13Cine

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dimanche 20 juillet 2014

Transformers : l'âge de l'Extinction

Transformers : Age of Extinction de Michael Bay
Genre : Fantastique
Durée : 2h45
Sortie le 16 juillet 2014



5 ans aprés les évènements qui ont opposé les Autobots et les Decepticons et ravagé Chicago, le Gouvernement traque sans relâche tous les Autobots cachés sur terre, en collaboration avec des transformers alliés. C'est dans ce contexte hostile que Cade Yeager, ferrailleur texan, découvre Optimus Prime, et malgré lui relance la guerre entre Autobots et Decepticons. 

C'est tellement facile de taper sur Michael Bay. On peut lui reprocher tout et n'importe quoi. Ça fait un peu rageux mais les arguments ne manquent pas. Roi de la destruction massive, beauf sans finesse, péripatéticienne vendue aux studios, experts en cartons interplanétaires et devenu bon an mal an une figure incontournable du Cinéma américain. Mais c'est facile de taper dessus et de critiquer mais comme d'habitude, on crache mais on y va quand même. Après, les raisons ne sont pas les mêmes pour tous. Soit on y va par pur plaisir coupable soit on y va pour se conforter dans l'idée que non, non, rien n'a changé et que Bay fera toujours du Bay. D'un point de vue purement personnel c'est plus dans cette optique que j'ai assisté à la destruction de Hong Kong et de mes neurones pendant presque trois heures. 
Après la parenthèse rigolote décérébrée qu'était No pain No gain avec The rock et Mark Whalberg, Michael Bay revient à la saga qui l'a remis sur son trône du Roi destructeur : Transformers. Saga sentant déjà bien le marketing douteux à la base (sur l'affiche c'est marqué en gros : d'après les jouets Hasbro. Au moins  le film Légo était beaucoup plus fendard), sa qualité va en décroissant au fur et à mesure des épisodes. Si le premier pouvait encore faire illusion le temps d'une ou deux séquences (l'arrivée des Autobots et la sélection de leur "véhicule de camouflage" faisait son petit effet) en dépit d'un humour lourdingue et d'une nette tendance à l'essoufflement dans le dernier acte, le deuxième volet, Revenge of the fallen, écrit à la truelle et produit dans la précipitation était une compilation de tout ce qu'il faut faire pour foirer un blockbuster. Intro over the top (tout Shanghai était défoncé en 10 minutes), personnages irritants et inutiles et surtout un dernier acte se déroulant dans le désert, où vous me l'accorderez, on casse beaucoup moins d'immeubles qu'en plein New York, à force de jouer à cache cache dans le sable. Poussif et con comme la lune (Couilles de robots inside), ce film est le prototype de la séquelle inutile. Arrive enfin le troisième volet, Dark side of the moon, voulu comme un peu plus dark mais au final du même niveau que ce qui a précédé. On y retrouve pêle-mêle Frances McDormand, Buzz Aldrin, des putes, une actrice dont le seul CV tient dans la collection summer 2012 de Victoria Secret et toujours des explosions au ralenti. Ce film, de par sa conclusion aurait du mettre fin à l'aventure Transformers. Alors qu'est ce qui a bien pu pousser ces malades de chez Paramount à ressusciter Optimus et Cie ? Est-ce le regain d'intérêt pour les gros robots après Pacific Rim de Del Toro ? Ou une consultation des comptes de Paramount qui appelaient une rentrée d'argent impérieuse ? Ce n'est sûrement pas par amour de l'Art et du Cinéma que maintenant se dresse fièrement Optimus Prime sur son Dinobot Grimlock. Revoici donc Michel et les  robots, et encore une fois, prévoyez du Doliprane et laissez votre cerveau à l'entrée, on vous le rend dès que ce sera fini.


Expédions tout de suite la seule chose à sauver cette entreprise : ILM. Repoussant toujours plus loin les limites de leurs bécanes, les effets spéciaux sont vraiment hallucinants.  Voilà, je crois qu'on a fait le tour.
Ceci étant dit, je n'ai aucune envie de me livrer à du Bay-bashing concernant sa mise en scène, son style etc...On reconnait tout de suite la Bay's touch. Des couchers de soleil avec de la guitare en fond sonore, du 360° shot en contre-plongée, du ralenti dès que ça devient le bordel à l'écran (merci quand même d'avoir donné des couleurs fluo aux gentils et des gris aux méchants, ça aide), et une tendance à la destruction massive dont lui seul à le secret. C'est ça, Michael Bay, une overdose de tous les instants, sans retenue et sans complexe. Tout est prétexte à explosion, si possible à la roquette. Rajoutez à ça un humour gras et bas du front, pas celui qui fait rire, celui casé là pour faire une petite pause entre deux tonnerres de feu.

