Genre : conte fantastique
Sortie le 28 Mai 2014
Dans un royaume lointain appelé la Lande, une fée, Maléfique, c'est son prénom, vivait loin des hommes. Un jour elle rencontra Stefan, jeune garçon, et en tomba amoureux. Mais le temps passa et il ne revint pas. Déception. Les hommes avides de conquêtes décidèrent d'envahir la Lande, ce qui provoqua la colère de Maléfique et la transforma en fée maléfique.
La suite..eh bien vous ne la connaissez pas forcément raconté comme ça.
Il y a quelque chose de pourri au royaume de Mickey. Il fut un temps lointain où les films d'animation de la petite souris régnaient sans partage sur l'industrie du film familial, qu'il soit animé ou live. Pixar fournissait des classiques instantanés comme Toy Story et on imaginait pas que la firme au château puisse s'ébranler. Mais comme dans tout bon conte, il y a toujours une part sombre et des ennuis. Dans le cas présent ils se nomment SkyBlue, Dreamworks, SonyPictures. les noms ne vous disent peut être pas grand chose, mais les films qui en sont sorti vont vous rappeler de bons souvenirs : L'âge de glace, Dragons, Madagascar, Shrek, kung fu panda, tempête de boulettes géantes..la liste est longue comme le bras. Des rouleaux compresseurs à box-office et de sérieux concurrents pour Mickey. Et le constat est sans appel, Disney a de plus en plus de mal à garder la tête haute. Regardez les derniers Pixar, on n'y retrouve plus la magie et l'émerveillement de 1001 pattes et on se fait doucement ch*** devant un Cars 2 flemmard. Pour un Moi moche et méchant sympa et rempli de minions, on se retrouve avec les mondes de Ralph farci maladroitement de références vidéo-ludiques pour rameuter le jeune public gamer. Exception faite de La princesse et la grenouille euphorisant (merci le jazz), c'est pas la joie. Ce constat n'est pas valable que pour le département animation. Aussi voilà la deuxième question : Quand avez vous vu dernièrement un bon film Disney ? Mais un vrai de vrai, hein, pas un tout en image de synthèse en motion capture. A part Lone Ranger l'année dernière je ne vois pas...
C'est donc avec beaucoup d'appréhension que l'on regarde Maléfique, film familial aux faux airs de Malefique Begins centré sur la sorcière la plus connue du grand public. Les premières bandes annonces laissaient entrevoir un énième film fantasy à forte tendance niaise, au final il n'en est rien. On peut même le dire, c'est une bonne surprise, sorti un peu de nulle part et rassurant quant aux projets Disney.
Maléfique propose donc de raconter comment une fée baptisée Maléfique est devenue une cruelle fée au contact des hommes et de leur ignorance (ou de leur connerie, le terme convient mieux je trouve). On y croise la belle au bois dormant, Aurore, et son rouet fatal, mais le récit prend très vite la tangente pour proposer une histoire à part entière, celle de Maléfique. Et elle est tellement plus intéressante.
C'est un choix qui peut paraître osé de la part d'une production Mickey, vouloir raconter le passé et la vie d'un des méchants les plus emblématique de l'animation Disney, mais c'est un choix qui d'avère payant au final. N'ayant aucun récit original sur lequel se baser (si ce n'est dans la deuxième partie du film lorsque Aurore entre en scène, et là on se rabat sur l'histoire de la belle au bois dormant, les fées, le rouet, les 16 ans etc...), les scénaristes ont créé de toute pièce un univers parallèle au grand classique, cohérent avec l'ensemble du mythe et où évolue le personnage de Maléfique, personnage passant de fée naïve à grande sorcière acariâtre. l'idée de creuser un peu plus la psychologie d'une méchante culte de l'animation permet d’étoffer un peu plus un personnage assez classique dans son comportement, pour rappel dans la belle au bois dormant elle vient juste jeter un sort à Aurore pour cause de non invitation à son baptême, et dans le film cet acte n'est que la conséquence d'une rancœur de Maléfique vis a vis du père d'Aurore (le Stefan rencontré alors qu'elle n'était qu'enfant). Ou comment passer d'une simple méchante de conte de fée à une femme bafouée, enfant déçue et jeune femme mutilée.
C'est ce traitement parfois très adulte qui rend aussi le film surprenant. Si bien évidement le film reste avant tout un divertissement familial, on est étonné dans la première demi-heure de voir des tableaux de guerre parfois très violents pour une production disney, comme par exemple lors de la bataille humains Vs la Lande menée par Maléfique, où des hommes périssent fauchés par paquets de 20 par des hommes arbres ou dévorés par des monstres souterrains.
