13Cine

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jeudi 1 mai 2014

The amazing spider-man 2

The amazing spider-man 2 de Marc Webb
Genre: Saut dans le vide et le néant.
Sortie le 30 avril 2014



Pour bien appréhender le naufrage qu'est ce film, il est nécessaire de faire un petit récapitulatif sur les récentes sagas Spider-man. En 2002, sous la bannière Sony et réalisé par Sam Raimi, sort le premier Spider-man. Fun, respectueux et virevoltant, le film est une vraie réussite dont le seul défaut est son bad guy, green goblin, peu effrayant et joué tout en hystérie par Willem Dafoe. Le deuxième épisode sortira deux ans plus tard, toujours réalisé par Raimi, et il offrira un spectacle bigger & louder, avec Spider-man face à Dr Octopus, plus humain et crédible que le bouffon vert. Enfin, la trilogie se conclura avec le troisième épisode en 2007. Malheureusement, le soufflé commence à retomber. Opposant Spidey à trois adversaires plus ou moins intéressants, le film est un foutoir sans nom (on y croise Venom, Green goblin jr, Gwen Stacy, et Sand man), rempli de moments embarrassants (la petite danse de DarkPeter) mais parsemés de petites étincelles de génie, merci Raimi, comme la naissance de Sandman, sublimée par le score de Christopher Young. Tous les contrats des acteurs et réalisateurs arrivant à leur fin, on ne s'attendait plus à voir spiderman sur les écrans. Enorme erreur. En 2011, Sony pictures est à la traîne, côté super héros. L'initiative Avengers a déjà commencé avec Iron Man et Hulk, et Sony ne sait plus quoi mettre sur le tapis pour ne pas se ramasser. Et c'est après mûre réflexion que vient l'idée de génie : Et si on ressortait Spidey ? Seul souci, et il est de taille, Sony est pressé par le temps et l'expiration des droits de la franchise Spiderman. Tout occupés qu'ils étaient à se creuser la tête, ils n'ont pas fait attention à la date butoir. Seule solution pour ne pas perdre la garde du petit : Lancer immédiatement un nouveau film Spiderman. La suite est encore pire.
La saga ne s'appellera pas Spider-man, mais The amazing Spider-man, histoire de faire croire que c'est un nouveau départ tout beau tout différent, et le film sera un reboot. Oui, on remet tout à zéro et on repart. Sandman, le green goblin, octopus, venom, Mary Jane ? On s'en fout. On va revenir aux origines de l'homme araignée et on va vous raconter The untold story, la vérité sur les Parkers. On pourra toujours rigoler sur l'intérêt d'un point de vue narratif de faire une relecture d'un film qui n'avait pas besoin de ça et qui n'avait même pas encore fêté ses 10 ans, mais sachant que le projet The Amazing Spider-man n'est mû que par le profit et un j'menfoutisme éhonté, on passera outre. 
En 2011, le film The amazing Spiderman sort et c'est une catastrophe. Réalisé par Marc Webb (la comédie romantique 500 jours ensemble), aussi doué pour le blockbuster Marvel que Michael Bay pour la finesse, le film oppose Spidey au lézard, à l'écran ça n'y ressemble pas trop soit dit en passant, le fait roucouler avec Gwen Stacy, s'entraîner au skate avec ses toiles et surtout réalise l'exploit de mettre en scène la fameuse untold story sur les parents de Peter...dans la scène post générique de fin. Long, moche, mal filmé (Webb n'arrive jamais à rendre vertigineuses et euphoriques les envolées de Peter et se repose tranquillou sur les CGI), le film est une vaste blague. Seule chose à sauver : Andrew Garfield, qui s'en tire avec les honneurs dans le rôle titre. Autant vous dire que lorsque a été mise en marche la suite, on a tremblé. On a eu peur. On avait raison.  Ils ont réussi à faire pire que le premier.

Saut dans le vide
Avant de charger le lance roquette, il est nécessaire de faire un état des lieux de la galaxie Marvel au cinéma. Dans le coin gauche, Disney avec les Avengers, avec trois Iron man, deux Thor, deux Hulk, deux Captain america, un Avengers et sur le feu un Gardiens de la galaxie et un Avengers 2. Dans le coin droit, Sony avec trois Spiderman, Un Amazing spider-man et c'est tout. Seule botte secrète de Sony, le projet Sinister six, réunion de villains ennemis de Spider-man (Rhino, le vautour, octopus et je ne sais plus qui et on s'en fout). 
Ce n'est pas équilibré mais c'est important pour la suite. Voilà, maintenant c'est feu à volonté.

