Genre: Ghostbusters à l'ancienne
Sortie le 21 août 2013
Voici donc le récit de la vie de Lorraine et Ed Warren. Dans le monde des passionnés du Paranormal, ils font office de référence et de modèles. Les réduire à de simples chasseurs de fantômes serait trop simple, tant leur vie a été uniquement vouée à la traque et surtout à l'étude des phénomènes paranormaux. C'est simple, tous les grands classiques du Paranormal contemporain tel que Amityville, Le Mothman, la poupée possédée etc...ont été étudiés( et combattu ) par les époux Warren. Les voici :
Lorraine et Ed Warren
Ed, pour commencer est un démonologiste. Sa fascination pour le Mal ont fait de lui une éminence dans le milieu du paranormal, notamment dans les cas d'exorcisme. Sa femme, Lorraine, est médium. On peut dire qu'ils se sont trouvés. Ces deux talents combinés ont fondé en 1952 la NESPR: la New England Society for Psychic Research. Objectif de cette société: trouver des réponses (pas forcément logiques et rationnelles d'ailleurs, le champs d'investigation ne l'étant pas du tout à la base), et surtout, venir en aide aux familles et personnes victimes de forces obscures, telles que fantômes, possessions, poltergeists, en allant même parfois enquêter sur des cas mondialement connus tels que le MothMan de Westpoint. Les Warrens, au fil de leurs investigations, ont toujours tenu à respecter et surtout ne jamais remettre en doute la bonne foi des personnes qui les contactait. Jusqu'à la mort de Warren en 2006, ils ont officié aux quatre coins des Etats-Unis, et voici une liste non exhaustives de leurs enquêtes, dont certaines font froid dans le dos.
Une des plus connues, bien qu'étant au final s'étant révélée être un gros hoax monté en épingle:
La maison d'Amityville, théâtre d'une tuerie familiale et, semblait-il, un endroit à forte concentration d'activité paranormale. La réputation de la bicoque faisait plus peur que l'endroit lui même.
La photo la plus connue ( et la plus bidon ) d'Amityville
Deuxième cas, la poupée Annabelle. Poupée possédée par un démon qui fut exorcisée par un prêtre à la demande d'Ed Warren, après que la poupée en question ait agressé un homme et, semble t-il, causé des accidents à quiconque essaierait de s'en débarrasser. Elle trône désormais dans le musée du paranormal chez les Warren, enfermée dans une boite en verre, sous clé. Lorraine Warren refusant toujours de croiser son regard.
Je vous disais que le couple Warren avait officié pendant des années dans le domaine du paranormal, leurs interventions se comptent par milliers, mais une de leur plus célèbres affaires est aussi malheureusement la plus tragique. Elle a pour cadre l'état du Massachusetts. L'exorcisme de Maurice Thériault.
Maurice Thériault, fils de canadien français, est exploitant agricole avec sa femme. Rien de particulièrement effrayant. Sauf que Maurice se montre de plus en plus violent envers sa femme. Terrorisée, celle-ci va voir le prêtre, qui, après avoir examiné Maurice découvre des stigmates. Il en conclut que Maurice est possédé par un démon, et fait donc appel aux Warrens qui recommandent un exorcisme.
Si ça vous intéresse, sachez que la vidéo du dit exorcisme est disponible (en partie) sur le net, et je vous déconseille de la regarder dans le noir, c'est flippant.
Si l'exorcisme se passe plutôt bien, Maurice est de nouveau possédé quelque temps plus tard, et cette fois-ci, tentant de lutter lui même contre le démon, il se tirera une balle dans la tête sous les yeux de sa femme, regardant impuissante son mari se battre contre lui même, arme à feu à la main. Les Warren ont toujours considéré ce cas comme une défaite du Bien contre le Mal, et plus prosaïquement comme un échec de leur part dans la tentative de sauver un homme faible et laminé par la Vie (il avait été abusé par son père étant enfant) des forces du Mal.