Autre point détonnant, le film baigne dans une aura féministe du début à la fin. En soi ce n'est absolument pas un défaut quand c'est fait avec intelligence et subtilité (piège que n'avait pas su éviter Rebelle, avant-dernier Pixar en date), et là on a l'impression que le film se permet d'en mettre ni vu ni connu une couche sur la place des hommes dans les contes de fée. Dans Maléfique le personnage principal est une femme puissante, n'obéissant qu'à elle même, capable de changer un homme en corbeau ou en limace, une femme que tout le monde craint sauf Aurore qui l'apprécie beaucoup, au point de la considérer comme sa mère de substitution. Les femmes occupent les places plus importantes du récit (garde-enfant pour les 3 fées) et les hommes ne sont réduits qu'à de simples perturbateurs sans cerveau comme le Roi qui veut détruire la Lande, quand ils ne sont pas aveuglés par le pouvoir au point de perdre tout bon sens (Stefan adulte est un vrai méchant de conte pour le coup, laissant mourir sa femme comme un chien). D'ailleurs tous les hommes du récit finissent empalés, brûlés ou défenestrés. N'oublions pas le Prince Charmant au regard si niais qui d'un baiser doit réveiller la belle...Et qui n'y arrive pas. Pas un pour rattraper l'autre.
Si le fond est assez réussi, malgré une dernière partie un peu expédiée comparé à ce qui a précédé (on y retrouve quand même le dragon, mais c'est le sbire de Maléfique qui se transforme, à la place de celle ci dans le dessin animé original), la forme est aussi soignée. Alors oui la Lande fait parfois un peu mal aux yeux, comme le royaume de Oz dans le dernier Sam Raimi, mais Stromberg arrive à composer de belles images et ne rate pas une occasion de filmer sa fée noire nappée dans le brouillard ou dans l'obscurité. ses scènes de bataille sont plutôt lisibles et ne cherchent jamais à en mettre plein la vue, le film n'étant pas à la base un actioner bourrin, la mise en scène calme et posée de Stromberg convenant mieux à l'ambiance générale.Un mot aussi sur la bande originale composée par James Newton Howard qui a composé pour ce film un des plus beaux scores de l'année. Il est doué cet homme là. D'ailleurs son travail ressemble beaucoup à la bande originale de Peter Pan, qui partait aussi dans de belles envolées euphoriques et virevoltantes.
Bref : Maléfique est une bonne surprise sortie des studios Disney, après une période plutôt vide en films de qualité. Osant créer un background à une des figures de proue du camp des méchants Disney et en y apposant un discours féministe plutôt bien vu, Maléfique mérite qu'on passe outre quelques moments cul-cul la praloche indispensable à tout conte de fée, le jeu en vaut largement la chandelle.
Le score qui va bien, pour finir.
Autre point détonnant, le film baigne dans une aura féministe du début à la fin. En soi ce n'est absolument pas un défaut quand c'est fait avec intelligence et subtilité (piège que n'avait pas su éviter Rebelle, avant-dernier Pixar en date), et là on a l'impression que le film se permet d'en mettre ni vu ni connu une couche sur la place des hommes dans les contes de fée. Dans Maléfique le personnage principal est une femme puissante, n'obéissant qu'à elle même, capable de changer un homme en corbeau ou en limace, une femme que tout le monde craint sauf Aurore qui l'apprécie beaucoup, au point de la considérer comme sa mère de substitution. Les femmes occupent les places plus importantes du récit (garde-enfant pour les 3 fées) et les hommes ne sont réduits qu'à de simples perturbateurs sans cerveau comme le Roi qui veut détruire la Lande, quand ils ne sont pas aveuglés par le pouvoir au point de perdre tout bon sens (Stefan adulte est un vrai méchant de conte pour le coup, laissant mourir sa femme comme un chien). D'ailleurs tous les hommes du récit finissent empalés, brûlés ou défenestrés. N'oublions pas le Prince Charmant au regard si niais qui d'un baiser doit réveiller la belle...Et qui n'y arrive pas. Pas un pour rattraper l'autre.
Si le fond est assez réussi, malgré une dernière partie un peu expédiée comparé à ce qui a précédé (on y retrouve quand même le dragon, mais c'est le sbire de Maléfique qui se transforme, à la place de celle ci dans le dessin animé original), la forme est aussi soignée. Alors oui la Lande fait parfois un peu mal aux yeux, comme le royaume de Oz dans le dernier Sam Raimi, mais Stromberg arrive à composer de belles images et ne rate pas une occasion de filmer sa fée noire nappée dans le brouillard ou dans l'obscurité. ses scènes de bataille sont plutôt lisibles et ne cherchent jamais à en mettre plein la vue, le film n'étant pas à la base un actioner bourrin, la mise en scène calme et posée de Stromberg convenant mieux à l'ambiance générale.Un mot aussi sur la bande originale composée par James Newton Howard qui a composé pour ce film un des plus beaux scores de l'année. Il est doué cet homme là. D'ailleurs son travail ressemble beaucoup à la bande originale de Peter Pan, qui partait aussi dans de belles envolées euphoriques et virevoltantes.
Bref : Maléfique est une bonne surprise sortie des studios Disney, après une période plutôt vide en films de qualité. Osant créer un background à une des figures de proue du camp des méchants Disney et en y apposant un discours féministe plutôt bien vu, Maléfique mérite qu'on passe outre quelques moments cul-cul la praloche indispensable à tout conte de fée, le jeu en vaut largement la chandelle.
Le score qui va bien, pour finir.
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