Il y a quelque chose de vraiment rageant à voir des films comme TAS 2, des films qui transpirent l'appât du gain et le désintérêt total des studios vis à vis du spectateur et sa passion des super héros. Maintenant que le premier film est sorti, il n'est plus nécessaire de présenter ses personnages, on rentre directement dans la (non)action, et pour résumer, regardez les 15 premières minutes, vous aurez un aperçu du reste du métrage. Après une scène d'intro moche et sans rythme réglant en deux temps trois mouvements le sort des parents de Peter, Spidey doit jongler entre la cérémonie de Graduation de Gwen et un dangereux criminel qui ravage les rues de New York au volant d'un camion volé, rempli de fioles bactériologiques. Et c'est parti pour le massacre. Montage agressif, cadrages hasardeux (la règles des 180°, Marc Webb il connaît pas), humour lourdingue et surjeu atomique de Paul Giamatti. Au milieu de cette foire, Webb nous présente son futur méchant, Max, au détour d'une explosion, se roule dans le cliché du trauma qui fait voir des gens morts, et nous prouve qu'il a bien aimé Matrix avec ses effets bullet time, vu qu'il en colle au moins 5 en moins de 10 minutes. C'était il y a quinze ans, Matrix. Merci Mr Webb. Tout est bien qui finit dans le n'importe quoi le plus total.


Ne nous voilons pas la face, le film est ouvertement une rampe de lancement de luxe pour le projet Sinister Six. et comme dans les sinister six, il y a le green goblin, il était obligatoire de faire apparaître Norman Osborn dans ce film. Quid de la Untold Story ? Le sort des parents Parker ayant été réglé dans l'intro, il reste à expédier les petits secrets laissé par son père à Peter. C'est bâclé comme le reste, avec une histoire de complot Parker Vs Osborn, histoire de justifier la présence du green Goblin. La love story Gwen / Peter est bien cliché comme il faut, mais c'est dans ces scènes de romance adolescente que Webb est le plus à l'aise. 
Le film étant mal écrit, on passe d'une séquence à l'autre sans trop se soucier d'une quelconque cohérence, enchaînant rencards du couple avec naissance du méchant, comme ça, sans raison ni rythme. Parlons en justement des méchants. Le premier, celui de la bande annonce, c'est Electro. Mr personne travaillant chez OsCorp devenu pile électrique et il est interprété tout en finesse par Jamie Foxx. Jamie qu'as tu fais...Sans-ami et adepte, une fois transformé, de la vanne moisie, il rappelle les grandes heures de Schwarzy dans Batman & Robin, qui dans le rôle de Mr freeze enchaînait les punchlines moisies du style 'oups j'ai jeté un froid '
Imaginez le nombre de blagues pourries qu'on peut faireavec le courant, les piles etc...
Deuxième bad guy : Le green Goblin qui se réveille à une demie-heure de la fin, incarné tout en furie enfantine par Dane Dehaan, gringalet ricanant. Mais la palme revient sans conteste au personnage en armure que l'on voit dans la bande annonce : le Rhino. Et là on touche de près le gros foutage de gueule. Je vous parlais plus haut des sinister six dont fait partie le Rhino. le Sinister six est un projet. Un futur Spider man. Et bien on va le laisser un peu au four avant de le sortir le rhino. Aussi il apparaît, roulement de tambour :

A UNE MINUTE DE LA FIN


D'ailleurs si vous voulez tout savoir, tout le film, même la conclusion finale et ses coups de théatre sont dans la bande annonce. 

Si le scénario réserve une surprise à la fin, on en peut pas dire que Webb se foule encore une fois au niveau de la mise en scène et vous en réserve, des surprises. C'est simple, il n'a fait aucun progrès depuis 2011, et confirme ce qu'on pensait de lui. Marc Webb a fait son entrée dans la classe des yes-man pour studios. Usant et abusant des ralentis à la Matrix, il enchaîne les fautes de goût à la direction artistique qui achèvent de rendre le film insupportable à regarder. Entre placements de produits pas finauds (il googlise sévère sur son VAIO, le Peter), capacités surhumaines de Peter qui portent des voitures a bout de bras, normal quoi, et point d'orgue de cette abomination, l'affrontement entre Electro et Spidey qui vire au spectacle sons et lumières. C'est beau on dirait du Jean-Michel Jarre. Passons outre sur les incohérences du script que Webb utilise pour insuffler de la tension (Gwen qui rentre dans un ascenseur et ne voit pas Osborn dans son dos. 2m carré et, non, elle ne le voit pas) et sur les gros clins d’œil lourdingues comme le téléphone de Peter qui a pour sonnerie le générique de la série tv Spider man. Ce n'est plus du clin d’œil c'est du coup de coude.
En parlant de musique, on est bien loin du thème de Elfman ou du sandman theme de Young, Hans Zimmer livrant une partition très vite oubliable, qui pompe sans vergogne le thème principal de Crysis 2, le jeu vidéo, pour composer le thème d'Electro.


Quitte à rester dans l'horreur, sachez qu'en générique de fin vous aurez le droit à Alicia Keys.

Bref : Je ne vais pas continuer à énumérer les multiples défauts du film, ce serait tirer sur un handicapé en fauteuil coincé sur une voie ferrée, mais je pense qu'avec ce film on touche le fond et on assiste pendant 2h30 à ce qui se fait de pire en matière de pur produit marketing fait sans envie ni passion, pas scénarisé et encore moins réalisé correctement. Une daube, une vraie.


P.S : pour les moins courageux qui auraient quitté la salle dès qu'ils ont entendu Alicia Keys (je peux comprendre, moi j'avais déjà mis mon mp3 en route), sachez qu'en fin de générique animé vous avez droit à une scène supplémentaire. Une scène tirée de :

X-men : days of future past. 

Comprenne qui pourra.


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