Si leurs aventures dans le Paranormal vous intéressent, le couple Warren a écrit plusieurs livres sur le sujet. Je vous laisse aller y jeter un oeil. Après cette entrée en matière, parlons maintenant du film.
On éteint les lumières,
on ferme la porte,
et c'est parti.
The Conjuring, le film donc.
Faire peur au cinéma, en 2013, c'est pas facile. Ça nécessite du savoir faire, une maîtrise des codes du genre, et une réelle passion du Cinéma de genre. Beaucoup s'y cassent les dents (remember Texas chainsaw) et d'autres versent dans l'enfilage de clichés propres au film de hantise, comme les portes qui claquent, les grincements de bois... Bon, James Wan le fait aussi dans The Conjuring mais quand il le fait ça fout les jetons. Son film est une vraie réussite.
James Wan, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, c'est le réalisateur de Saw, premier du nom (et d'une longue série de suites toutes plus moisies les unes que les autres), mémorable film à twists et inaugurant un genre qui allait, avec Hostel, faire le bonheur des amateur de gore : le torture porn. La suite de sa filmo est plus éclectique, allant du revenge movie avec Dead sentence, au film de hantise avec Insidious, sorte de train fantôme sur pellicule qui annonçait déjà la couleur de The Conjuring.
Portait hanté de femmes
Je vous parlais plus haut des époux Warren et de leurs investigations dans le Paranormal. Le film traite donc d'un des cas de hantise et possession qu'il eurent à affronter, l'affaire Harrisville. La famille Perron, cinq enfants et leurs parents emménagent dans une grande maison. Petit à petit des événements étranges vont se produire, gagnant en intensité et menaçant de plus en plus la famille. Et c'est là qu'interviennent les Warren.
Il me paraissait important de vous présenter ces personnes avant de vous donner mon avis sur le film car celui-ci fait souvent référence, dans son scénario, aux vrais événements auxquels ont été confrontés les Warren, notamment la poupée Annabelle, intégrée à l'histoire, et surtout l'exorcisme de Maurice, qui semble avoir traumatisé Lorraine.
Parlons-en du scénario.
Ce n'est clairement pas le point fort du film. L'affaire Harrisville est un énième cas de possession et de hantise, vengeance de l'au-delà et malédiction sur une maison familiale. Le film ne brille pas par son originalité niveau écriture, enchaînant les situations classiques du film de trouille (la cave dans le noir, les portes qui claquent, les murmures d'enfants), avec une explication expédiée au lance pierre et une séance d'exorcisme en cadeau. Mais comme je vous le disais, Wan arrive quand même à rendre les séquences clés de ce genre particulièrement efficaces.
Il me paraissait important de vous présenter ces personnes avant de vous donner mon avis sur le film car celui-ci fait souvent référence, dans son scénario, aux vrais événements auxquels ont été confrontés les Warren, notamment la poupée Annabelle, intégrée à l'histoire, et surtout l'exorcisme de Maurice, qui semble avoir traumatisé Lorraine.
Parlons-en du scénario.
Ce n'est clairement pas le point fort du film. L'affaire Harrisville est un énième cas de possession et de hantise, vengeance de l'au-delà et malédiction sur une maison familiale. Le film ne brille pas par son originalité niveau écriture, enchaînant les situations classiques du film de trouille (la cave dans le noir, les portes qui claquent, les murmures d'enfants), avec une explication expédiée au lance pierre et une séance d'exorcisme en cadeau. Mais comme je vous le disais, Wan arrive quand même à rendre les séquences clés de ce genre particulièrement efficaces.
