2 BNF, et tu arrives à temps pour la séance de Insidious 2. Oui, j'avais vraiment envie de le voir. Le premier au ciné, je l'avais trouvé sympa (beaucoup moins efficace à la deuxième vision chez soi, ceci dit) et le dernier tour de manivelle de Wan dans le genre horrifique après l'excellent Conjuring me tentait bien. Je monte dans le bus, et là, non seulement on va à deux à l'heure mais en plus, le bus ne vas même plus jusqu'à la BNF. J'aurais du rebrousser chemin, et y voir un avertissement. J'ai fini à pied et je me suis posé devant ce film. J'aurais du écouter mon instinct. 
Mode "raconte ta life": OFF

Bref, tout ça pour vous dire que je ne m'attendais pas à un tel niveau de j'menfoutisme après la bonne surprise que fut Conjuring. Pour simplifier, passer de Conjuring à Insidious 2, c'est comme passer d'un rollercoaster d'EuropaPark à un train fantôme de la kermesse de Montluçon. Alors est ce que Wan a appris qu'il allait réaliser Fast & Furious 7 et a dû torcher Insidious 2 comme un sagouin histoire de s'y coller au plus vite? Mystère...toujours est-il que ce film est un ratage complet, du début à la fin.

Recyclage et pompage
Parlons du scénario pour commencer. L'histoire commence quelques heures après la fin du premier épisode, après que Josh le papa soit revenu des limbes avec son fils. Expédition qui aura coûté la vie à la medium venue leur prêter assistance. Le problème c'est que Josh se comporte bizarrement depuis son retour et que malgré un déménagement, le petit gamin rescapé continue d'avoir des hallucinations. Une histoire nulle pour un traitement qui ne l'est pas moins. Non seulement le script est prévisible du début à la fin, mais il finit par faire ressembler Insidious 2 à une copie conforme du premier épisode, en lui piquant les pires idées et gimmicks et osant même lui pomper INTEGRALEMENT son climax à base de balade dans le noir à la lampe. Le script essaie de rattacher une histoire de tueur en série à l'ensemble, chose complètement stupide à l'image du toutéliage final qui tente de faire comprendre au spectateur les motivations du papa psychotique. Petite parenthèse: vous savez ce qui différencie un hommage d'un pompage? La motivation derrière l'idée et le contexte. Dans Insidious 2, le climax a lieu dans la cave, avec une héroïne et ses gosses traqués par le père possédé, qui tente de défoncer une porte à coup de pied et d'ustensiles. Hommage à Shining me direz vous, et bien peut être, serais-je tenté de vous répondre, mais au vu de la paresse et de l'inanité de ce qui a précédé on serait plutôt persuadé de voir une absence totale d'idée et d'imagination quant à la volonté d’insuffler un chouia de tension au film. Fin de la parenthèse. Quitte à faire dans le recyclage, attendez vous à encore bouffer du plan de porte qui s'ouvre toute seule et surtout: du plan babyphone qui grésille. Au moins Wan aura beaucoup oeuvré pour la promotion de ces ustensiles de surveillance enfantine. Petit mot aussi sur les deux sidekicks censés être comiques. Interprétés par le scénariste et son pote, ils sont censés offrir une petite pause détente entre deux moments d'effroi. Ceux ci étant inexistants, je vous laisse imaginer l'efficacité de leurs petits interludes. Pour finir sur le scénario, sachez que la dernière partie sombre dans le n'importe quoi le plus complet pour rattacher tous les wagons, quitte à mélanger dimensions parallèles et voyages dans le temps, gestion de l'espace complètement à l'ouest et hystérie permanente, avec en point d'orgue des dialogues...autres ( "je vais me coucher maman, comme ça je pourrais récupérer papa dans les limbes!" dit l'enfant qui je vous le rappelle était sauvé dans le premier et donc censé ne plus etre capable d'aller dans les limbes, justement) 

                                                  Jamais sans mon babyphone: vol 2

Le talent c'est (surtout) avoir envie.
La première chose qui vient à l'esprit une fois le film terminé, c'est une interrogation. Comment un réalisateur comme Wan, qui nous a offert un film classieux et flippant comme Conjuring il y a plus d'un mois, a t-il pu torcher un truc pareil? C'est simple, ça m'a rappelé Craven et Scream 3, dans la volonté de maltraiter un univers qu'il a mis deux films à mettre en place. Ridiculisant les clichés dont il a usé et abusé dans ses deux précédents films, son film vire au catalogue de clichés du genre horrifique. Le film n'étant pas des plus originaux dans son récit, comme je vous le disais plus haut, chaque scène de trouille est amenée avec une finesse de mastodonte, accompagnée par des cadrages qui flinguent instantanément toute velléité de surprise (si vous aimez les plans de couloir vide avec apparition éclair dans le fond, vous allez être servi). Wan abandonne aussi toute tentative de direction d'acteur, laissant le champs libre a Patrick Wilson pour en faire des caisses en papa possédé (plan gênant de Wilson en peignoir, couteau a la main et sourire ultra brite) face à une Rose Byrne qui fait ce qu'elle peut pour avoir l'air terrifié. Moi j'ai pas réussi. 
Au rayon technique, c'est le strict minimum. On oscille entre le bon (le plan du traîneau jouéclub dans le couloir) et le gros foutage de gueule. Pourquoi? je vous explique. A un moment du récit nos amis sont dans une maison hantée et ils ont des caméras. Et là Wan ose passer en mode found footage. Ou plutôt en mode " émission sur le paranormal sur NT1". Et ça cadre des murs, et je te filme les pieds...c'est d'une nullité affligeante. Concernant la dernière partie Shining-like, Wan choppe sa camera DV, et filme le tout en caméra épaule. Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner...
Passons rapidement sur le score, je vais faire simple. Un jumpscare: violons stridents. Une scène d'angoisse, contrebasse. Et des fois, y a combo: contrebasse+violons. 
Le film se termine sur une espèce de plan censé faire flipper mais auquel on ne pige absolument rien, précédé d'une scène qui contredit tout ce qui a précédé (comment une gamine peut elle voir la médium morte, coincée dans les limbes, alors que les seules personnes capables de la voir sont ceux coincés dans les limbes avec elle, et donc mortes?).

                                     sans contrefaçon je suis un garçon. Comprenne qui verra


je n'ai même pas envie de disserter sur l'absence totale d'ambition du film, calibré pour cartonner après le succès de Conjuring. Alors Wan a t-il voulu achever (dans tous les sens du terme) sa saga insidious lui même avant d'aller diriger Diesel? Le film est il à prendre au 15ème degré ou comme un Insidious 1.5
Je conclurais en disant qu'un film dont on sort entouré de pisseuses qui ont trouvé ça " trop flippant quand y a le babyphone qui s'allume tout seul", et bien ça ne peut pas être un bon film de trouille.