Passons aux choses sérieuses, les casseroles. Par où commencer...
Le scénario ? Je serais de mauvaise foi de dire "il n'y en a pas", puisqu'il existe, mais qu'il est d'une connerie abyssale. Le film dure 2h45, mais elles donnent l'impression d'en durer deux fois plus. Bancal, mou et truffé de rebondissements tous plus abusés les uns que les autres, le script fait passer le scénario du premier pour un modèle de divertissement. Alors on pourra toujours avancer le meilleur argument du monde : "ça fait pas réfléchir, c'est un film où tout est détruit, c'est l'essentiel", mais ça fait maintenant un bail que ce n'est plus valable, comme excuse. Pacific Rim détruisait tout mais le faisait avec une sincérité et une euphorie communicative, et le scénario tenait la route. On s'intéressait et on s'attachait  aux personnages. Dans TF4, on se contrefout du début à la fin de ce qui va arriver aux personnages principaux, famille texane prix dans une guerre qui ne les concerne même pas. On est baladés aux quatre coins du pays, Texas, Monument Valley, Chicago et du monde. Et oui parce que sachez le le film est, à l'instar d'Iron Man 3, une co-prod chinoise. Donc les héros, d'un coup de vaisseau spatial, se retrouvent au bout d'une heure 45 à Hong Kong et cassent toute la ville. Et puis comme on est en Chine, vous verrez la Muraille de Chine. Ca c'est pour l'exportation. On y fait la connaissance d'une des plus mauvaises actrices de Hong kong, BingBing Li.
Le film se voudrait dans la continuité du 3ème volet et plus généralement de la première trilogie, mais il se contente de faire violemment dégager un des robots principaux de celle-ci et fait de Bumblebee, le gentil robot jaune, un soldat comme un autre. C'est dommage, une des bonnes idées de la première trilogie était la relation Bumblebee/Sam l'ado. Alors oui, on nous dit que Chicago a morflé et qu'il y a eu des morts, mais ça sonne vaguement hypocrite quand on nous sort ce genre de sermon après 10 minutes de film et qu'on endure 130 minutes de pyrotechnique et de destruction complètement gratuites.
La promo vous avait montré les Dinobots ? Réjouissez vous les amis ils n'arrivent qu'après 2h20 de film, cachés sous la muraille de Chine et leurs exploits durent 5 minutes.


Le casting a bien changé lui aussi. Exit Shia LaBeouf et Turturro. Bienvenue à Mark Whalberg. Il est le moins mauvais de tous, mais le niveau n'est pas bien haut. Stanley Tucci vient faire le con, On a encore droit à une pin-up dans un rôle dramatique (la fille de Whalberg), et Kelsey Grammer en grand méchant collabo.

Mais là où le bât blesse le plus, c'est que le film, non content d'échouer dans son rôle de divertissement, ressemble à une gigantesque vidéo promo pour un centre commercial. Déjà qu'à la base le placement produit dans un film c'est pas facile à caser sans que ça paraisse gratuit, mais là ça n'arrête pas. Du début à la fin c'est un défilé de marques. En soi Transformers, et la remarque tient pour les quatre épisodes, est une belle bande démo pour Général Motor et tout plein de marque de voiture de luxe. Chaque robot a son sponsor.



Salon de l'Auto 2014 approved.

Mais le quatrième épisode marque un tournant un peu plus écœurant. Chaque scène, chaque plan affiche plus ou moins subtilement une marque ou un logo facilement identifiable. Et la mise en scène de Bay est le véhicule parfait pour ce genre de pratique. Comme je vous le disais, Bay ralentit quand ça explose trop, ou quand c'est plus calme. Et bien à chaque ralenti, vous aurez une marque. Deux autobots explose un bus ? C'est un bus avec marqué en gros Victoria's Secret ! Le personnage de Whalberg sort de la voiture et il a soif ? hop il prend une canette de GINNI ?  La palme du partenariat pas discret du tout est attribuée au copain de l’héroïne qui, au détour d'un dialogue sort la phrase

"Je suis un pilote sérieux, j'ai signé chez RED BULL."

Trop c'est trop.
Petite touche finale, le score est absolument épouvantable. Sorte de bouille Mediaventure composée par Steve Jablonsky, élève de l'école Zimmer option 'Pouin pouin symphonique", elle se permet même un plagiat pur et simple du thème du dark knight. le thème des autobots, le seul qui éveille l'attention, vous l'entendrez lors  de l'arrivée des dinobots. 1min30 donc. Et après Linkin Park, c'est au tour d'Imagine dragons de signer le générique de fin.

Bref : Sorte de baudruche dopée aux SFX, sans scénario ni ambitions et interprétée par des acteurs tous plus mauvais les uns que les autres, le film se voudrait plus dark que ses prédécesseurs, il n'en est que la suite flemmarde et ressemblant plus souvent à une bande démo ILM et à un écran publicitaire qu'à un réel long métrage de science-fiction digne de ce nom.






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