Curieusement, ce qui ressort du film c'est que c'est avant tout un portraits de femmes. Les personnages masculins ne sont pas nombreux (Ed, le shérif, son assistant, le mari) et ne sont là que pour assister, si ce n'est pour subir. Tout le récit s'accorde autour des trois femmes de l'histoire. Du démon sorcière, à l'origine de la malédiction, à la mère de famille, jouée par Lily Taylor, victime de la vengeance mais prête a tout pour sauver sa famille et ses filles. C'est d'ailleurs sa faiblesse qui lui sera fatale dans le dernier acte. Mais celle qui impressionne le plus, c'est Lorraine, interprétée de manière magistrale par Vera Farmiga. Elle arrive à créer une empathie pour son personnage, à la fois forte (surtout en fin de métrage), et faible dès lors qu'elle use de ses pouvoirs de médium, Lorraine se trouvant de facto au premier rang face au démon. Farmiga arrive à faire ressentir la peur de Lorraine, peur mêlée de fascination et d'assurance, craignant toujours de partager ce qu'elle voit, ce qui rend la plupart des scènes d'apparition vraiment terrifiantes (sa première entrée en maison est d'ailleurs particulièrement réussie). On redoute toujours de voir ce qu'elle perçoit.
Amityville, en mieux
Plus haut je disais que le scénario n'était pas le plus original de l'année. Certes, mais c'était sans compter sur Wan et sa maîtrise de la mise en scène. Ceux qui ont vu Insidious savent que le monsieur connait les codes du film de trouille. Et bien là il s'en sert pour enchaîner les scènes de trouille, et elles vont crescendo. à l'image d'une spirale infernale dans lesquels seraient entraînés les personnages, Wan commence son film doucement, avec des portes qui claquent, des ombres, et plus le film avance, plus Wan fait grimper le trouillomètre. Le démon se montre de plus en plus offensif, la mise en scène suit son rythme. Avec un montage et un sens du timing parfait, Wan usant du système "champs/contre champs" de manière redoutable. Je m'explique. Le film étant basé sur des apparitions fantomatiques et sur la perception qu'en ont les personnages, vous aurez,par exemple, un personnage regardant terrifié devant lui (champs), clignant des yeux, se décrispant, on découvre ce qu'il voit, rien (contre-champs) et hop (champs de nouveau), gros plan sur le personnage, avec démon ricanant derrière lui. Ce genre d'effet ne marche que lorsqu'il est maîtrisé. Certaines scènes sont vraiment flippantes (l'échappée de Lorraine dans la cave) et d'autres impressionnent par leur violence physique, le film se situant généralement dans une violence d'ordre psychologique. Wan délaisse d'ailleurs quelque peu cet aspect dans son dernier acte, avec un exorcisme qui, à défaut d'être aussi tendu que celui de Friedkin dans le film éponyme, est d'une redoutable efficacité, avec une scène de " show yourself demon!" traumatisante et graphique, nous ramenant aux grande heures de l'horreur des 80's.
C'est d'ailleurs un aspect qui ressort aussi de la mise en scène de Wan. Elle s'adapte à son époque, le film se passant dans les 70's, avec une photo classe mais un peu délavée, donnant un côté old school à l'ensemble, et Wan se permet, entre deux plans séquence, quelques effets bien marqués 70's, comme ce zoom sur la gamine au pied de l'arbre en début de métrage. Wan arrive parfois à faire remonter de vieux souvenirs collectifs à travers des plans et des cadres travaillés (dites moi que vous n'avez jamais descendu un escalier par nuit d'orage, avec la pluie battante dehors).
La bande originale est aussi réussie, conférant parfois un surplus d'angoisse, avec les fameux trois coups, et y allant plutôt mollo sur les violons stridents pendants les jumpscares.
Que dire de plus, si ce n'est que le film est vivement recommandé, si vous aimez sursauter, moi je me suis surpris à le faire je déteste les poupées qui ont un regard mort, vous verrez pourquoi j'ai été gâté devant ce film) et le film a beau être handicapé par un script sans surprise, la mise en scène efficace de Wan assure le spectacle; ça vaut le coup de se faire peur, avant la rentrée.
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